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Haute-Ville, Basse-Ville

Titel: Haute-Ville, Basse-Ville Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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le touchait pour la première fois - sauf les poignées de main fréquentes entre eux - et passait naturellement au « tu ».
    —    Helen sera bientôt dans les bras d'Henri. Ce sera peut-être une passade pour lui, je ne sais pas. Nous allons vers un beau gâchis.
    Elle retira sa main et sortit. Renaud savait qu'elle avait raison. Cependant, il choisit de s'apitoyer plutôt sur Elise.
    Elle resterait seule désormais, exposée à devenir la maîtresse d'un homme marié, à se contenter de moments volés, à se préoccuper de contraception, à surveiller ses règles. Au mieux, il se pointerait un veuf, avec trois ou quatre enfants.
    À la fin, l'homme avait complètement oublié les derniers mots de la jeune femme et se sentait plein de commisération pour elle.
    Renaud voyait Germaine le jeudi soir. Tous les dimanches, il se dérobait en invoquant un prétexte, ou ne se donnait même pas la peine de s'expliquer. Elle avait téléphoné deux fois à l'heure du dîner, avec l'intention de raccrocher quand elle entendrait sa voix. Il n'avait pas répondu.
    Lâchement, il espérait la voir prendre l'initiative de mettre fin à leurs rencontres. Au début, il lui avait téléphoné après avoir encaissé un refus de la part de Helen. Maintenant, la vendeuse devenait encombrante. Elle allait lui rendre le service de disparaître de sa vie le second jeudi de décembre. Au moment où il lui répétait en la quittant qu'il travaillerait dimanche, elle lui rétorqua :
    —    Je t'intéresse beaucoup moins que ce travail pressant, n'est-ce pas ?
    —    Je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer à une relation.
    —    Est-ce parce que je n'ai pas voulu coucher avec toi ?
    Elle semblait au bord des larmes.
    —    Bien sûr que non, voyons.
    La culpabilité le fit rougir.
    —    Ne rappelle plus.
    Elle sortit de l'auto et courut vers la porte de la maison de chambres. Renaud mit la main sur la poignée de sa portière, fit le geste de l'ouvrir. Il s'arrêta. Il aurait la décence de se taire, de ne pas bouger, de ne pas rendre les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient pour elle. Bien sûr, le mieux aurait été qu'il s'abstienne dès l'été dernier.
    Le dimanche suivant, Renaud allait à la rencontre de Helen d'un pas léger. Comme il faisait un vent terrible, ils se trouvèrent seuls sur la terrasse Dufferin. La jeune fille ne craignait pas le contact physique. Elle se tenait toujours à son bras, lui prenait et relâchait la main au fil de la conversation. Elle ne donnait pas dans la promiscuité pourtant. Chacun dises gestes semblait tenir de la camaraderie. La jeune Irlandaise agissait de la même façon avec madame Trudel, créant à la fois un malaise et beaucoup de sympathie chez elle.
    Us restèrent quelques minutes à geler sous le vent de la mi-décembre, à contempler les eaux grises du fleuve en bas de la falaise. L'homme se tourna vers elle, lui posa la main sur la joue et chercha ses lèvres avec les siennes. C'était plutôt curieux comme effet, ils avaient tous deux la peau très froide. Elle ne fermait pas les yeux, comme les autres. Au contraire, elle le fixait de ses deux billes bleues, pleines de curiosité. Quand il risqua une langue curieuse sur ses lèvres, elles s'ouvrirent tout de suite. Il sentit les deux rangées d'ivoire de ses dents, sa langue à elle, agile. Il se surprit à se demander combien il y en avait eu avant lui.
    Adossée à la grande clôture de fonte qui servait de garde-fou, elle s'abandonnait. Son manteau détaché lui permit de passer une main derrière son dos, de presser sa taille fine. Il sentit les muscles souples sous sa paume, la ligne d'un sous-vêtement, sans doute la ceinture qui tenait ses bas. Quand il appuya sa main au creux de ses reins pour la presser contre lui, elle sentirait son érection contre son ventre. Elle ne se déroba pas du tout, au contraire elle se déplaça pour bien sentir toute la longueur de son sexe.
    Un peu choqué de cette audace, Renaud laissa tout de même glisser sa main sur ses fesses rondes, fermes, pour en apprécier toute la superficie. Au moment où il déplaça sa main à la jonction des cuisses, elle sentit le bout de ses doigts sur sa fente, malgré les épaisseurs de tissu. Avec un petit « Oh ! » elle ferma les yeux, tout en se soulevant sur le bout des pieds pour lui donner un meilleur accès.
    Il cessa son baiser, mais la garda contre lui au moment de glisser à son oreille :
    —    Mieux vaut

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