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Hasdrubal, les bûchers de Mégara

Hasdrubal, les bûchers de Mégara

Titel: Hasdrubal, les bûchers de Mégara Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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manquent pas de Numides fidèles à leurs
personnes. Cela dit, sache que je les ai consultés avant de quitter Cirta. Je
me suis ouvert à eux de mes projets et ils ne m’ont pas découragé, loin de là.
Sans leur aide, je n’aurais pu partir avec mes hommes. Ils ont fait mine de me
confier une mission – mater l’insurrection d’une tribu
montagnarde –, afin que mon départ n’éveille aucun soupçon. Si tu le
souhaites, tu peux les rencontrer quand tu en exprimeras le désir.
    — Est-ce
un vœu pieux de ta part ou t’ont-ils chargé officiellement d’organiser une
telle entrevue ?
    — Micipsa
ne m’a rien dit de précis. Il est prudent pour s’engager dans une affaire tant
qu’il n’est pas assuré de son succès. Par contre, Mastanabal m’a confié qu’il
serait heureux de pouvoir discuter avec toi. Tu le connais, il aime l’argent et
je suis sûr qu’il est prêt à se laisser acheter à condition que vos magistrats
ne se montrent pas ingrats envers lui.
    — Que
l’un de tes hommes regagne Cirta le plus vite possible en affirmant qu’il a pu
s’échapper de Nepheris où tu l’avais conduit de force. Qu’il prévienne
Mastanabal que je suis disposé à m’entretenir le plus rapidement possible avec
lui à l’endroit qu’il jugera bon de choisir.
    — Tes
ordres seront fidèlement exécutés par mon adjoint, Adherbal. J’ai toute
confiance en lui et je sais qu’il parviendra à déjouer la surveillance des
espions de Gulussa.
    Un mois
plus tard, le « fugitif » était de retour, porteur d’un message de
Mastanabal. Ce dernier m’attendait non loin de Sicca, une région que je
connaissais bien pour y avoir beaucoup chassé durant mes jeunes années. Je m’y
rendis avec une faible escorte. Afin de ne pas attirer l’attention
d’éventuelles patrouilles romaines, nous nous cachions durant la journée. Dès
que la nuit était tombée, nous enfourchions nos chevaux et galopions jusqu’à
l’aube, un petit détachement restant en arrière pour effacer les traces de notre
passage. Finalement, nous arrivâmes sains et saufs à l’endroit fixé pour la
rencontre. Mastanabal s’y trouvait déjà depuis plusieurs jours, avec une
poignée de cavaliers. Il me réserva un accueil chaleureux :
    — Je
suis heureux de te voir, Hasdrubal le boétharque, gloire des armées de Carthage
et défenseur des libertés africaines.
    — Tes
compliments me vont droit au cœur. Je me réjouis, moi aussi, de revoir l’un des
fils de Masinissa qui fut jadis notre ami. Tu peux remercier Hiempsal d’avoir
su trouver les mots pour me convaincre d’accepter cette entrevue. J’espère
qu’il a dit vrai en parlant de tes projets de rompre votre alliance avec les
Fils de la Louve.
    — C’est
pour cela que je suis venu et je puis t’assurer que je parle en mon nom et au
nom de mon frère Micipsa. Tu le sais, après la mort de notre père, Gulussa a
reçu le commandement de notre armée et, en dépit de nos conseils de prudence,
il a choisi de se battre aux côtés des Romains pour des raisons que je ne
m’explique pas.
    — Laisse-moi
t’éclairer à ce sujet. Tu n’es pas le seul à venir me demander mon aide. Jadis,
ton cadet a effectué une démarche similaire. Nous nous sommes rencontrés en
grand secret près d’Oroscopa, avant la mort de ton père. Il m’a offert
d’oublier nos différends et de mettre ses troupes à notre service.
    — A
quelles conditions ?
    — Elles
étaient d’une simplicité enfantine. Nous devions l’aider à devenir roi après la
disparition de Masinissa.
    — Laisse-moi
deviner la suite : il comptait sur toi pour nous éliminer, mon frère et
moi.
    — Oui.
    — Et
tu as accepté ?
    — Bien
entendu.
    — Ta
franchise t’honore. À ta place, j’aurais protesté de ma bonne foi et je
t’aurais flatté en t’affirmant que tu m’étais trop cher pour accepter pareille
proposition.
    — Pourquoi
te mentir ? Je ne pensais qu’à une seule chose, assurer le salut de ma
cité et si tel était le prix à payer pour l’obtenir, tu ne serais plus en vie.
    — Qui
t’a empêché de me tuer ?
    — Un
événement imprévu.
    — Ne
me dis pas que tu as eu une vision divine.
    — Les
choses sont plus simples. Ton frère était venu avec sa maîtresse, Arishat,
l’une de mes compatriotes, et je n’ai pu résister au charme de cette dernière.
Je l’ai enlevée et Gulussa, par dépit amoureux, a décidé de s’allier

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