Grands Zhéros de L'Histoire de France
tranquille !
Quelques années plus tard, son amitié avec Madame de Pompadour lui fait obtenir le commandement d’une division de vingt-quatre mille hommes, au moment même où commence la guerre de Sept Ans. Ce conflit est considéré de nos jours par les historiens comme la toute première guerre mondiale de l’histoire, parce qu’il se déroula tout à la fois en Europe, aux Indes et en Amérique du Nord. Son enjeu était fondamental, puisqu’il s’agissait de savoir qui de l’Angleterre ou de la France établirait définitivement sa domination sur l’Inde et l’Amérique du Nord. On ne sait malheureusement que trop ce qu’il en fut ! L’Angleterre, une fois encore, dama le pion à la France.
En Europe, la zone de friction essentielle de la guerre de Sept Ans est la Silésie. Faisant valoir son droit à la succession sur cette région prospère, le roi de Prusse Frédéric II se l’est appropriée au grand dam de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. C’est donc pour reprendre la Silésie que l’Autriche part en guerre contre la Prusse. Les relations extérieures de la France connaissent alors une parenthèse assez « surréaliste », puisque naguère alliée avec la Prusse contre les Anglais, voici qu’à la suite d’un renversement d’alliances opéré par Louis XV la France est à présent alliée avec l’Autriche, sa rivale depuis deux cent cinquante ans, contre la Prusse.
Sur le terrain des opérations, les camps en présence sont d’un côté l’armée du roi Frédéric II de Prusse, de l’autre les troupes franco-autrichiennes menées par Soubise et son homologue autrichien, le feld-maréchal d’empire Joseph Friedrich von Sachsen-Hildburghausen. L’armée franco-impériale dirigée par Soubise est bien supérieure en nombre (quarante-deux mille hommes contre vingt-deux mille pour les troupes prussiennes). Sur le papier, Soubise et JFSH (Joseph Friedrich von Sachsen-Hildburghausen !) devraient donc logiquement avoir le dessus. Les deux armées s’avancent l’une vers l’autre, mais, contrairement à son « collègue » autrichien qui a hâte d’en découdre, Soubise n’est guère pressé d’aller à l’affrontement et tente d’éviter les Prussiens le plus longtemps possible. Il veut bien gagner la bataille, mais le plus tard sera le mieux !
Frédéric II n’est pas du même avis, qui cherche à tout prix l’affrontement et commence à se lasser de cette armée ennemie qui se dérobe constamment. Après s’être longtemps tournés autour, les deux camps finissent par se faire face du côté de Rossbach, petite ville de Saxe, à 35 kilomètres au sud-ouest de Leipzig.
Soubise s’avère incapable de coordonner l’action de ses soldats sur le terrain et bien vite règne la confusion la plus grande. D’abord, Soubise décide de déployer ses troupes en formation de marche au-delà des lignes prussiennes pour couper celles-ci en deux, mais finalement, il change d’idée à la dernière minute. Ce faisant, les lignes d’infanterie s’emmêlent les pinceaux avec l’artillerie. Persuadé que ses adversaires sont en train de se retirer, Soubise lance ses troupes à leur poursuite et, pour ce faire, dégarnit dangereusement son aile gauche constituée de sa cavalerie. Frédéric II n’est pas du tout en train de fuir, bien au contraire, il marche droit sur ses ennemis. Stupeur et tremblements chez Soubise et JFSH, qui ne comprennent rien à ce qui est en train de se passer sous leurs yeux. Avant de se mettre en ordre de marche, les alliés ont passé six longues heures à démonter leur campement ; comment est-il possible que le roi de Prusse ait fait démonter le sien dix fois plus vite et soit déjà en position d’attaque ? La réponse est pourtant simple : les troupes de Frédéric II ont progressé depuis Dresde sans équipage ni ravitaillement, se procurant au fur et à mesure de leur avancée ce dont elles avaient besoin. Ainsi allégées, elles se déplacent bien plus vite que les troupes franco-autrichiennes.
Autre handicap de taille pour le malheureux Soubise, « l’équipe adverse » compte dans ses rangs le plus grand héros de l’histoire de la cavalerie prussienne, un certain von Seydlitz, dont on raconte que, dans sa jeunesse, il faisait galoper son cheval entre les ailes d’un moulin en fonctionnement.
Après avoir rassemblé ses cavaliers derrière la colline de Polzen, au-dessus de Rossbach, Seydlitz va fondre par surprise
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