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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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commandant et en lui accordant trois hommes par centaine de koku. Un document donne ainsi les chiffres suivants :
    Troupes fournies contre Uyesugi et Satake
    Fief        Revenu en koku        Contingent
    Yüki       101000       3030
    Gamô       180000       5400
    Satomi       90000       2700
    Soma       60000       1800
    Sano       39000       1170
    Hiraiwa       33000       990
    Mizutani       25000       750
    Ogasawara       20000       600
    Yamakawa       20000       600
    Minagawa       13000       390
    Matsudaira       5000       150
    Total (nombre d’hommes)        18000
    Par cette méthode, le nombre total d’hommes engagés dans la campagne peut être estimé comme suit :
    Troupes de l’Est commandées par Ieyasu
    Troupes de Hidetada suivant la Nakasendô en direction de l’ouest……… 38000
    Troupes engagées à Sekigahara, y compris les 30000 hommes placés sous le commandement direct de Ieyasu et les contingents de Fukushima, Kuroda
    et autres généraux……………………………………………. 74000
    Troupes postées sur le Nangu et à Ogaki…………………………… 26000
    Total 138000
    Troupes de l’Ouest commandées par Ishida
    Troupes rassemblées à Sekigahara, dont plus de la moitié fournies par Ukita,
    Kobayakawa et Môri Hideaki…………………………………… 82000
    Troupes engagées dans des opérations de siège ou couvrant Ogaki……… 13000
    Total 95000
    On voit ainsi que plus de 230000 hommes étaient sur le pied de guerre en l’an 1600.
    Il est évident que, durant les guerres presque incessantes du xvie siècle, les généraux japonais avaient acquis une telle expérience qu’ils pouvaient désormais manœuvrer d’importants contingents avec une habileté considérable. Dans leurs guerres de position, ils déplaçaient de nombreuses troupes de nuit, comme le montrent clairement les récits de Sekigahara, qui attestent que les deux armées gagnèrent leurs positions dans la tempête et les ténèbres la nuit précédant la bataille.
    L’approvisionnement de si grands effectifs était difficile, et divers projets d’intendance échouèrent alors, en bonne partie par manque de moyens de transport adéquats, car les véhicules à roues étaient rares et l’emploi de chevaux de bât insuffisant pour des opérations de grande envergure. Les armées étaient fréquemment obligées de vivre sur le pays en prenant les récoltes sur pied ou le riz à peine moissonné. Avant Sekigahara, Ishida Mitsunari écrivait d’Ogaki à l’un de ses généraux : « Nous avons ici abondance de nourriture, car nous sommes entourés de champs moissonnés. » On était alors en octobre 1600, une bonne saison pour faire la guerre.
    Dans la bataille de Sekigahara, alors que les effectifs en présence étaient numériquement équilibrés, l’avantage était à Ieyasu du fait surtout qu’il était seul à commander, tandis que Mitsunari devait discuter ses plans avec ses pairs, qui formaient un conseil mal assorti. Avant qu’ils n’aient pu parvenir à un accord, Ieyasu réussit à les amener dans un défilé si étroit que toute manœuvre y devenait difficile. Comme Hideyoshi avant lui, Ieyasu dut son succès à l’expérience qu’il avait en tant que chef unique à la tête de nombreux effectifs.
    ARMES
    Il n’existe aucun document précis concernant les armes des troupes qui se battirent à Sekigahara, mais on peut s’en faire une idée générale d’après la composition des renforts envoyés à Ieyasu en octobre 1600 par Date Masamune. Sur un total de 3000 hommes, 420 étaient montés, portant certainement des épées, 1200 avaient des armes à feu, 850 des lances et 200 des arcs ; les armes portées par les 350 soldats restant ne sont pas précisées.
    Un contingent semblable de 2000 hommes envoyé d’une autre région comprenait 270 cavaliers, 250 archers, 700 fantassins armés d’armes à feu et 550 de lances ; pour les autres, aucune précision n’est donnée. On voit donc que, vers 1600, les armes les plus importantes étaient les armes à feu, suivies des lances et des arcs. L’épée venait en dernier lieu.
    Les armes à feu étaient appelées teppô, et étaient classées non pas par calibre mais selon le poids de la charge, qui variait entre une et quatre onces. Les canons de l’époque

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