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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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privations
ou des souffrances absurdes, et on s’enferme dans cette humanité. Les
prédicateurs renchérissent. Ils déclarent que le Christ est venu sur la terre
pour sauver les hommes. Ne soyons pas naïfs. Si le Christ avait sauvé le monde
de la manière mécaniste (terme emprunté à la
philosophie rationalisante du XIX e  siècle) admise
par la plupart des fidèles de l’Église romaine, et si ces mêmes fidèles avaient
été sauvés effectivement, ils ne vivraient pas comme ils vivent, c’est-à-dire,
si on y regarde bien, de façon absolument contraire à l’esprit de
l’enseignement du Christ. Les fidèles de l’Église romaine ne se borneraient pas
à répéter sans cesse le sacrifice de la croix ,
c’est-à-dire une honteuse exécution capitale. Ces mêmes fidèles ne se
borneraient pas à se morfondre négativement et à
pratiquer des mortifications à louches connotations masochistes qui sont autant
de régressions préjudiciables à la montée de l’Esprit. Tout reste à
faire : l’homme n’est pas encore sauvé, et le Christ est le modèle du
salut que tous les hommes doivent accomplir. Mais, ce Christ-là, ce n’est pas
le Jésus qui est mort sur la croix, c’est un Christ qui n’est jamais né, ni
jamais mort, parce qu’il ne peut naître qu’à travers l’Esprit. On a détourné
sciemment la foi des premiers Chrétiens, pour mieux les subjuguer [64] .
Au lieu de leur montrer la voie du salut, on leur a montré le bois de la croix,
et on s’est efforcé de les faire agenouiller devant des débris informes dont
l’origine est évidemment plus que suspecte. Qui est idolâtre : les
Templiers devant leur soi-disant Baphomet ou les
fidèles de l’Église romaine adorant un morceau de bois venu on ne
sait-d’où ?
    Les fondateurs du Temple, et leurs successeurs, ceux qui
avaient accès à une certaine Règle secrète, devaient probablement avoir
conscience de tout cela. Pour eux, le Christ était intemporel, et le Tombeau du
Christ était partout et nulle part. D’où le rite du reniement de Jésus – en
tant qu’homme crucifié – et du crachat sur la croix. Malheureusement, ceux qui
savaient se sont bien gardés de l’expliquer aux autres, sans doute pour mieux
les dominer, à commencer par leurs propres frères, les Templiers. Cette
hiérarchie parallèle du Temple, dont nous n’avons pas la preuve absolue de
l’existence, mais dont la présence semble incontestable derrière les
apparences, avait une mission à remplir. Mais elle a détourné cette mission
vers des buts matériels. Elle a trahi à la fois les frères du Temple et tout le
peuple chrétien. Elle a trahi la pensée de Bernard de Clairvaux. Elle a eu
finalement le sort qu’elle méritait, mais elle a entraîné des innocents sur les
bûchers de l’inquisition.

IV

LA SYMBOLIQUE TEMPLIÈRE
    Toute société initiatique, c’est-à-dire reposant sur un
certain savoir transmis à ses membres de façon élitiste ou hiérarchique,
utilise des signes particuliers, ne seraient-ce que des signes de
reconnaissance, et des symboles divers qui cristallisent certains points forts
de la doctrine ou détaillent, sous forme codée, des cheminements nécessaires.
    Pour l’ordre du temple, une question se pose d’emblée à ce
sujet : le Temple était-il une société initiatique ? Apparemment non,
puisque rien, dans son organisation, a part le fameux secret demandé sur la
tenue des chapitres et la confession auprès des seuls chapelains de l’Ordre, ne
semble reposer sur un enseignement préparatoire, des épreuves ou des degrés de
connaissances. Ce sont les révélations faites au cours du procès, qui font
penser à l’existence d’une sorte de hiérarchie parallèle détentrice d’un savoir
caché aux autres membres de l’Ordre. Admettons la réalité de cette hiérarchie,
et par conséquent l’existence d’un savoir initiatique. Dans ce cas, il nous
faut découvrir le langage codé du Temple, les éléments d’une symbolique spécifique
à l’usage exclusif de ceux qui pouvaient les comprendre.
    La première chose qui vient à l’esprit, dans ce domaine, est
évidemment l’architecture templière. Depuis Viollet-le-Duc et Prosper Mérimée,
on crut pouvoir reconnaître des traces de symbolisme hermétique dans les
églises du Temple, notamment celles qui ont une rotonde centrale de forme
polygonale. Des études sans nombre ont été écrites sur ce sujet, chacune
d’elles s’efforçant de

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