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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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patriarche et
par le reste des évêques : qu’ils gardent pour les honnêtes gens voies et
chemins contre les larrons et les embûches des envahisseurs, et ceci pour le
plus grand salut des pèlerins ». Il semble donc bien que le seul but des neuf
était d’embrasser l’état religieux. En s’engageant et en prononçant des vœux
solennels, ils n’avaient aucun but particulier. Mais doit-on suivre en tous
points Guillaume de Tyr qui déteste les Templiers ?
    En tout cas, et cette fois d’après Jacques de Vitry,
« le roi, ses chevaliers et le seigneur patriarche furent remplis de
compassion pour ces nobles hommes qui avaient tout abandonné pour le Christ, et
leur donnèrent certaines propriétés et bénéfices pour subvenir à leurs besoins,
et pour les âmes des donateurs. Et parce qu’ils n’avaient pas d’église ou
d’habitation qui leur appartînt, le roi les logea dans son palais, près du
Temple du Seigneur. L’abbé et les chanoines réguliers du Temple leur donnèrent
pour les besoins de leur service un terrain non loin du palais ; et pour cette raison, on les appela plus tard les Templiers ».
    Là, il n’y a aucun doute possible : au moment où ils
prirent leur décision de se constituer en milice religieuse, les neuf
fondateurs ignoraient qu’ils s’établiraient dans – ou à proximité immédiate –
le Temple de Jérusalem, et ils n’en avaient nulle intention .
L’appellation de « Templiers » est donc fortuite et n’est due qu’à un
usage commun ultérieur. Cela devrait dispenser de tout
commentaire ésotérique à propos du Temple lui-même , et de sa
signification par rapport au comportement qu’eurent par la suite les Templiers.
Mais cela ne préjuge en rien de ce qu’étaient, en réalité, les motivations
profondes d’Hugues de Payns et de ses compagnons.
    Les neuf années qui suivirent la fondation de l’ordre
primitif demeurent chargées d’obscurités. En 1120, le comte Foulques d’Anjou,
futur roi de Jérusalem, débarque en Terre sainte, s’associe aux Templiers et
loge chez eux. Il leur donne trente livres d’angevins. Et, en 1126, le comte
Hugues de Champagne se joint aux chevaliers du Temple. Dans ces conditions, il
est plus que douteux que les Templiers soient restés au nombre de neuf, car ces
faits supposent que le Temple avait déjà acquis une certaine notoriété qui
attirait les bonnes volontés. D’ailleurs, les dons commençaient à affluer. Et
c’est alors que Hugues de Payns, accompagné de cinq chevaliers, revient en
Europe dans le triple but de faire connaître son ordre, de le faire approuver
officiellement par l’Église d’Occident, et de recruter de nombreux adeptes.
L’Ordre du Temple allait connaître un tournant décisif.
    De toute évidence, Hugues de Payns a bénéficié d’importants
appuis. C’est Baudouin II de Jérusalem qui l’a encouragé à aller en Europe
et qui lui a fourni le nécessaire pour ce long voyage. De plus, Hugues de Payns
était l’ami du comte de Champagne, et celui-ci, l’un des plus importants barons
français, n’a sans doute pas manqué d’attirer l’attention en haut lieu, comme
on dit, sur l’intérêt qu’il y avait à soutenir l’initiative templière. Il est à
peu près certain qu’Hugues de Payns est passé par Rome et qu’il a pu
s’entretenir avec le pape Honorius II. Cette entrevue a dû être
déterminante dans la rédaction de la règle du nouvel ordre. Mais, c’est en
Champagne, à la cathédrale de Troyes, le 14 janvier 1128, que se
réunit le concile chargé de statuer sur le sort du Temple.
    La présidence de ce concile était assurée par le cardinal
Mathieu d’Albano, légat du pape en France. Les participants étaient les
archevêques de Sens et de Reims avec leurs évêques suffragants, plusieurs abbés
dont Hugues de Maçon, abbé de Pontigny, Étienne Harding, abbé de Cîteaux,
Bernard, abbé de Clairvaux, celui qui sera plus tard le fameux saint Bernard.
Il y avait également quelques grands seigneurs, dont Thibaud de Blois, comte de
Champagne, son sénéchal André de Baudemont, et le comte de Nevers. Hugues de
Payns était accompagné des frères-chevaliers Godefroy de Saint-Omer, le
cofondateur de l’Ordre, Payen de Montdidier, Archambaud de Saint-Amand, Geoffroy
Bisol et un certain Roland. Après quelques discussions et quelques aménagements
de détail, la règle de l’Ordre fut adoptée. Désormais, les Templiers avaient
une existence

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