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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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hommes du troupeau.
    — « C’est cela même », dit Hitler. « La politique est, littéralement, la forme pratique du destin. Ne croyez-vous pas que l’on puisse hâter, par des moyens politiques, ce processus de sélection ? »
    Je répondis qu’il me semblait impossible de réaliser la culture biologique du surhomme. Mais s’il s’agissait simplement d’une sélection, nous autres, éleveurs, ne faisions que cela. Quand nous étions satisfaits d’une variété animale, nous la protégions contre la décadence par une sélection méthodique, nous activions le processus naturel ou, pour parler scientifiquement, nous cherchions à multiplier les variantes positives. C’était cela que nous appelions faire de l’élevage, et je comprenais fort bien qu’une certaine organisation politique de l’humanité pourrait faciliter un procédé de sélection.
    — « C’est exactement cela », s’écria Hitler avec animation. « Vous avez exprimé très bien ma pensée. À l’heure où nous sommes, toute politique qui n’a pas une base biologique ou des buts biologiques est une politique aveugle. Seul le national-socialisme a pris conscience des tâches nécessaires. Ma politique n’est pas une politique nationale, au sens courant du mot. Elle établit ses échelles de valeur et ses buts dans un cadre bien plus large. Elle embrasse toute la connaissance humaine des lois de la nature et de la vie. »
    — « Mais, vous ne pouvez rien faire d’autre que d’aider la nature, que d’abréger le chemin à parcourir. Il faut que la nature vous donne elle-même la variété nouvelle. Jusqu’à présent, l’éleveur n’a réussi que très rarement à développer des mutations, c’est-à-dire à créer lui-même les caractères nouveaux. »
    — « L’homme nouveau vit au milieu de nous. Il est là », s’écria Hitler, d’un ton triomphant. « Cela vous suffit-il ? Je vais vous dire un secret. J’ai vu l’homme nouveau. Il est intrépide et cruel. J’ai eu peur devant lui. »
    En prononçant ces mots étranges, Hitler tremblait d’une ardeur extatique. Il me revint à l’esprit un passage de notre poète allemand Stefan George, la vision de Maximin. Hitler avait-il eu aussi sa vision ?

XLI
 
RÉVÉLATIONS
SUR LA DOCTRINE SECRÈTE
    — « Je vais vous livrer un secret. Je fonde un Ordre. »
    Cette pensée d’Hitler m’était déjà connue. Elle venait de Rosenberg. Du moins, c’est Rosenberg qui m’en avait parlé le premier. Rosenberg avait fait une conférence pour un petit groupe dans une salle de la Marien-burg, l’antique château des Chevaliers teutoniques. Rappelant les souvenirs historiques de la grande époque des Chevaliers, il avait établi un parallèle entre leur action en Prusse et le programme du national-socialisme et avait suggéré que l’Ordre des Chevaliers pourrait être reconstitué. Une élite de preux qui étaient en même temps des administrateurs habiles et des prêtres gardant jalousement une doctrine secrète dissimulée au monde profane ; la hiérarchie de ces moines-soldats, leurs méthodes de gouvernement, leur discipline, tout cela pouvait être rajeuni et servir d’exemple.
    Après la conférence, nous nous étions retrouvés au Ratskaller de l’Hôtel de Ville gothique de Marienburg. Rosenberg avait développé son projet. Il était temps, avait-il dit, de modifier le caractère du parti. En tant que parti de niasse, il devait disparaître. Dès l’instant où l’on avait atteint le but, à savoir la conquête du pouvoir par les voies légales et parlementaires, il fallait se débarrasser des derniers vestiges du parlementarisme. Le parti avait à présent un autre rôle à jouer et devait être orienté dans un sens différent. Hitler, il est vrai, voulait conserver la vieille organisation. Il voulait attendre l’arrivée de la jeune génération avant de tenter une réforme quelconque du parti. Mais lui, Rosenberg, était d’un autre avis. Ne voyait-on pas déjà se former, dans toutes les organisations, un cercle étroit de véritables initiés, qui se séparaient de la masse ? Il fallait développer méthodiquement cette tendance. En marge des organisations de masses qui pourraient subsister, on recruterait dans l’élite un Ordre qui comporterait des degrés d’initiation, de responsabilité et de collaboration. Rosenberg ne suggérait pas de créer un parti dans le parti. Ce qu’il considérait comme nécessaire, c’était

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