Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire de France

Histoire de France

Titel: Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques Bainville
Vom Netzwerk:
contenir les protestants. Cependant il se préparait en Europe des événements qui bientôt ne permettraient plus à la France de rester neutre. La lutte entre catholiques et protestants recommençait en Allemagne. À la vérité, mais on ne le vit pas tout de suite, ce n’était pas une lutte de religions, c’était une lutte politique. La maison d’Autriche reprenait les plans de Charles Quint. Elle catholicisait l’Allemagne pour la dominer. La Bohême (les Tchèques d’aujourd’hui) avait commencé la résistance par la fameuse « défenestration » des représentants de l’Empereur au château de Prague. Elle avait pris pour roi l’électeur palatin, chef de l’Union évangélique, tandis que les Hongrois, de leur côté, se révoltaient. L’empereur Ferdinand se vit en danger, chercha secours au-dehors et s’adressa à la France qu’il sollicitait à la fois au nom des intérêts de la religion catholique et au nom de la solidarité des monarchies.
    Le gouvernement français avait un parti à prendre et le choix était difficile. Venir en aide à la maison d’Autriche, c’était contraire aux intérêts et à la sécurité de la France. Appuyer les protestants d’Allemagne, c’était réveiller les méfiances des catholiques français, enhardir nos propres protestants qui s’agitaient dans le Midi. Le Conseil décida de n’intervenir que pour conseiller la paix à l’Union évangélique allemande. Il craignait en somme d’être entraîné dans un grand conflit de l’Europe centrale et s’efforçait de l’empêcher par le moyen ordinaire des médiations diplomatiques. Il est rare que ce moyen arrête les grands courants de l’histoire. Bientôt les Tchèques révoltés furent écrasés à la bataille de la Montagne-Blanche : ce fut pour l’Europe le coup de tonnerre » que reproduira un jour la bataille de Sadowa. La puissance de l’Empereur était accrue par cette victoire qui atteignait indirectement la France. La maison d’Autriche redevenait dangereuse. Quelle que fût la prudence du gouvernement français, sa répugnance à la guerre, il finirait par être forcé d’intervenir.
    Pour reprendre la politique nationale, pour se mêler activement aux grandes affaires européennes, il fallait qu’une condition fût remplie : la tranquillité à l’intérieur. Au moment où Luynes mourut, le Midi était toujours troublé par les calvinistes, et le roi en personne, venu pour prendre Montauban, avait dû en lever le siège. La France avait besoin d’un gouvernement ferme qui rétablît l’ordre au-dedans avant de passer à l’action extérieure. Il faudrait encore préparer cette action par des alliances. La marche circonspecte que suivit Richelieu justifie l’abstention de ses prédécesseurs.
    Il n’obtient le pouvoir qu’en 1624 : Louis XIII avait peine à lui pardonner d’avoir été l’homme de Concini et d’être resté le candidat de la reine mère. Devenu cardinal, son prestige avait grandi et il avait su se rendre indispensable. Au Conseil, il fut bientôt le premier et, sans tapage, par des initiatives prudentes, limitées, commença le redressement de notre politique étrangère. Le point qu’il choisit était, important mais ne risquait pas de mettre toute l’Europe en branle. C’était la vallée suisse de la Valteline par laquelle les Impériaux passaient librement en Italie. En délivrant la Valteline des garnisons autrichiennes, la France coupait les communications de l’Empereur avec l’Espagne.
    Cette affaire, assez compliquée, était en cours lorsque les protestants français se soulevèrent, prenant La Rochelle comme base, et mirent Richelieu dans un grand embarras. C’était toujours la même difficulté. Pour combattre la maison d’Autriche il fallait, en Europe, recourir à des alliés protestants : princes allemands, Pays-Bas, Angleterre, et c’est ainsi qu’Henriette de France épousa Charles Ier. Mais ces alliances offusquaient ceux des catholiques français chez qui vivait encore l’esprit de la Ligue tandis qu’elles excitaient les protestants, jamais las de se plaindre. Richelieu était encore loin d’avoir le pays en main et l’intention qu’il annonçait de gouverner inquiétait les intrigants. Il fallut briser la cabale qui s’était formée autour de Gaston d’Orléans : Chalais qui, chargé de surveiller le remuant jeune prince, avait pris part au complot, eut la tête tranchée. C’est aussi vers le même temps que

Weitere Kostenlose Bücher