Gisors et l'énigme des Templiers
pourquoi, lors de l’anéantissement des Templiers,
aucune voix ne s’est élevée pour les défendre. Ainsi les dossiers du Prieuré
semblent suggérer que ce qui est arrivé aux Templiers était une juste punition.
Enfin, on nous affirme que le Prieuré de Sion se donna un grand-maître, un
certain Jean de Gisors, qui prit le nom de Jean II, le titre de
Jean I er étant traditionnellement réservé au
Christ. Toujours l’ombre de Jean, quel que soit celui-ci… Tous les
grands-maîtres d’ailleurs qui se sont succédés à la tête du Prieuré, ont porté
le nom, ou plutôt le hiéronyme, de Jean. Suit une liste de ces grands-maîtres,
où l’on n’est pas surpris de trouver les noms de Nicolas Flamel, Léonard de
Vinci, Victor Hugo ou encore Claude Debussy et Jean Cocteau…
Au moment de la disparition du Temple, le Prieuré de Sion
aurait survécu grâce à l’extrême discrétion dont il s’était entouré. Et comme
l’un des buts – avoué dans les dossiers secrets – de
cette organisation clandestine était de remettre sur le trône de France un
authentique héritier des Mérovingiens, en l’occurrence un descendant d’une
lignée remontant à Dagobert II, on nous affirme que le Prieuré travailla
dans l’ombre à la perte de tous les usurpateurs. On peut alors se demander en
toute bonne foi si le Prieuré de Sion n’a pas incité les ducs de Lorraine,
descendants de Godefroy de Bouillon, à réclamer la couronne de France, s’il n’a
pas inspiré les assassinats d’Henri III et d’Henri IV, s’il n’a pas
décidé Nicolas Poussin à composer son mystérieux tableau, les
Bergers d’Arcadie , puis à glisser à l’oreille de Nicolas Fouquet un
dangereux secret qui devait causer sa perte, et, pourquoi pas, la condamnation
à mort de Louis XVI. Tout est possible. Il y a des zones d’ombre dans
l’Histoire, et que nous aimerions bien voir éclairer. Après tout, pourquoi ne
pas voir la présence discrète du Prieuré dans la « Confrérie du
Saint-Sacrement », au XVII e siècle, cette
fameuse « Cabale des Dévots » qui, entre autres, mit tout en œuvre
pour sauver Fouquet ? Sait-on d’ailleurs que les trois « chefs »
de cette confrérie étaient Vincent de Paul, Jean-Jacques Olier, fondateur de
Saint-Sulpice, et Nicolas Pavillon, évêque d’Alet ? Vincent de Paul est
loin d’être très net quant à ses relations, et sa carrière est pleine de
périodes inexpliquées. Quant à Saint-Sulpice et à Alet, non loin de
Rennes-les-Bains, le Prieuré semble s’y être intéressé, ou tout au moins
signale-t-on à ce propos une possible influence du Prieuré. Il est vrai que
l’Histoire est un grand Tout où l’on retrouve toujours
les mêmes personnages.
Mais, en l’occurrence, l’Histoire est quelque peu malmenée.
« Si Godefroy de Bouillon fonda effectivement une “abbaye du Mont-Sion”,
il n’est dit nulle part qu’elle servit de siège à un ordre quelconque. En
réalité, elle subsista à Jérusalem jusqu’en 1187, puis fut transférée à
Saint-Léonard, à Acre. Le dernier des moines qui séjournèrent à Acre mourut en
Sicile en 1291. Louis VII ramena avec lui de croisade plusieurs religieux
du Mont-Sion et les établit à Saint-Samson d’Orléans, jadis Saint-Symphorien,
que le roi venait d’offrir à la Maison de Jérusalem. C’est là que furent
déposées, au XIV e siècle, les archives de
l’abbaye du Mont-Sion. La donation par Louis VII, en 1152, fut confirmée
en 1158 par le pape Adrien, qui donna aux religieux d’Orléans la règle de saint
Augustin. Les moines restèrent à Saint-Samson jusqu’en 1519, année de leur
réforme, et, en 1617, église et biens passèrent aux Jésuites, qui allaient
fonder le collège royal d’Orléans. En fait, dès la fin du XIII e siècle, Saint-Samson était en complet déclin. Il n’y
avait plus que deux chanoines capitulaires en 1289, et un seul en 1291 »
Nous sommes loin du Temple, et surtout du Prieuré de Sion.
En réalité, car il y a toujours une réalité, on sait très
bien maintenant d’où proviennent certains documents concernant le Prieuré de
Sion. « L’histoire du Prieuré de Sion a été tirée textuellement des œuvres
de Jacques-Étienne Marconis de Nègre, franc-maçon et polygraphe français du XIX e siècle, expulsé deux fois du Rite de Misraïm (la
première fois à Paris sous le nom de Marconis, et la seconde fois à Lyon sous
celui de Nègre !) – ce qui
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