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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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la base d’une
pyramide. »
    Je
traçai de l’index une ligne pointant vers les ruines,
objectif actuel de Silano et de sa bande.
    « Trace
une perpendiculaire vers l’ouest. Quelque part sur cette ligne
se trouve le point où elle couperait en triangle le chemin
suivi par ces imbéciles.
    —  Un
point ?
    —  D’intersection.
Avec une proportion approximative de 1,61, séquence de
Fibonacci et degré inclinaison de la Grande Pyramide. La
proportion inscrite dans la spirale des coquilles d’escargot et
dans les fleurs. Difficile d’estimer la distance, mais si le
temple repéré est à trois kilomètres de
nous… »
    Il
louchait à force d’essayer de comprendre et je conclus
en achevant mon croquis :
    « La
rencontre avec ma ligne imaginaire nous conduirait à peu près
à cet autre temple en ruines, là-bas vers l’ouest. »
    Un
temple détruit jusqu’à ressembler à la
cible d’une canonnade prolongée à travers le
temps depuis des siècles. Il n’en restait vraiment pas
grand-chose et, pourtant, le temple disparu persistait à se
dresser parmi les décombres. Un alignement de colonnes
tronquées évoquant encore, vaguement, l’architecture
originale.
    « D’où
tirez-vous ces lignes et ces angles, effendi ? voulut savoir
Mohammed, soucieux d’éclaircir les choses.
    —  Des
versants de la Grande Pyramide. Mon ami Jomard m’a tout
expliqué… même si je n’ai pas tout
compris !
    —  Vous
voulez dire que ce comte du diable ne marche pas vers le bon
monument ?
    —  Ce
n’est qu’une déduction peut-être hasardeuse,
mais c’est notre seule chance, les amis. Êtes-vous prêts
à la vérifier, en espérant que les Templiers se
souciaient autant de ces chiffres que les Égyptiens de
l’Antiquité.
    —  J’ai
appris à vous faire confiance, effendi.
    —  Et
quelle bonne blague on lui jouerait en parvenant au livre avant lui !
souligna Gros Ned. Avec pas mal d’or en plus ! »
    Son
sourire exprimait un ravissement anticipé autant qu’une
promesse de représailles.

19
    O n
redescendit comme si notre intention était de quitter au plus
vite la Cité des Fantômes. Mais par un itinéraire
fantaisiste, hors de vue du comte et des siens, on suivit un chemin
détourné à l’ouest de la montagne. Par
monts et par vaux noyés de pluie, on regagna le sol de la
cité, interposant toujours maints contreforts rocheux entre
nous et les autres, jusqu’à parvenir au grand temple,
but de mes calculs. La nuit achevait de tomber, les ténèbres
s’épaississaient, le temps était frais après
l’orage et les étoiles montaient dans le ciel.
    Ces
ruines étaient encore plus morcelées que celles du
temple de Dendérah, en Égypte, inscrites dans ma
mémoire, et beaucoup moins impressionnantes. Plus trace de
toit et pas grand-chose d’identifiable dans ces décombres.
C’était vaste, c’était grand, haut,
probablement plus de trente mètres, avec une arche assez
élevée pour laisser passer une frégate, toutes
voiles dehors, et ce n’était pas très
encourageant.
    On
découvrit facilement un boyau menant au sous-sol. Il y béait
une sorte de cratère visiblement creusé par quelqu’un
d’autre, en des temps reculés. Peut-être à
la recherche d’un trésor ? Tout au fond,
s’étalaient de vieilles planches lestées de
quartiers de roche.
    « On
y est ! » exulta Gros Ned.
    Le
temps d’alléger et d’écarter les planches,
on mit à jour l’amorce d’un escalier grossièrement
taillé dans les entrailles de la terre. On improvisa des
torches allumées à la pierre et au silex, puis on
descendit tous les trois, à la queue leu leu. Pour être
bientôt déçus. Au bout d’une trentaine de
marches, le boyau se terminait en cul-de-sac, auprès d’un
vieux puits. J’y jetai une pierre. Plusieurs secondes avant de
percevoir le son d’un contact avec l’eau.
    « Un
très vieux puits. Les Bédouins ont dû boucler
l’entrée de l’escalier pour que leurs enfants
n’aillent pas tomber dedans. »
    Dépités,
nous remontâmes explorer les ruines, sans y découvrir
quoi que ce soit d’intéressant. Colonnes et vestiges de
constructions anciennes ne contenaient rien de plus que des fragments
de poterie sans valeur. Telle est la sanction de l’histoire.
Même si un million d’habitants avaient vécu dans
cette ville au cours des siècles, convaincus de leur propre
importance, il n’en restait que poussière. Idem dans toutes les cavernes avoisinantes.

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