Histoire Romaine
à
sac Avaricum vaincue, tue les enfants et les femmes, fera mutiler les captifs d’Uxellodunum,
et se venge, Romain orgueilleux, sans âme et sans entrailles, du noble barbare
qui l’a osé vaincre un jour. Voilà pourquoi la figure de Vercingétorix est
restée populaire dans nos souvenirs. Chez nous, fils des anciens Celtes, si le
veut notre auteur, son nom signifie amour de la patrie. Ils ont donc bien fait,
ceux qui lui élevèrent une statue sur le plateau d’Alise !]
[1027] [Normands de la Basse Seine.]
[1028] [Guerre chez les Bituriges ( B.G., 8, 1-2), chez
les Carnutes (8, 4-5), chez les Bellovaques (8, 6-23). La lutte, on le voit, fut
plus longue chez ceux-ci. L’historien de César, sur le vu de fouilles suivies
avec soin, assigne l’emplacement du camp gaulois sur le mont Saint-Marc ,
au sud de l’Aisne, au débouché de la forêt de Compiègne, au nord du village de
Vieux Moulin. Le camp de César aurait été au Mont-St-Pierre (en Châtre , in castris ), au sud des positions bellovaques, dans la forêt même, et
séparées d’elle par les étangs et le ruisseau de la Couillie . – N’ayant
pu attirer les Bellovaques hors de leur fort, César songea à les prendre d’assaut ;
et ayant rappelé un renfort de deux légions (il en avait déjà quatre avec lui),
il vint se poster sur une colline voisine, à l’est du camp gaulois ( mont
Collet , à l’ouest du village de Trosly-Breuil ) : mais les
Bellovaques, mettant un incendie entre eux et lui, se dérobèrent. A dix milles
de là, sur l’Aisne, il y eut un choc de cavalerie où Corrée trouva la mort (v. Hist.
de César , II. pp. 324-325). – L’expédition chez les Éburons se fit sous les
ordres mêmes de César ( B.G. 8, 24), qui ensuite détacha Labienus chez
les Trévires (8, 25).]
Au cours de l’impression de ce volume, un antiquaire
distingué, M. Peigné Delacour, m’a fait connaître qu’il avait, récemment
découvert, près de la ferme des Tournelles, entre le village de Breuil-le-Sec, et
le plateau élevé de la ville de Clermont (Oise), les restes d’un pont de bois, long
d’environ 800 mètres, jeté jadis sur les tourbières de la petite rivière de la
Brèche, laquelle, descendant au sud, va tomber dans l’Oise au-dessus de la
ville de Creil.
Ce pont est formé de deux lignes d’échalas posés sur
le fond de sable du marais, et recouverts d’un tablier en poutrelles de chênes
grossièrement aplanies à la hache.
M. Peigné Delacour n’hésite pas à voir dans cette
construction fort ancienne et ensevelie sous la tourbe ( * ), le pont jeté par César sur le marais qui le
séparait du camp des Bellovaques, dans la campagne de 703 [51 av. J.-C.] ( pontibus
palude constrata . B. g . 8, 14). M. Mommsen a brièvement résumé
cette campagne (plus haut) et nous-même nous avons mentionné que l’auteur de la
Vie de César assigne à ces événements militaires une localité située au
débouché nord de la forêt de Compiègne.
Nous renvoyons les curieux au texte même d’Hirtius ( B.
g . 8, 6-23), qu’il convient de conférer avec le récit critique et détaillé
de la Vie de César (II, pp. 326 et s.).
Tout ce que nous pouvons dire en ce moment, c’est que
l’hypothèse topographique admise par l’empereur Napoléon III nous paraîtrait
plus vraisemblable que celle de M. Peigné Delacour. Ce dernier a pour lui,
néanmoins, l’assentiment de M. Henry Martin (journal le Siècle de
septembre ; et l’ Ami de l’Ordre , mémorial de l’Oise, n°du 17
septembre 1868).
Voici en peu de mots nos raisons.
C’est sur les frontières des Suessions que se sont
portés les Bellovaques et les Atrébates ( ut in fines Suessionum facerent
impressionem – B. g . 8, 6.) ; et c’est à la frontière du
Soissonnais et du Beauvaisis que César est venu se poster avec quatre légions ( ibid .).
Les deux camps étaient plantés au mi-lieu des forêts. Par suite, il est
difficile d’admettre, que le théâtre de la guerre devait être reculé en plein
Beauvaisis, à l’ouest et au-delà de l’Oise. J’admets d’ailleurs que les forêts
couvraient également les deux pays, mais je remarque qu’entre les deux camps, il
n’y avait qu’une vallée plus profonde que large ( valle intermissa magis ire
altitudinemi depressa quam late patente – B. g. 8, 9, 10 et 14). Or
telle ne paraît point être la configuration de la vallée de la Brèche, entre
Clermont et Breuil-le-Sec. Enfin c’est à 10 milles de
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