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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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frontières de l’inconnu ». Or, comme il devint in la dernière année de sa vie tout en continuant à gouverner de façon active, on peut conclure qu’il imagina le système, même si l’on ne sait pas au juste ce qu’il en attendait. Quoi qu’il en soit, c’était une nouveauté qui exigeait un nouveau type de conseillers, qui devaient supplanter les partisans du clan Fujiwara tout comme l’autorité de Vin devait supplanter celle du souverain régnant.
    L’apparition de ces personnages nouveaux sur la scène politique n’est pas le résultat direct de la création du gouvernement de cloître, car une classe de riches d’origine familiale modeste avait commencé à se former à une date antérieure, avec l’augmentation des bénéfices provenant des domaines fonciers. Certains historiens japonais modernes y voient ce qu’ils appellent une bourgeoisie, d’autres, une classe essentiellement composée de « zuryô », c’est-à-dire d’anciens gouverneurs ou vice-gouverneurs qui, ayant fait fortune, recherchaient à la cour un nouvel emploi. Le développement du gouvernement de cloître, surtout sous Go-Sanjô et Shirakawa, rendit leurs services particulièrement utiles et bienvenus. Les souverains cloîtrés manquaient de fonds pour soutenir leur rang. Ils n’avaient aucun droit reconnu sur le Trésor, et dépendaient (du moins en théorie) des revenus de leurs propres domaines. Ils étaient donc généralement ravis de trouver des partisans, surtout lorsque, comme Shirakawa, ils avaient des goûts dispendieux. Les candidats nantis à des emplois de cour n’auraient pu espérer des conditions plus favorables, et leur ascension est le symptôme du changement social général qui s’opéra à la fin du xie siècle, du relâchement progressif que subit alors la stricte loi hiérarchique qui régissait précédemment la distribution des honneurs et des charges.
    Parmi ces favoris de cour, on trouve des hommes comme Fujiwara Akisue (1055-1123), devenu Rokujô no shuri tayû, ou commissaire aux Travaux de la Sixième Avenue. Il posait au poète, bien qu’il fût ignorant, mais son argent et son bon sens le faisaient apprécier de Shirakawa In, son patron. Le même Shirakawa appréciait plus encore Minamoto Toshiaki (1044-1114), qui se fit remarquer par sa présence d’esprit dans les situations dangereuses, et remplit des emplois d’une importance considérable, dominant presque l’empereur cloîtré, et redouté par le régent Fujiwara d’alors. Mais le favori entre tous était Fujiwara Akitaka (1079-1129), qui gagna l’estime de Shirakawa In après avoir été un petit conseiller auprès de Horikawa, Toba et Sutoku. Il avait des rapports si familiers avec l’empereur cloîtré que ses conseils étaient généralement suivis, et il était perpétuellement de service la nuit tant l ’in aimait sa compagnie. C’est ainsi que la capitale lui donna le titre de yoru kampaku, ou « régent de nuit ».
    Abstraction faite de leurs qualités personnelles, ces hommes avaient une importance sans rapport avec leur rang ou leurs fonctions. Leur richesse était bien sûr un avantage, car elle leur permettait de pourvoir aux goûts luxueux de leurs maîtres, mais l’aide qu’ils apportaient au souverain, surtout lorsqu’il était cloîtré, dans sa lutte contre les régents Fujiwara et, plus tard, contre les dictateurs Taira, était peut-être encore plus importante. Ne dépendant ni d’un titre ni d’émoluments officiels, ils pouvaient se permettre une liberté qui n’eût pas été tolérée chez un courtisan ordinaire.
    Le portrait de ces favoris resterait incomplet si l’on omettait de parler du fameux Fujiwara Ienari. Celui-ci était issu d’une famille qui, sans être de très haut rang, avait quelque importance, et fournissait généralement des vice-gouverneurs à la province d’Omi ; sa rapide ascension devait en outre être favorisée grâce aux relations qu’ils avaient à la cour, et notamment son oncle, qui était ministre intermédiaire (chünagon). En 1145, on voit le puissant Yorinaga se plaindre de son arrogance, mais il garda sa position parce qu’il était riche (ou plutôt sa famille) et qu’il contribuait au plaisir de l’empereur Toba, auquel il faisait parfois des présents somptueux. Il dépensait beaucoup d’argent à la construction d’édifices sacrés et à l’organisation de fastueuses fêtes et cérémonies bouddhiques, qui enchantaient son maître. Il

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