Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
Vom Netzwerk:
Théodosiopolis [3808] , que l’on eut
soin de fortifier, et cinq satrapes gouvernèrent les provinces en obéissaient
aux Romains ; leur dignité fut indiquée par un habillement particulier,
brillant d’or et de pourpre. Le reste des nobles, moins bien traités, qui
regrettaient la perte de leur monarque et enviaient la faveur de leurs égaux,
négocièrent leur paix à la cour de Perse, obtinrent leur pardon, retournèrent,
avec leur suite, au palais d’Artaxata ; et reconnurent Chosroês pour leur légitime
souverain. Environ trente ans après, Artasire, neveu et successeur de Chosroês,
perdit la confiance et l’affection de la noblesse, hautaine et capricieuse
d’Arménie, et elle demanda unanimement qu’on donnât à la nation, au lieu d’un
roi méprisé, un gouverneur persan. La réponse de l’archevêque Isaac, dont les
nobles sollicitaient avec ardeur le consentement, peint parfaitement le
caractère d’un peuple superstitieux. Il déplore les vices évidents et
inexcusables d’Artasire et n’hésiterait pas, disait-il, à l’accuser devant le
tribunal d’un empereur chrétien, qui châtierait le pécheur sans le détruire. Notre
roi , ajoutait Isaac, se livre à des plaisirs licencieux ; mais il a été
purifié par les saintes eaux du baptême. Il aime les femmes ; mais il n’adore ni
le feu ni les éléments. On peut l’accuser de débauche ; mais il est évidemment
catholique, et sa foi peut être sincère quoique ses mœurs soient corrompues. Je
ne consentirai jamais à livrer mon troupeau à la rage des loups dévorants ; et
vous auriez bientôt lieu de vous repentir d’avoir imprudemment échangé les
faiblesses d’un fidèle contre les vertus apparentes d’un païen [3809] . La fermeté
d’Isaac enflamma le ressentiment des nobles ; ils dénoncèrent le roi et
l’archevêque comme partisans secrets de l’empereur romain, et entendirent avec
une satisfaction insensée Bahram, après un examen partial, prononcer lui-même
la sentence de condamnation. Les descendants d’Arsace furent dégradés de la
dignité royale [3810] ,
qu’ils possédaient depuis plus de cinq cent soixante ans [3811] ; et les États
du malheureux Artasire sous la dénomination nouvelle et expressive de
Persarménie, devinrent une province de la Perse. Cette usurpation excita
l’inquiétude du gouvernement romain ; mais le différend se termina bientôt au
moyen d’un partage de l’ancien royaume d’Arménie, fait à l’amiable, quoique
inégalement ; et l’acquisition d’un faible territoire, qu’Auguste aurait
méprisé, jeta un peu de lustre sur l’empire expiant de Théodose le jeune.

CHAPITRE XXXIII
Mort d’Honorius. Valentinien II, empereur d’Occident. Administration de sa mère
Placidie. Ætius et Boniface. Conquête de l’Afrique par les Vandales.
    L’EMPEREUR Honorius, durant un règne honteux de vingt-huit
ans, vécut toujours en inimitié avec son frère Arcadius et ensuite avec son
neveu Théodose. Constantinople contemplait, les calamités de Rome avec une joie
qu’elle déguisait sous l’extérieur, de l’indifférence. Les étranges aventures
de Placidie [3812] renouvelèrent par degrés et cimentèrent enfin l’alliance des deux empires. La
fille dut grand Théodose avait été alternativement captive et reine des Goths ;
elle avait perdu un mari qui la chérissait, et s’était vu traîner en esclavage
par l’assassin du brave, Adolphe. Elle goûta bientôt les douceurs de la
vengeance, et-le traité de paix stipula six cent mille mesurés de froment pour
sa rançon. Après son retour d’Espagne en Italie, Placidie éprouva une nouvelle
persécution dans le sein de sa famille. Elle vit avec répugnance les nouveaux
liens qu’on lui préparait sans la consulter. Le brave Constance, reçut pour
prix de ses services, de la main même d’Honorius, une main que la veuve
d’Adolphe s’efforçait en vain de lui refuser ; mais la résistance de la
princesse finit avec la cérémonie. Placidie consentit à devenir, mère d’Honoria
et de Valentinien, et ne dédaigna point de prendre sur son mari reconnaissant
l’empire le plus absolu. Un soldat généreux, accoutumé jusqu’alors à partager
sa vie entre le service militaire et les plaisirs de la société, dut prendre
des leçons d’ambition et d’avidité ; il obtint le titre d’Auguste, et le
serviteur d’Honorius fut associé à l’empire d’Occident. La mort de Constance,
arrivée dans le septième mois de son

Weitere Kostenlose Bücher