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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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révélée, à
l’instant, devient aussi punissable que l’intention même [3743] ; et que les
imprudents qui oseront, solliciter le pardon des criminels de lèse-majesté,
seront eux-mêmes flétris d’une infamie publique et indélébile. 3° Quant aux
fils des coupables , ajoute l’empereur, quoiqu’ils dussent être compris
dans le châtiment de leurs pères, parce qu’il est très probable qu’ils en
imitèrent le crime ; cependant, par un effet spécial de nôtre indulgence
impériale, mais leur faisons grâce de la vie ; mais nous les déclarons
inhabiles à hériter, soit du côté de leur père ou de leur mère, ou à recevoir
par testament aucun don ou legs d’un parent ou d’un étranger. Couverts d’une
infamie héréditaire, privés de tout espoir d’acquérir des honneurs ou de la
fortune, qu’ils endurent toutes les horreurs du mépris et de la misère, au
point de détester la vie, et de désirer la mort comme leur seule ressource .
C’est dans ces termes, qui outragent tous les sentiments de l’humanité, que
l’empereur, ou plutôt son eunuque favori, applaudit à la modération d’une loi
qui comprend dans ce châtiment injuste et inhumain les enfants de tous ceux qui
ont favorisé ou qui n’ont pas découvert ces prétendues conspirations. Un grand
nombre des plus sages règlements de la jurisprudence romaine sont ensevelis
dans l’oubli ; mais on a soigneusement inséré dans les codes de Théodose et de
Justinien cet odieux instrument de la tyrannie ministérielle, et les mêmes
maximes ont été adoptées, dans des temps plus modernes, pour protéger les
électeurs de l’Allemagne et les cardinaux de l’Église romaine [3744] .
    Cependant ces lois sanguinaires, qui répandaient la terreur
parmi les peuples timides et désarmés, se trouvèrent un faible frein contre
l’audace de Tribigild l’Ostrogoth [3745] .
La colonie de cette nation guerrière, placée par Théodose dans un des plus
fertiles cantons de la Phrygie [3746] ; comparait impatiemment les bénéfices faibles et lents des travaux de
l’agriculture aux résultats brillants des brigandages d’Alaric et aux
récompenses libérales qu’il accordait à la valeur ; et leur chef était offensé
de la manière désobligeante dont il avait été reçu dans le palais de Constantinople.
Une province pacifique et opulente, située au centre de l’empire, entendit avec
étonnement le cliquetis des armes ; et un vassal, opprimé et méprisé tant qu’il
avait été fidèle, reprit la considération en reprenant le caractère d’ennemi et
de Barbare. Les vignes et les campagnes situées entre le cours rapide du
Marsias et les sinuosités du Méandre [3747] ,
furent consumées par la flamme. Les murs des villes, dès longtemps tombant en
ruines, croulèrent aux premiers coups de l’ennemi. Les habitants effrayés échappèrent
au carnage en se précipitant sur les rives de l’Hellespont : presque toute
l’Asie-Mineure ressentit les fureurs de Tribigild et de ses Ostrogoths. Les
paysans de la Pamphylie arrêtèrent un moment les progrès de cette invasion. Les
Ostrogoths, attaqués dans un passage étroit entre la ville de Selgæ [3748] , un marais
profond et les roches escarpées du mont Taurus, perdirent les plus braves de
leurs soldats ; mais ce revers n’effraya point l’intrépide général. Son armée
se recrutait sans cesse de Barbares et de malfaiteurs qui cherchaient à exercer
leur brigandage sans le nom plus honorable de guerre et de conquête. La crainte
et adulation déguisèrent dans les commencements les succès de Tribigild, mais
l’alarme se répandit enfin à la cour et dans la capitale : tous les événements
malheureux étaient grossis par des faits vagues et incertains ; les projets des
rebelles devenaient le sujet des plus effrayantes conjectures. Lorsque
Tribigild avançait dans l’intérieur du pays, les Romains lui supposaient l’intention
de franchir le mont Taurus et d’envahir la Syrie ; s’il descendait du côté de
la mer, ils lui attribuaient, et, par leurs craintes, lui suggéraient peut-être
l’idée, d’armer une flotte dans les ports de l’Ionie, et de s’en servir pour
étendre ses dévastations sur toute la côte maritime, depuis les bouches du Nil
jusqu’au port de Constantinople. L’approche du danger et l’obstination de
Tribigild qui se refusait à toutes les offres de conciliation, forcèrent
Eutrope à assembler un conseil de guerre [3749] .
Après avoir

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