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Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Titel: Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Émile Bréhier
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(la matière n ’ étant que l ’ être en puissance)  ; la connaissance qu ’ il a de lui-même, qui est sa forme ou essence. De ces trois connaissances naissent trois êtres  ; de la connaissance qu ’ il a du principe naît un second intellect qui sera à lui comme il est au Principe  ; de sa matière naît la matière de la première sphère (cette matière topique qui est la simple possibilité du mouvement circulaire)  ; de sa forme naît l ’ âme motrice de cette sphère. Ainsi commence la procession des intellects et des sphères célestes avec leurs âmes, chaque intellect produisant à son tour un intellect subordonné, une sphère et une âme motrice, jusqu ’ à la dernière des sphères, celle de la lune, dominée par le dernier des intellects, «  l ’ intellect actif  » .
    Chaque intellect est comme la loi du mouvement de la sphère. «  Il connaît l ’ ordre de bien qui émane de lui et, en le connaissant, le produit.  » D ’ autre part il imagine aussi le mouvement qui porte sa sphère d ’ un point à un autre  ; cette image est p.617 à son tour créatrice  ; elle crée ce qu ’ il y a d ’ ordre dans la transmutation des éléments dans la région sublunaire.
    Les intellects, et en particulier le dernier, l ’ intellect actif, contiennent, indivisiblement, toutes les quiddités ou formes des choses sensibles  ; mais ces quiddités se séparent les unes des autres dans la région sublunaire, où chaque être n ’ est qu ’ un être séparé des autres. C ’ est à partir de cet état de séparation que commence la connaissance intellectuelle dans l ’ âme humaine. La connaissance est un mouvement de réunion qui est exactement l ’ inverse du mouvement de division. «  L ’ intellect actif voulant réunir le plus possible ce qui a été divisé crée l ’ intellect acquis dont fait partie la nature humaine.  » Les divers intellects que distingue Al Farabi dans l ’ âme humaine ne seront que les principaux moments dans le passage de la division à l ’ unité. Au plus bas degré l ’ intellect en puissance qui est la capacité d ’ abstraire les formes de la matière et de réunir ou classer ces formes  ; au-dessus l ’ intellect en acte, qui est la réalisation effective de cette capacité  ; l ’ intelligible, mélangé d ’ abord à l ’ image et accompagné de particularités individuelles, est peu à peu purifié et dégagé en passant du sens au sens commun, et du sens commun à l ’ imagination, où l ’ intellect en puissance prend la matière de son activité abstractive. Au-dessus de l ’ intellect en acte se trouve l ’ intellect acquis qui saisit, d ’ une vue intuitive, les formes dans l ’ unité de leur principe. Au-dessus enfin l ’ intellect actif, celui de la lune, qui précède tous les autres et qui a déclenché toute leur activité, en faisant passer à l ’ acte l ’ intelligence en puissance. Théorie des intellects très différente de celle d ’ Al Kindi, tout imprégnée de l ’ esprit de Proclus, hiérarchisant les intellects de telle manière que chacun à partir de l ’ intellect actif soit à celui qui le suit, comme une forme à une matière.
    Il ne faudrait pas croire, au reste, que cette théorie de la connaissance intellectuelle exclut, pour Al Farabi, tout autre mode de liaison de l ’ âme humaine avec la réalité suprême. p.618 Comme chez Plotin, Dieu est, tantôt le premier terme d ’ une série d ’ émanations parmi lesquelles l ’ intelligence humaine trouve un rang et une place déterminés  ; tantôt il est l ’ être simple, en dehors de toute la série, dont l ’ âme, écartant le monde sensible peut jouir directement. «  Étant au-dessus de tout, il est sans aucun voile  ; il n ’ a aucun accident sous lequel il se cache  ; il n ’ est ni près ni loin  ; il n ’ y a aucun intermédiaire entre lui et nous.  »
     
    V. — AVICENNE
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    Avicenne (980-1036) n ’ a rien ajouté d ’ essentiel à la métaphysique d ’ Al Farabi. Il part, comme lui, d ’ un Dieu pure intelligence qui, en connaissant son essence,   connaît toutes les choses, même les choses individuelles, dans leurs raisons foncières et leurs pures quiddités  ; il décrit de la même manière l ’ émanation des intellects et des âmes motrices qui font tourner les sphères d ’ un mouvement uniforme pour imiter autant que possible l ’ immutabilité des intellects d ’ où elles dérivent.
    Comme

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