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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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Prusse, Russie, Espagne renforcées par des troupes belges et hollandaises) se massent progressivement aux frontières de la France et Napoléon, à peine revenu de son exil à l’île d’Elbe, doit reconstituer d’urgence une armée entière pour les repousser. Fidèle à son habitude, il préfère prendre l’initiative et marcher vers la Belgique pour y battre séparément ses deux adversaires les plus importants, les Anglais et les Prussiens, avant que ceux-ci ne parviennent à faire leur jonction.
    Comment Grouchy s’insère-t-il dans le dispositif impérial ? Ce n’est pas lui mais le général Mortier qui devait diriger la cavalerie, mais Mortier, malade, est hors d’état de prendre part à la bataille. Grouchy bénéficie donc d’une nomination « façon Medina Sidonia et Villeneuve » en héritant d’un poste pour lequel il n’est pas fait.
    Cela dit, même si Grouchy n’était pas son premier choix, l’Empereur l’estime assez pour lui confier la cavalerie et le nommer maréchal le 15 avril 1815. Grouchy est même le seul et unique maréchal nommé pendant les Cent-Jours, et le dernier général élevé à ce titre par l’Empereur ; ce qui est assez terrible, car ce bâton de maréchal obtenu in extremis avant l’effondrement de l’Empire sera un argument supplémentaire pour l’accabler de reproches après Waterloo.
     
    Que faut-il savoir de Grouchy ? Sans revenir sur l’ensemble de sa biographie, évoquons-en brièvement les éléments essentiels.
    Emmanuel de Grouchy (1766-1847) était un fidèle des fidèles de l’Empereur, qu’il suivit dans quasiment toutes ses campagnes. Interrogé à son propos, l'historien militaire Jacques Garnier considère que « c’était un bon cavalier mais qu’il n’était pas fait pour prendre la tête d’une armée. Des années avant Waterloo, alors qu’il participait avec Hoche à une expédition destinée à soutenir les Irlandais dans leur lutte contre les Anglais, il fut séparé de Hoche par une tempête et, alors que lui-même était parvenu à bon port et aurait fort bien pu lancer l’attaque, il ne put se résoudre ni à débarquer ni à attendre son supérieur ; il rebroussa chemin vers Brest. Cette occasion manquée aurait déjà dû poser sérieusement la question de son aptitude au commandement ». Signalons au passage que, tout comme Chaumareys, Grouchy participa à la bataille de Quiberon, mais dans le camp adverse !
     
    Livré à lui-même sans ordre précis, Grouchy n’était pas capable de prendre des initiatives. En revanche, lorsqu’il disposait de directives claires, il s’avérait un excellent exécutant ayant un grand courage physique, ce qu’attestait son corps couturé de toutes parts des blessures reçues au combat. Bien cadré, c’était un excellent général de cavalerie. D’ailleurs, aurait-il reçu le bâton de maréchal, s’il n’avait été qu’un officier médiocre ? Avant Waterloo, il avait eu maintes fois l’occasion de se distinguer sur les champs de bataille : il participa à la campagne de Prusse de 1806, au cours de laquelle il fut le premier à entrer dans Lübeck. À Eylau, le 8 février 1807, sa charge de cavalerie fut héroïque : avec trois mille cinq cents cavaliers, il contint la cavalerie russe de Gallitzin qui faisait le double de la sienne !
    Quatre mois plus tard, à Friedland, le 14 juin 1807, il se distinguait encore. Il fut envoyé en Espagne, nommé gouverneur de Madrid, où il dut réprimer la rébellion, puis chargé du commandement de la cavalerie de l’armée d’Italie, il participa aux plus grandes batailles dont Wagram en 1809, où sa division de dragons joua un rôle décisif. Pendant la campagne de Russie, il commandait tout un corps de cavalerie, s’illustra à Borodino et pendant la retraite de Russie, signe manifeste de la confiance qu’il lui portait, l’Empereur lui confia l’Escadron sacré, unité d’élite de la cavalerie chargée de sa propre sécurité. Enfin, pendant la campagne de France qui précéda la première abdication de Napoléon (1814), il se distingua à Vauchamps, où il culbuta littéralement Blücher. Mais ce fut finalement pour la capture du duc d’Angoulême à Pont-Saint-Esprit, rapt qui n’avait rien d’un exploit militaire, que Napoléon lui attribua un titre de maréchal dont il n’obtiendrait cependant le brevet que pendant les Cent-Jours.
    À ce stade de sa carrière militaire, Grouchy avait encore tout du héros et si Napoléon

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