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Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Titel: Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Émile Bréhier
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Zénon de Cittium était, dit-on, un commerçant chypriote qui, venant à Athènes pour ses affaires, en rapportait des livres des Socratiques dont la lecture donna à son fils le désir d’aller entendre ces maîtres [408]. Mais ces demi-barbares restaient bien indifférents à la politique locale des cités grecques. C’est ce que prouve clairement l’attitude politique des protagonistes de l’école pendant le siècle qui s’écoula depuis la mort d’Alexandre (323) jusqu’à l’intervention des Romains dans les affaires grecques vers 205.
    On sait les grands traits de l’histoire politique de la Grèce à cette époque ; elle est un champ clos où s’affrontent les successeurs d’Alexandre, particulièrement les rois de Macédoine et les Ptolémées. Les villes ou les ligues de villes ne savent que s’appuyer sur une des deux puissances pour éviter d’être dominées par l’autre. La constitution des cités change au gré des maîtres du jour qui, selon les cas, s’appuient sur les partis oligarchique ou démocratique. Athènes en particulier ne fait que subir passivement les résultats d’une conflagration qui s’étend dans tout l’Orient. Après une vaine tentative pour recouvrer son indépendance, elle se livre, par la paix de Démade (322), au Macédonien Antipater qui y établit le gouvernement aristocratique et se rend maître de toute la Grèce. Un moment le régent de Macédoine qui lui succède, Polysperchon, y rétablit la démocratie pour s’assurer son alliance (319) ; mais Cassandre, le fils d’Antipater, chasse Polysperchon, rétablit le gouvernement aristocratique à Athènes sous la présidence de Démétrius de Phalère, et se maintient en Grèce malgré les efforts des autres diadoques, Antigone d’Asie et Ptolémée, qui p.288 s’appuient contre lui sur la ligue des villes étoliennes. En 307, nouveau changement. Démétrius de Phalère est chassé d’Athènes par le fils d’Antigone d’Asie, Démétrius Poliorcète, qui rend à Athènes sa liberté, enlève au Macédonien la Grèce entière et se proclame le libérateur de la Grèce : les Athéniens abandonnés par lui sont assez forts pour arrêter, avec le concours de la ligue étolienne, Cassandre de Macédoine qui franchit les Thermopyles en 300 et se fait battre à Élatée. Quelques années après la mort de Cassandre, Démétrius Poliorcète prend, en 295, le trône de Macédoine que garderont ses descendants. A partir de ce moment, l’influence macédonienne est à Athènes presque sans contrepoids ; en 263 seulement, sous le règne d’Antigone Gonatas, fils de Démétrius, Ptolémée Évergète se déclare le protecteur d’Athènes et du Péloponèse, et Athènes, soutenue par lui et par Lacédémone, fait un dernier et vain effort pour recouvrer son indépendance (guerre de Chrémonide). A partir de ce moment, elle reste comme indifférente aux événements : pourtant la résistance aux Macédoniens est encore très vive dans le Péloponèse, où la Macédoine cherche à appuyer son influence sur les tyranneaux des villes ; on sait comment, vers 251, Aratus de Sicyone établit la démocratie dans sa patrie, puis, prenant la présidence de la ligne achéenne, chasse les Macédoniens de presque tout le Péloponèse et reprend Corinthe. Mais, malgré ses efforts, et bien qu’il essaye même de corrompre par l’argent le gouverneur macédonien de l’Attique, il ne peut faire entrer les Athéniens dans l’alliance, et il s’appuie sur Ptolémée. On sait la triste fin de ce dernier effort de la Grèce vers l’indépendance ; Aratus trouve devant lui un ennemi grec, Cléomène, roi de Sparte, qui, rénovateur de la vieille constitution spartiate, veut reprendre l’hégémonie dans le Péloponèse ; contre cet ennemi, Aratus fait appel à l’alliance des rois de Macédoine, qui, depuis la mort du Poliorcète, étaient les ennemis traditionnels des libertés grecques ; Antigone Doson et son successeur Philippe V l’aident en effet p.289 à battre Cléomène (221), mais reprennent pied en Grèce jusqu’à Corinthe. Aratus est victime de son protecteur qui le fait empoisonner ainsi que deux orateurs athéniens qui plaisaient trop au peuple. Ce sont les Romains qui, en 200, délivreront Athènes du joug macédonien, mais non point pour la rendre indépendante.
    Tel est le cadre où se déroule l’histoire de l’ancien stoïcisme avec ses trois grands scholarques, Zénon de Cittium (322-264),

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