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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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cette
chapelle romane avec rotonde circulaire, car c’est un édifice unique en France,
si l’on excepte le mystérieux Temple de Lanleff (Côtes-du-Nord) qui n’est
absolument pas templier. Par contre, ce modèle se retrouve à plusieurs
exemplaires dans les églises templières d’Angleterre, au Temple de Londres en particulier.
Certains ont voulu en faire un type de construction spécifiquement templier, ce
qui est une absurdité. En dehors du Temple de Lanleff, on connaît des
sanctuaires qui ont été commencés bien avant la fondation de l’Ordre du Temple,
et qui présentent des caractéristiques semblables : l’église de
Neuvy-Saint-Sépulcre, qui date de 1042, ou encore celle de Sélestat qui date de
1094. Le modèle se trouve en Orient, c’est tout simplement l’ Anastasis du Saint-Sépulcre de Jérusalem, dont la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle
s’inspirait déjà. Et d’autres que les Templiers, ont, par la suite, utilisé ce
modèle : ainsi en est-il des églises de Cambridge et de Northampton.
« La volonté d’imiter l’ Anastasis rejoint ici une
tradition anglo-normande, selon l’expression d’Élie Lambert, plus généralement
une vieille tradition celtique occultée ailleurs [21] . »
Il est de fait que le sanctuaire de forme circulaire ne pouvait que satisfaire
les Celtes christianisés : il leur rappelait le souvenir ancestral du nemeton , c’est-à-dire de la clairière sacrée circulaire au
milieu des bois, seul authentique sanctuaire que les Druides aient toléré, et
qui était symboliquement une portion de ciel ( nem )
projetée sur la terre. Le célèbre et mystérieux Temple de Lanleff appartient à cette
catégorie. On a cru longtemps qu’il s’agissait d’un temple romain, mais c’est
tout simplement une église romane construite au début du XII e  siècle,
avec rotonde et bas-côté tournant, plan que l’on retrouve également dans la
basilique Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère). Il n’y a strictement rien de
templier dans tout cela, et la chapelle primitive du Temple de Paris ne faisait
que suivre une certaine mode du temps.
    De ce Temple de Paris, il ne reste pratiquement plus rien.
Les Hospitaliers de Saint-Jean, quand ils prirent en charge l’enclos, lors de
la dissolution de l’Ordre, continuèrent à l’occuper, et bien entendu, ils le
modifièrent au gré des nécessités. Les coutumes attachées à ce lieu demeurèrent
jusqu’à la Révolution, en particulier le droit d’asile. Comme le dit Sébastien
Mercier dans Les Nuits de Paris , « là, l’exploit
d’huissier devient nul ; l’arrêt qui ordonne la prise de corps expire sur
le seuil de la porte. Le débiteur peut entretenir ses créanciers sur ce même
seuil, les saluer, leur prendre la main. S’il faisait un pas de plus, il serait
pris. On fait tout pour l’attirer au-dehors, mais il n’a garde de tomber dans
le piège ». Cela indique suffisamment quels étaient les privilèges
considérables qui s’attachaient aux domaines du Temple.
    Mais les pierres vieillissent, et l’on n’a pas toujours à
leur égard le respect qu’on devrait leur témoigner. La modernisation de Paris
au XIX e  siècle, et les grands travaux d’urbanisme
entrepris par le baron Haussmann ont eu définitivement raison de ce qui avait
été le plus important établissement templier d’Europe. Actuellement, en dehors
du nom des rues, qui gardent fidèlement le nom des chevaliers à la Croix Rouge,
seuls quelques vestiges épars peuvent encore se reconnaître, telle la partie
inférieure d’une tour d’angle de l’ancienne enceinte située entre le 32 de la
rue de Picardie et le 73 de la rue Chariot, ou encore des vestiges de l’Hôtel
des Barres, édifié par les Templiers au XIII e  siècle,
au 56 de la rue de l’Hôtel de Ville ; à cet emplacement, se trouve une
cave ogivale à double travée. L’une des clefs de voûte de la première travée
porte un blason orné de la croix templière. Une clef de la seconde travée est
décorée d’une rosace de feuillages. On prétend qu’il s’agissait d’un lieu
secret où se déroulaient des initiations ou des cérémonies réservées à certains
dignitaires de l’Ordre. Mais comment le savoir ? Cela pouvait être aussi
bien une réserve à dîmes. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit là d’un
authentique vestige templier.
    Près de Paris, à Maurepas (maintenant dans la ville nouvelle
de Saint-Quentin-en-Yvelines), subsistent

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