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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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étrangère quelque
chose qu’ils avaient trouvé à Jérusalem.
Silano a découvert encore autre chose qui pourrait être
en rapport avec ton Benjamin Franklin et le phénomène
de l’électricité. Puis le bruit a couru que tu
avais été exécuté à Jaffa et j’ai
confié la bague à Monge, dans l’espoir qu’il
saurait te joindre. À présent…
    —  As-tu
jamais aimé Alessandro Silano ? »
    Elle
n’hésita qu’une seconde avant de répondre :
    « Non. »
    J’attendis,
le souffle coupé, avant de lui poser une autre question encore
plus logique.
    « Je
n’en suis pas fière, Ethan. Lui m’a aimée.
Il m’aime toujours. Les hommes tombent si facilement amoureux,
mais les femmes doivent être plus circonspectes. Nous avons été
amants, mais je ne pourrai jamais l’aimer, au
plein sens du terme.
    —  Astiza,
tu n’avais pas besoin de moi pour t’apporter ces deux
anges d’or.
    —  M’aimes-tu
encore, Ethan, comme tu me l’as crié au-dessus du
Nil ? »
    Évidemment
que je l’aimais encore. Mais j’avais peur d’elle,
aussi. Comment le pauvre Talma l’avait-il appelée ?
La sorcière. J’avais peur du pouvoir qu’elle avait
exercé sur moi quand je lui avais avoué mon amour. Et
que devenait cette pauvre Miriam, assiégée dans les
murs d’Acre ?
    Peu
importait pour le moment. Toutes les vieilles émotions me
retombaient intactes, sur les épaules.
    « Je
t’aime depuis le jour où je t’ai tirée des
décombres d’Alexandrie. Je t’aime comme je t’ai
aimée dans le chebek naviguant sur le Nil et dans la maison
d’Énoch, et même quand j’ai cru à ta
trahison, au temple de Dendérah. Je t’aime comme je t’ai
aimée lorsque j’ai cru que nous étions perdus,
dans la Grande Pyramide. Je t’aime au point d’être
passé du côté de ces maudits Britanniques dans
l’espoir de te retrouver, et de repasser, apparemment, du côté
de ces maudits Français. Au point d’avoir fait ce long
voyage sans savoir ce que je te dirais ni qui je retrouverais et dans
quelle disposition d’esprit ! »
    Je
n’avais plus aucune retenue. Les femmes peuvent priver un homme
de toute maîtrise morale et physique plus vite et plus
complètement qu’une pinte de whisky des Appalaches. Et
maintenant, hors d’haleine et malade d’espérance,
j’appréhendais que sa réponse achevât de
m’assassiner. J’offrais ma poitrine aux mousquets, ma
tête au couperet de la guillotine.
    Elle
souriait tristement.
    « Je
n’aimerai jamais Alessandro, mais il m’a été
facile de t’aimer, toi, Ethan. »
    Je
trébuchais sur place, fou de joie.
    « Alors,
partons maintenant. Dès cette nuit. »
    Elle
secoua la tête, les yeux humides.
    « Non,
Ethan. Silano sait trop de choses que nous ignorons. Impossible de le
laisser continuer de son côté. On doit aller jusqu’au
bout. Et nous emparer du livre, le moment venu. Travailler avec lui
pour mieux le trahir. Tel a été mon destin depuis que
je l’ai rencontré au Caire, et depuis que tu as gagné
le médaillon, à Paris. Tout s’est ligué
pour nous amener à cette montagne, et à d’autres
montagnes au-delà. Nous trouverons le livre et, seulement
après, nous partirons.
    —  De
quelles montagnes parles-tu ?
    —  La
Cité des Fantômes.
    —  Quoi ?
    —  Un
lieu sacré, un endroit mythique. Aucun Européen n’y
a accédé, je crois, depuis les Templiers. Notre voyage
ne fait que commencer. »
    Je
m’entendis gémir.
    « Pour
l’amour du ciel…
    —  Pas
d’amour entre nous, Ethan, afin de mieux le duper. Tu es en
colère parce que j’ai collaboré avec Alessandro,
et nos rapports, en sa présence, seront ceux d’anciens
amants. Tout le monde doit nous croire ennemis jusqu’au bout.
    —  Ennemis ? »
    Et
puis elle me gifla, de toutes ses forces.
    La
gifle fit autant de bruit qu’un coup de pistolet. Je profitai
de la secousse pour regarder autour de moi. Plusieurs personnes nous
observaient, du haut de la pente. Alessandro Silano, grand,
aristocratique, avec une attention plus concentrée que les
autres.
    *
* *
    Silano
n’était plus l’escrimeur agile d’antan. Il
boitait, et la souffrance avait creusé ses traits naguère
harmonieux, transformé son charme de faune débonnaire
en la disgrâce d’un satyre aux ambitions frustrées.
Les suites de sa chute dans le Nil l’avaient laissé
anormalement rigide, et son regard n’exprimait plus aucune
émotion. Rien qu’une volonté forcenée,
dictée

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