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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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jusqu’à la salle du Conseil des Cent Quatre. Ceux-ci étaient en
pleine délibération et l’annonce de l’arrivée des Romains provoqua un beau
tumulte. Quand les conseillers eurent repris leurs esprits, Caïus Cornélius
Scipion fut admis à se présenter devant eux. Baalyathon présidait la séance et
se fit tout miel :
    — Bienvenue
à toi. Qui es-tu et quel message apportes-tu ?
    — Je
suis le tribun Caïus Cornélius Scipion et je sers auprès du consul Marcus
Atilius Regulus. Il m’a chargé de vous dire qu’il serait heureux de recevoir
une ambassade carthaginoise pour discuter des conditions de paix entre nos deux
cités. Si vous êtes d’accord, demain matin, vos envoyés et les nôtres pourront
se rencontrer à mi-chemin de votre ville et de notre camp. Nous ferons installer
des tentes pour abriter les pourparlers. Pour le moment, je suis autorisé à
vous déclarer que nous observerons à partir de maintenant une trêve jusqu’à la
conclusion de l’entrevue.
    — Nous
ferons de même. Je dois délibérer avec mes collègues sur ta proposition. Je
suis persuadé qu’elle aura leur agrément.
    — Comment
le saurai-je ?
    — Si
un feu brûle ce soir sur la tour à droite de la Porte neuve, cela voudra dire
que nous rencontrerons le consul dans les conditions que tu as fixées.
    Hamilcar
raccompagna Caïus Cornélius Scipion et ses hommes jusqu’à leurs lignes et
revint avec ses soldats, délivrés de leur brève captivité. Son premier souci,
une fois à l’intérieur des murailles, fut de se précipiter au Sénat afin de
parler avec son père :
    — Adonibaal,
avez-vous accepté la proposition de Caïus Cornélius Scipion ?
    — Oui,
à la quasi-unanimité.
    — As-tu
voté pour ?
    — Oui.
    — Toi,
mon père, le chef du parti anti-romain !
    — Ne
t’emballe pas. Le piège est en train de se refermer sur Baalyathon et les
siens.
    — J’ai
peine à te croire.
    — Selon
toi, pourquoi Caïus Cornélius Scipion est-il venu avec une offre de
pourparlers ? Son consul se languit de sa propriété et veut terminer la
guerre au plus vite. De plus, il sait que sa charge va bientôt prendre fin et
que, s’il ne parvient pas à remporter une bataille ou à signer la paix,
d’autres que lui se verront décerner les honneurs du triomphe.
    — Certes,
mais admettons que Baalyathon et lui parviennent à s’entendre. Ce misérable,
qui est ton ennemi juré, apparaîtra comme le sauveur de la patrie et nous
éliminera sans pitié.
    — Je
connais les Romains et leur orgueil impudent. Parce qu’ils nous croient menacés
par la famine et par la ruine, ils présenteront des conditions tellement
draconiennes qu’elles feront bondir d’indignation jusqu’à leurs partisans chez
nous.
    — Puisse
Baal Hammon exaucer tes vœux ! Que dois-je faire maintenant ?
    — Veille
à ce qu’un feu soit allumé ce soir sur la tour à droite de la Porte neuve.
Demain matin, Baalyathon et moi nous rendrons auprès du consul avec une petite
escorte que tu mettras à notre disposition. Sois-en persuadé, le sort de
Carthage se jouera dans les heures à venir.
    Dès les
premières lueurs de l’aube, une animation inhabituelle régna près de la Porte
neuve. Les battants de celle-ci furent ouverts et les envoyés du Conseil des
Cent Quatre, protégés par des cavaliers numides, sortirent de la ville et
atteignirent les tentes installées par les Romains. L’entrevue dura toute la
journée et le soleil était déjà bas dans le ciel quand Adonibaal et Baalyathon
regagnèrent la cité pour rejoindre le bâtiment du Sénat. Leurs collègues les
attendaient et prirent place dans un calme étrange. Le père d’Hamilcar fut le
premier à s’adresser à eux :
    — Nous
avons rencontré Marcus Atilius Regulus et je laisse à Baalyathon le soin de
vous exposer le contenu de nos discussions.
    Le
sénateur se leva, la mine défaite, et hésita longtemps avant de prendre la
parole :
    — Membres
de cette noble assemblée, le consul nous a reçus. Vous le savez, j’ai toujours
été hostile à la guerre et partisan de la paix avec Rome. Je continue à penser
que la poursuite de l’affrontement entre deux cités sera un jour nécessairement
fatal à l’une d’entre elles. La mort dans l’âme, je dois vous dire qu’il ne
saurait être question d’accepter l’offre de paix qui nous a été faite.
    Des cris
fusèrent de toutes parts : « Pourquoi ? Que veulent-ils ?
Qu’exigent-ils ?

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