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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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le
Poitou, a prononcé ces paroles étranges : « Il y en a qui prétendent
que (le reniement de Jésus) fut l’une des mauvaises et perverses introductions
du maître Roncelin dans les statuts de l’Ordre ». Cette phrase est lourde
de conséquences : elle supposerait, de la part de l’un des plus hauts
dignitaires de l’Ordre, la connaissance d’une règle parallèle. Cela n’empêche
pas Gonneville de s’en tenir à rapporter un propos anonyme, comme si lui-même
n’était pas au courant. Ce qui est surprenant, c’est que le « maître
Roncelin » n’apparaît nulle part dans les listes que nous avons des
grands-maîtres du Temple, et que nous n’avons aucune raison de croire
lacunaires ou falsifiées. Pourtant, il existe un Roncelin du Fos, chevalier provençal,
qui fut reçu dans l’Ordre en 1281 par le maître Guillaume de Beaujeu. Est-ce de
lui que parle Gonneville ? En tout cas, il semble qu’il ne se soit jamais
élevé bien haut dans la hiérarchie de l’Ordre. Mais cela peut donner, si ce
Roncelin est vraiment l’introducteur des choses « mauvaises et
perverses » dans les statuts de l’Ordre, un certain crédit à l’hypothèse
d’une seconde hiérarchie, parallèle et secrète.
    Il y a d’autres présomptions. À l’époque du procès, l’avocat
Raoul de Presles prétendit avoir reçu d’un Templier, le frère Gervais de
Beauvais, la confidence suivante : « Il y avait dans l’Ordre un
règlement si extraordinaire, et sur lequel un tel secret devait être gardé, que
chacun aurait préféré se faire couper la tête que de le révéler. » Si cela
est vrai, on comprend pourquoi Jacques de Molay n’a rien dit à ce sujet, et
pourquoi tant de Templiers sont allés sur le bûcher en respectant la loi du
silence. Mais, d’après ce même Raoul de Presles, le frère Gervais
« possédait un livret des statuts de l’Ordre qu’il montrait volontiers,
mais il en détenait un autre plus secret que, pour tout l’or du monde, il
n’aurait montré à personne ».
    Cela sent l’affabulation, comme si le témoin voulait se
mettre en valeur pour avoir été honoré de telles confidences. Pourtant,
on sait qu’avant le 13 octobre 1307, Jacques de Molay s’était employé
à faire détruire des exemplaires de la Règle . De quelle règle
s’agissait-il ? de l’officielle, celle que tout le monde connaît, ou de
l’autre, la secrète, la parallèle, dont parle le témoin ?
    Ce parallélisme est encore suggéré par d’autres
déclarations. Ainsi, parmi les témoignages recueillis en Angleterre, et qui
sont peu suspects d’avoir été provoqués par la force, on peut retenir cette
déclaration de trois frères anglais : « Il existe en réalité dans le
Temple deux sortes de réceptions. La première est réservée à l’admission et se
déroule sans cérémonie répréhensible. La seconde, qui n’a lieu que quelques
années après, n’est accordée qu’à quelques-uns, et est très secrète. » Ce
témoignage n’est pas entièrement convaincant parce que les trois Templiers en
question n’ont pas participé à cette admission secrète : ils se contentent
d’affirmer qu’ ils ont entendu dire que … Pourtant, il
fait état de rumeurs concernant l’existence d’une hiérarchie parallèle. Dans
ces conditions, il est possible qu’il y ait eu une seconde Règle, régissant
ceux qui étaient admis à un degré supérieur. On retrouve tout cela dans
n’importe quelle société dite « initiatique ». On voit que
l’existence de la Règle secrète, si elle n’est pas prouvée, n’en est pas moins
possible, sinon probable.
    On a cru, un moment, détenir cette Règle secrète. En 1877,
un certain Mersdorf publia des « Statuts secrets du Temple », relevés
d’après un manuscrit du Vatican. L’éditeur expliquait, sans d’ailleurs apporter
la moindre preuve, que ce document figurait aux archives secrètes du Vatican,
où il aurait été dérobé en 1780 par un évêque de Copenhague. Vol bien opportun
d’ailleurs pour expliquer pourquoi le document en question ne se trouvait pas
dans les archives vaticanes dont Napoléon s’empara et qu’il restitua par la
suite. Après quoi, l’évêque se serait lui-même fait voler le document dans des
circonstances mystérieuses sur lesquelles rôde l’ombre inquiétante de sociétés
secrètes de tous bords. On aurait ainsi perdu la trace de cette précieuse pièce
jusqu’à sa découverte fortuite à

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