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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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cette situation, étant venu à
manquer de vivres et de fourrages, fit dire à son adversaire qu’il
ne tiendrait qu’à lui qu’ils se vissent dans un endroit plus
commode, tel que la lande entre Évran et Becherel. Montfort
répondit qu’il allait décamper, et l’attendre dans le lieu qu’il
avait nommé ; il décampa en effet, et Charles aussi. Les deux
armées étaient en présence, et l’on était près d’en venir aux
mains, lorsque quelques évêques qui se trouvèrent là proposèrent un
traité au lieu de combat, et firent consentir Jean de Montfort (à
la prière de Charles de Blois) à renouer la négociation qui avait
été commencée. Elle réussit, et le traité fut conclu.
    Mais l’année suivante (1364), la légèreté de
Charles de Blois et son inexactitude à tenir ses promesses firent
rompre le traité, et l’on se prépara des deux côtés à continuer la
guerre.
    Charles V, qui venait de succéder à Jean
son père, avait résolu d’appuyer de toutes ses forces le parti de
Charles de Blois : il ordonna à Du Guesclin, qu’il venait de
créer maréchal de Normandie et comte de Longueville, pour le
récompenser de ses éclatants services, d’aller en Bretagne avec
mille lances, à l’armée du comte de Blois. Le grand capitaine vint
trouver Charles à Nantes, où ce prince était avec la comtesse de
Penthièvre, sa femme, et un grand nombre de seigneurs et de
chevaliers français, normands et bretons. L’armée de Charles de
Blois se composait d’environ quatre mille hommes.
    Charles de Blois, à la tête de ses troupes,
partit de Nantes, marcha du côté de Rennes et arriva à Josselin, où
il en fit la revue. Montfort, qui assiégeait alors le château
d’Auray, apprenant que son ennemi venait à lui, lui dépêcha un
héraut pour lui proposer d’indiquer un endroit où leurs conseillers
pussent s’assembler, afin de faire un accord entre eux. Montfort
était résolu à se contenter de la moitié de la Bretagne, suivant le
traité d’Évran, avec cette condition que, s’il mourait sans
enfants, tout le duché appartiendrait à Charles de Blois.
    Jeanne de Penthièvre avait dit à Charles, son
mari, en présence de Du Guesclin et d’autres barons de Bretagne,
avant son départ : « Monseigneur, vous vous en allez
défendre mon héritage et le vôtre, car ce qui est mien est aussi
vôtre, lequel messire Jean de Montfort nous empêche et a empêché un
grand temps, à tort et sans cause. Ce sçait Dieu. Les barons de
Bretagne qui cy sont sçavent bien comment j’en suis droicte
héritière ; si vous prie chèrement que nulle ordonnance, ne
composition d’accord, ne traité, ne veuilliez faire ou y
condescendre que le corps de la duché ne nous demeure. »
Charles avait promis de se conformer à cette injonction : son
bon sens et son caractère le portaient à la paix ; mais il
n’était pas libre, et puis il espérait enfin triompher de son
concurrent. Le héraut fut renvoyé et chargé de dire à Montfort que
s’il ne se retirait de lui-même de devant Auray, on l’y forcerait
avant quatre jours ; qu’il n’était plus question de traiter,
mais de combattre.
    La veille de la Saint-Michel de l’année 1364,
Charles de Blois parut en vue d’Auray avec son armée, que, par le
conseil de Du Guesclin, il partagea en trois corps avec une
arrière-garde. Montfort forma aussi trois divisions ;
l’organisation de l’arrière-garde éprouva une assez grave
contrariété. Chandos avait appelé Caverley, et lui avait dit :
« Messire Hugues, vous commanderez l’arrière-garde ; je
vous donne cinq cents bons combattants. C’est votre partage. Vous
vous tiendrez sur l’aile droite, et ne quitterez ce poste, quelque
chose qui advienne, à moins d’une extrême nécessité, comme par
exemple si nos corps de bataille étaient entrouverts par l’ennemi
et commençaient à s’ébranler. Alors vous vous porterez sur le point
qui souffrira, vous le soutiendrez et lui imprimerez votre courage.
Vous ne sauriez aujourd’hui rendre un plus éminent
service. »
    À ces mots, Hugues de Caverley rougit, et,
tout plein de colère, répondit : « Sire, sire, remettez
cette arrière-garde à un autre que moi, je ne demande nullement à
m’en charger… Ah ! sire chevalier, dans quel lieu, en quelle
circonstance m’avez-vous trouvé si misérable, que je ne sois en ce
jour digne de combattre des premiers comme vous
autres ? » Chandos reprit avec

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