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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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bataille à livrer au camp d’entraînement. Tout ce que les dirigeants souhaitaient de ma part, c’était que je me présente à Vero Beach en bonne condition physique et que je lance juste assez de manches dans la Ligue des pamplemousses pour être prêt à reprendre là où j’avais laissé la saison précédente.
    Tous les éléments qui m’avaient amené à consommer des HGH la saison précédente ne faisaient donc plus partie du décor. En toute logique, je n’avais donc plus de raison d’en consommer. Pourtant, je me sentais obligé de le faire. Il me semblait même n’y avoir aucune autre option.
    J’avais placé la barre très haut la saison précédente et tout le monde s’attendait à ce que je connaisse un autre parcours phénoménal. Mes coéquipiers, les dirigeants de l’équipe et les partisans s’attendaient à ce que je fasse le même travail, et peut-être même davantage.
    J’avais d’énormes responsabilités. De la pression. Un statut à défendre. Il fallait que je livre la marchandise.
    Qu’on le veuille ou non, et même si j’étais incapable de quantifier cette sensation, je savais que les HGH m’avaient aidé à compiler des statistiques extraordinaires en 2002. Cette substance ne m’avait pas rendu plus fort, mais elle m’avait permis de m’entraîner mieux et davantage. Et elle avait certainement atténué les inévitables malaises et courbatures auxquels tous les lanceurs – et plus particulièrement les releveurs – font face au cours d’une saison.
    C’est à cette période que le mot «engrenage» a pris tout son sens. Mentalement, les HGH étaient effectivement devenus une sorte de béquille. Si je m’abstenais d’en consommer, je savais que le doute allait s’insinuer dans ma tête et me suivre dans tous les stades d’Amérique, en neuvième manche, alors que l’issue de matchs importants allait dépendre de mes performances. En m’abstenant, j’allais assurément me remettre en question au moindre pépin:
    Â«Ma préparation est-elle vraiment complète? Est-ce que j’ai fait tout ce que j’avais à faire pour connaître le même genre de succès et répondre aux attentes?»
    Il n’y a pas de place pour le doute lorsqu’on joue dans les majeures. La force de caractère et la préparation mentale sont essentielles au succès. En fait, c’est ce qui fait la plus grosse différence entre ceux qui réussissent et ceux qui échouent, particulièrement dans les moments décisifs.
    J’ai donc décidé de ne rien laisser au hasard et d’emprunter exactement le même sentier que l’année précédente.
    Quatre ou cinq semaines avant le début de la saison, j’ai recommencé à m’injecter des HGH . Cette fois à plus petites doses afin d’éviter les effets secondaires qui m’avaient tellement apeuré l’année d’avant.
    Comme la saison précédente, c’est notre receveur Paul Lo Duca qui m’en procurait. S’il n’en avait pas en quantité suffisante, il en commandait. S’il en avait assez, il m’en refilait. Cette saison-là, j’en avais aussi obtenu de la part de Todd Hundley, un autre receveur. Il m’avait refilé des «restants» qu’il ne comptait pas utiliser.
    Hundley était posté derrière le marbre en 1999 quand j’avais été rappelé par les Dodgers la première fois. C’est lui qui avait été le receveur lors de mon premier départ dans les majeures. Il avait quitté l’organisation après la saison 2000 pour porter les couleurs des Cubs de Chicago. Puis il était revenu à L.A. en 2003, à l’âge de 34 ans, pour disputer la dernière saison de sa carrière.
    Au camp d’entraînement, j’avais fait part à Hundley des douleurs aux doigts que j’avais éprouvées l’année précédente et il avait tout de suite conclu que j’avais consommé de trop grandes quantités de HGH . Il m’avait conseillé de réduire le dosage.
    Cette recommandation correspondait à celle que m’avait faite Kirk Radomski, le fournisseur de Paul Lo Duca, durant la saison 2002. Alors que nous

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