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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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les stigmates de la Passion pour convaincre Thomas l’incrédule. Toutes
ces théories font apparaître les contradictions internes qui sont innombrables
dans les Évangiles. Dans le meilleur des cas, ces Évangiles sont des
compilations maladroites. Dans le pire, ce sont des versions tronquées,
altérées et proprement trafiquées dans le but de donner raison à l’idéologie
romaine dominante. Ce dernier cas semble plus conforme à la réalité. Pour un
observateur objectif, les Évangiles, compte tenu des variantes entre le texte
attribué à Jean et ceux qu’on appelle improprement Synoptiques, sont un tissu
de fables qui se contredisent les unes les autres. Il n’y a pas plus de Vérité
dans les Évangiles que dans n’importe quel texte mythologique, qu’il soit
irlandais, grec ou patagon. Mais, ce qu’on oublie généralement de dire, c’est qu’il s’y trouve autant de Vérités . À nous de les
découvrir.
    Le problème n’est pas de prouver que Jésus a existé ou non,
ou qu’il y en a eu plusieurs ensuite confondus en un. Le problème est de
s’entendre sur la définition à donner au Christ. Pour une grande partie des
Catholiques, le mot Christ est indissolublement lié à celui de Croix. Ils sont
tout étonnés lorsqu’on leur dit que le mot Christ n’a aucun rapport avec le mot Crux  : pour eux, Christ veut dire
« crucifié ». C’est là d’ailleurs où l’Église romaine est
coupable : elle laisse s’installer dans l’esprit des fidèles une erreur
fondamentale, dont elle profite abondamment en « bêtifiant » à
longueur de journée par voie de « catéchisme » débile et de sermons
d’une platitude telle que personne ne les écoute. La réaction des villageois
d’autrefois qui quittaient l’église pendant le sermon pour aller au
« bistrot » voisin était une réaction salutaire contre
l’abrutissement dont se sont montrés responsables tant de prêtres pourtant
chargés d’une incomparable mission. La trahison des clercs n’est pas celle
qu’on pense : c’est d’avoir cru que le commun des mortels pouvait se
satisfaire de fables alors qu’il aurait eu besoin de révélations. Cette
diatribe n’est pas gratuite ; elle ne fait que souligner ce qui s’est
passé au moment de l’affaire des Templiers. Déjà, à l’intérieur du Temple, on a
tenu les simples chevaliers, les écuyers et les sergents pour les esclaves
chargés, par serment, bien entendu, d’assurer la vie matérielle de l’Ordre et
les opérations extérieures. Par derrière, il y avait un autre Temple, plus
discret, plus occulte, mais aussi désireux de garder pour lui les certitudes
métaphysiques dont il disposait. Le peu d’intérêt manifesté par les dignitaires
envers leurs frères soumis à la torture et menacés du bûcher s’explique ainsi.
S’ils avaient appliqué la doctrine de fraternité et de lumière dont ils étaient
les dépositaires, ils n’auraient point agi ainsi. Mais ils n’ont pas voulu
parler. Ils n’ont pas voulu dire pourquoi Jésus ne doit pas être confondu avec
le Christ.
    En Occident, de nos jours, on a l’habitude, dans les milieux
spiritualistes ou dits tels, de diviser le Christ en « Christ
historique », « Christ cosmique » et « Christ
mystique ». Mais le Christ est par lui-même un et indivisible. En tant que
manifestation concrète, à un moment historique donné, il a pu apparaître comme
un homme, que ce soit Jésus ou un autre. C’est l’ Homme idéal ,
le modèle absolu, mais symbolique, de ce que devait devenir tout être humain.
Il est visible, à la portée de tous. Mais la Parole dont il s’affirme porteur
et qu’il répand autour de lui dépasse la condition humaine et va vers le divin,
c’est-à-dire vers un plan supérieur valable en tous temps et dans le monde
entier. Voilà le Christ cosmique. Le tout est alors de l’intégrer en soi, de le
reconnaître comme l’Être – selon la définition ontologique –, de s’assimiler
consciemment à cet Être, et c’est alors qu’apparaît le Christ mystique. Ce
n’est ni plus ni moins qu’une parole répétée sans cesse par l’Église romaine,
mais qu’elle se garde bien et d’expliquer et de mettre en pratique : Vivez dans le Christ .
    Au contraire, les croyants sont enfermés dans une gangue de
réalités concrètes, c’est-à-dire apparentes. On adore un Jésus-Christ homme,
quitte à larmoyer sur ses malheurs et à l’imiter en s’imposant des

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