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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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cistercienne, et l’on sait que les
Cisterciens se caractérisent par une absence quasi totale de fioritures et
d’ornementations dans leurs sanctuaires. Cependant, les chapelles du Temple
peuvent être classées en deux groupes.
    Le premier groupe est constitué de chapelles rectangulaires
à nef unique, de quinze à vingt mètres de long sur cinq à sept mètres de large,
avec des murs épais, flanqués de contreforts plats. Les baies sont étroites, en
général groupées par trois. Et le chevet est plat. L’édifice est couvert d’une
voûte en berceau brisé, avec des arcs doubleaux en boudin, qui déterminent des
travées dans la nef, trois le plus fréquemment. Il est visible que le nombre
trois a été sciemment utilisé, sans doute pour indiquer une idée d’éternité –
et non pas la représentation de la Trinité, comme on le dit trop souvent. Le
triplement de certains motifs est probablement d’origine celtique lointaine, et
correspond à une tradition occidentale demeurée très longtemps vivante dans la
mémoire des bâtisseurs et des artistes.
    Le type de chapelle à chevet plat n’a connu qu’une diffusion
très limitée : on en rencontre surtout dans le centre de la France et dans
le sud-ouest. C’est le seul type qui soit représenté en Gironde et dans le
Lot-et-Garonne, mais il est également répandu en Charente-Maritime, en Poitou,
dans le Berry et dans le nord de la Bourgogne.
    Le second groupe comprend les chapelles rectangulaires dont
le chevet est en abside. C’est ce type de construction qui semble le plus
courant : on en trouve un peu partout en France, du Comminges à la
Bretagne et de la Navarre à la Bourgogne. La structure générale de ces
chapelles est absolument identique à celle des chapelles à chevet plat. Il
s’agit seulement d’une variante, et sans avoir à interpréter le chevet
autrement que par une mode locale, on peut dire que l’abside en cul-de-four
utilisait bien souvent une portion de terrain disponible.
    Mais qu’elles soient à chevet plat, ou à chevet en abside,
le décor sculpté de ces chapelles est rudimentaire. Si l’on veut y voir du
symbolisme, ce sont surtout les détails de construction qu’il convient
d’examiner, sans toutefois tomber dans des interprétations délirantes. Tous ces
oratoires sont orientés précisément dans le sens est-ouest ; ce n’est pas
l’orientation vers Jérusalem qui se trouve plutôt dans le sud-est. On a affaire
là à une orientation spécifiquement occidentale, d’origine celtique :
l’est se trouve devant, symbolisant la naissance, l’origine, la divinité
primordiale. À droite, c’est le sud, c’est-à-dire la lumière, la force divine
en action, la vie. Derrière, c’est l’ouest, la mort, l’Autre-Monde. À gauche,
c’est le nord, le côté négatif, traditionnellement attribué aux forces maléfiques.
Il n’y a jamais d’ouverture au nord. C’est sans doute d’abord pour des raisons
matérielles : se protéger du froid, ou encore adosser le sanctuaire au
reste des bâtiments conventuels. Mais le sens symbolique recouvre
l’utilité : même lorsqu’il n’y a pas de bâtiment adossé à la chapelle, le
mur du nord est aveugle. Ce n’est évidemment pas une habitude strictement
templière, et on la retrouve dans bien d’autres sanctuaires.
    À l’est, il y a toujours trois baies, que le chevet soit plat
ou en abside. La baie centrale prend naissance plus bas et monte plus haut que
les deux autres. Est-ce pour l’harmonie ? À l’ouest, il n’y a qu’une seule
ouverture, juste au-dessous du niveau de l’arasement. Au sud, une ou deux
fenêtres éclairent la nef. Il semble que dans la plupart des chapelles dites
templières, ce schéma type soit respecté. Quant à l’extérieur, il est très
simple. Le portail de l’entrée, située évidemment à l’ouest, est constitué par
une ou plusieurs voussures en plein centre, le plus souvent surmontées d’une
archivolte, le tout reposant sur un tailloir supporté par des colonnettes à
base moulurée. L’archivolte est parfois décorée de tresses ou bien d’un cordon
chargé de têtes de clous en forme de pointes de diamants. Dans certains cas,
les chapiteaux sont ornés de feuillages et de crochets. Mais parmi eux, deux
motifs se répètent et semblent être caractéristiques : des sculptures
représentant l’Annonciation et le fameux thème des deux oiseaux qui boivent
dans une même coupe, de chaque côté de

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