Histoire Romaine
né ? Encore moins faut-il prêter estime à ces
métiers qui pourvoient à nos besoins matériels : pêcheurs , poissonniers , bouchers , oiseleurs , charcutiers , cuisiniers ! ( Celarii, lanii, coqui, fartores, piscatores, aucupes ), comme dit
Térence [ Eun ., 2, 3, 257.]. Ajoutez-y les parfumeurs , les baladins ,
et tous les teneurs de maisons de jeu . Quant à ces arts qui supposent
plus de savoir, ou dont l’utilité n’est point à dédaigner, la médecine , l’ architecture ,
sciences qui touchent aux choses honnêtes, ils siéent aux hommes dont la
condition ne jure point avec eux. Tout petit commerce est chose de bas étage :
si le trafic est grand et copieux, s’il importe de tous pays, s’il écoule les denrées
par masses et loyalement, il convient de n’en plus trop faire fi. Que si même
le marchand rassasié de gains, ou plutôt simplement satisfait, de même que
souvent de la pleine mer il a mis le cap sur le port, quitte cette fois le port
et se retire dans ses champs et ses domaines, il a certes droit à tous nos
éloges. Mais de tous les moyens d’acquérir, l’ agriculture à mon sens est
le meilleur, le plus fécond, le plus doux, le plus digne de l’homme libre !… Ainsi l’ honnête homme , à tout prendre, c’est le propriétaire foncier :
le commerce n’est toléré que comme moyen d’arriver au but final, la science n’est
qu’un métier à laisser aux Grecs, ou aux Romains de condition médiocre : ceux-ci
par elle achètent jusqu’à un certain point leur admission dans les cercles de
la haute société. Ne trouve-t-on pas là tout entière l’aristocratie du colon
planteur, avec une teinte marquée d’esprit mercantile, sous le vernis léger d’une
culture générale ?
[1418] [Nous n’ajouterons rien à ce portrait d’Atticus, l’ami
de Cicéron, déjà maintes fois mentionné au cours de cette histoire, et dont le
nom reviendra bien souvent encore. Nous renvoyons à la Correspondance
Cicéronienne , et à l’élégante biographie de Cornelius Nepos , ceux
qui seraient curieux de plus de détails. – On lira aussi avec intérêt l’étude
de M. Boissier sur Cicéron et ses amis . – V. aussi Dictionnaire de Smith, v°Atticus . – R. Encyclop., de Pauly, ibid.]
[1419] [V. sur S. Roscius d’Amérie, Cicéron, pro Sext. Roscio
Amer ., dont Cicéron défendit le fils, accusé de parricide, et dont les
biens confisqués, en sa qualité d’ami syllanien, avaient été adjugés à son
accusateur Chrysogonus . C’est dans sa plaidoirie même que l’orateur
romain nous fournit les détails auxquels M. Mommsen fait allusion.]
[1420] [Dion, 113, 24. – V. aussi Dict . de Smith, R.
antiquities , v°Gladiatores , – et Real Encycloped . de Pauly, eod.
v° . Au temps de César, des chevaliers, et jusqu’à un fils de préteur, descendirent
dans l’arène. – Un sénateur, Fulvius Selinus , osa même un jour demander
à se donner en spectacle, César refusa.]
[1421] [Les hommes libres qui s’engageaient comme
gladiateurs étaient désignés sous le nom d’ auctorati (Horace, Sat .
2, 7, 58), et, leur engagement s’appelait l’ auctoramentum . C’est Pétrone
( Satiricon , 117) qui nous a conservé la formule de leur serment : In
verba Eumolpi juravimus, uri, vinciri, verberari ferroque necari et quidquid
aliud Eumolpus jussisset, tanquam legitimi gladiatores domino corpora animosque
religiosissime addicimus .]
[1422] [Pline, H. nat ., 36, 2, 8, 211. – Il s’agit ici
du Lepidus, père du triumvir, qui s’insurgea contre le sénat en 677 [77 av.
J.-C.], et mourut à Cosa, après avoir fui d’Italie.]
[1423] [V. le passage si connu de l’acte 2, in Verrem .,
liv. 5, 27 : cum autem ver esse cœperat, cujus initium iste non a Favonio…
notabat, sed cum rosam viderat , etc.]
[1424] [Varron, De re rust ., 3, 13. – V. infra, ch. XII.]
[1425] [M. Mommsen évalue l’amphore à 33 quarts
prussiens. Il diffère en cela de Hultsch ( Metrologie , Berlin, 1862), qui
l’estime à environ 23 quarts, ou lit. 26, 263 (l. c. p. 99, et 306 ; tableau
XI.). Pline le Naturaliste, qui cite le fait relatif à Hortensius, s’exprime
ainsi : super millia cadum heredi reliquit . Or le cadus (du
grec xάδος , vaisseau à liquides ), n’était
point une mesure fixe, non plus que l’amphore : il faut croire d’ailleurs
que comme il s’agit de vin grec, le cadus ou l’amphore équivalait ici au quadrantal (ou amphore quadrantale), égale au pied
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