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Haute-Ville, Basse-Ville

Titel: Haute-Ville, Basse-Ville Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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rendez-vous à une autre porte et leur souhaita le bonsoir. Quand ils furent hors de vue, elle demanda au gardien de lui appeler un taxi.
    Dans son auto, Renaud appréciait trop la compagnie de Helen pour s'interroger sur l'air renfrogné d'Elise. Il conversa un peu avec elle devant la maison de sa tante. Ils convinrent de se rencontrer le dimanche suivant, un peu avant l'heure du lunch, sur la terrasse Dufferin.
    Germaine accepta fort mal l'annulation de leur rendez-vous du dimanche suivant. Renaud rompait avec des habitudes vieilles de plus de trois mois. Elle était d'autant plus fâchée qu'il avait parlé d'« obligations ». La dernière fois, il avait dit pourquoi: son absence tenait à son repas avec Thomas Lavigerie, pour discuter des suites à donner à La Non-Vengée. L'absence de précision disait tout.
    À la fin de la messe, elle resta un moment sur le parvis de l'église, cherchant tout de même des yeux sa haute silhouette, comme elle l'avait fait si souvent. Elle n'entendit pas John Grâce venir la rejoindre. Elle sursauta même au son de sa voix:
    —    Il ne viendra pas.
    Elle rougit violemment et murmura, agressive :
    —    Je ne l'attends pas.
    —    Tu n'attends que lui, tu ne vois que lui. Dommage, car il te fait marcher. Cela me peine sincèrement.
    —    Mêle-toi de tes affaires !
    Sa colère était d'autant plus grande qu'elle en arrivait au même constat. Elle partit d'un pas rapide. Il se précipita sur
    ses talons, ce qui l'obligea à montrer à tout le monde combien il claudiquait.
    —    Germaine, Germaine, je m'excuse.
    Elle ralentit un peu en entendant sa voix plaintive. Il ajouta en lui mettant la main sur l'avant-bras :
    —    J'espère avoir tort. Mais si j'ai raison, souviens-toi, je suis là. Je serai toujours là, j'attendrai tout le temps nécessaire.
    Il n'y avait rien à répliquer à cela. Elle repartit cependant d'un pas très lent, songeuse. Grâce la regarda aller. Il mentait, sa plus grande espérance était de voir Daigle la laisser tomber.
    Il la couverait sans cesse des yeux, sans se lasser. Il commençait à se sentir très optimiste.
    Renaud se retrouva dans un petit restaurant du Quartier latin avec Helen, à l'entretenir de toutes ses activités depuis leur dernière rencontre. La jeune Irlandaise était au courant de tout. Cette connaissance témoignait de sa fréquentation assidue de la maison des Trudel. Il ne savait pas s'il devait s'en réjouir.
    —    Et vous, qu'avez-vous fait ? demanda-t-il.
    —    J'ai vu Elise à quelques reprises. Pas souvent, car l'élection l'accaparait. J'ai vu quelques autres personnes, des relations de mes parents. Cependant, je ne sors pas beaucoup. Je reste avec ma tante.
    Donc, elle ne passait pas tout son temps avec Henri. Il prit cependant un air contrit pour dire :
    —    Votre parente ne se porte pas mieux ?
    —    Elle ne se portera plus jamais mieux, j'en ai bien peur. Elle est atteinte d'un cancer. Je suis encore capable de m'occuper seule d'elle, mais bientôt il faudra faire appel à une infirmière, je suppose. Je profite de mes dimanches car il y toujours quelqu'un de ses connaissances pour s'occuper d'elle ce jour-là.
    —    Je suis désolé. C'est sûrement très difficile pour vous.
    —    En tout cas, comme je rêvais de devenir médecin depuis des années, cela me donne l'occasion de réfléchir plus sérieusement à la question, répondit-elle avec un demi-sourire.
    Elle avait toujours l'âge de faire des projets de ce genre.
    —    Quel sera le résultat de votre réflexion ?
    —    Je crois bien le faire. Cependant, j'ai maintenant une vision moins romantique de la chose.
    Ainsi, elle risquait de quitter la ville pour au moins quatre ans. La conversation roula sur différents sujets, plus ou moins sérieux. Ils quittaient le restaurant quand elle demanda, le rose aux joues :
    —    Je voudrais savoir: y a-t-il quelque chose entre vous et Elise ?
    Cette audace le laissa abasourdi. Elle ressentit le besoin d'ajouter :
    —    L'autre soir, quand je vous ai quêté une invitation, elle a eu l'air plutôt fâchée. Vous n'avez pas cru son histoire de chauffeur, n'est-ce pas ?
    Il la regardait comme un adolescent qui apprend tout d'un coup les mystères de la vie. La jeune femme dut préciser encore :
    —    C'était un gros mensonge, par dépit à cause de l'invitation que je vous ai demandée.
    —    Je l'ai vue beaucoup pendant la campagne

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