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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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compris, un héros chouchouté par son peuple reconnaissant ! Par ses anciens adversaires aussi d’ailleurs : en 2005, n’avons-nous pas prêté notre unique porte-avions, le Charles-de-Gaulle , afin que les Britanniques puissent célébrer dignement le bicentenaire de Trafalgar ? Et ce, alors même qu’un mois et demi plus tard, nous commémorions en catimini le bicentenaire d’Austerlitz, bataille pourtant saluée dans l’Europe entière comme la plus belle victoire de la Grande Armée ?
    Allons, ne soyons pas amers et, à défaut d’avoir salué dignement la mémoire de nos soldats morts à Pratzen, consolons-nous à la pensée du magnifique spectacle du Charles-de-Gaulle , mouillant à quelques encablures du Victory, le navire de Nelson à Trafalgar, conservé comme bateau musée à Portsmouth et tenu com me un bonbo n.
     
    Côté zhéros des mers français, on trouve le « négatif » absolu de l’amiral Nelson en la personne de Pierre Charles Sylvestre de Villeneuve (1763-1806). Désigné par ses contemporains comme le responsable de la défaite française de Trafalgar, il est entré dans les manuels d’histoire sous les traits d’un lâche et d’un incompétent ayant fui l’ennemi et s’étant réfugié à Cadix au prétexte que ses marins avaient la colique et que lui-même n’était pas dans son assiette ! À en juger par les portraits de lui, c’était un bel homme distingué, au regard franc, chez lequel on ne décèle aucune veulerie et, en tout cas, aucune trace de ce petit quelque chose de chafouin que l’on trouve chez Kerguelen ou de la mine ahurie d’un Grouchy ! Nos lecteurs pourront en juger par eux-mêmes (voir cahier-photo). On peut dire que si cela n’avait tenu qu’à lui, il se serait contenté de goûter les joies d’un paisible bonheur domestique dans sa ville natale de Valensole. Soit, mais dans ce cas, qu’alla-t-il faire dans cette galère ?
    Pour lui, les vrais ennuis commencent à Aboukir en août 1798. Il commande alors l’arrièregarde de la flotte française, qui a aucun moment ne sera inquiétée par Nelson. Tandis qu’au loin les navires français sont détruits les uns après les autres, Villeneuve, jugeant tout à fait impossible de venir à leur secours et n’ayant reçu aucun ordre de l’Empereur en ce sens, se tient en retrait jusqu’à la fin du combat ! Il aurait pu esquisser un mouvement pour prendre les Anglais à revers, mais non ! Il le redira par la suite : il avait le vent contre lui et, de toute façon, il n’avait pas reçu d’ordre !
     
    Aboukir, appelée de préférence côté français « bataille du Nil », fut une défaite d’autant plus humiliante pour nous que les forces en présence étaient à peu près équivalentes (quatorze vaisseaux côté anglais, treize navires de ligne et quatre frégates côté français), avec une meilleure position au départ et une puissance de feu supérieure pour les Français, même si les vaisseaux anglais étaient en meilleur état et leurs marins mieux entraînés. La stratégie anglaise, qui prévoyait de scinder la flotte ennemie en deux et de la prendre en tenaille en s’immisçant entre les navires français et la côte, fut parfaitement efficace. Nelson l’emporta haut la main au terme d’un pilonnage de quinze heures de la flotte française. On s’était battu de nuit et ça, les Français ne savaient pas faire !
    Les héros du jour sont en capilotade : tandis que Nelson, qui a pris un fragment de balle française dans le front, a eu la vue obstruée par un lambeau de peau qui lui retombait sur l’œil, Dupetit-Thouars hurlait des ordres fiché dans son baquet et le vice-amiral Brueys d’Aigaïlliers, commandant en chef de la flotte, touché deux fois, a refusé de quitter son poste puis a succombé finalement à une troisième blessure. Le combat a fait mille sept cents morts et trois mille prisonniers chez les Français pour deux cent dix-huit victimes seulement côté anglais. Une belle déculottée ! Pendant ce temps-là, notre zhéro attendait que ça passe !
    Seuls deux frégates et deux navires, dont le sien, ont quitté indemnes le champ de bataille et sont parvenus à gagner Malte. Curieusement, Bonaparte ne lui en veut pas plus que cela lorsqu’il l’apprend. Sans doute parce que, en 1798, il n’est pas encore le tout puissant empereur Napoléon, ensuite parce qu’il a toujours aimé ceux qui ont de la chance. Et puis Villeneuve a tout de même sauvé son bateau du

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