Hitler m'a dit
grandes propriétés en petites colonies paysannes avait encore accru cette fécondité d’une manière inquiétante. Il s’agissait donc d’arracher de nouveau les petits paysans slaves de la glèbe et d’en faire des prolétaires non possédants, afin de diminuer leur prolifération. Il fallait faire passer les terres de culture entre les mains d’une classe de maîtres allemands. « Dans tout l’espace oriental, seul l’Allemand a le droit d’avoir de grandes propriétés. » Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels.
Un autre orateur exposa le côté agricole de la nouvelle politique. « Il ne s’agissait pas, dit-il, de créer des colonies nouvelles à l’intérieur de l’Allemagne, une telle manière de se débarrasser de la question étant typiquement un expédient libéral. La colonisation ne peut se faire que dans un espace ethnographiquement étranger, c'est-à-dire par la conquête d’un nouveau sol national. » Les idées du peuplement agraire de Brüning et consorts sont criminelles, car elles conduisent le peuple allemand à un idéal de Chinois. Il ne faut pas de colonisation intérieure, mais une conquête coloniale extérieure. Il ne faut pas de petits colons, mais des colonies de grands propriétaires. Il faut créer à nouveau de grandes propriétés. La politique prussienne d’avant-guerre des Marches de l’Est avait été une méconnaissance totale du grand problème et qui ne pouvait se concevoir que par l’esprit contaminé de libéralisme de l’ancien Reich. Et maintenant, on supportait les conséquences de cette politique, puisqu’elle avait produit des effets radicalement opposés à ceux que l’on espérait : une amplification de la population slave au lieu d’un accroissement des éléments germains. Il fallait donc combattre résolument ce bolchevisme agricole qui consistait à morceler systématiquement les grandes propriétés foncières. Il fallait reconstituer de grandes fermes susceptibles d’élever de nombreux animaux et d’utiliser des machines en réunissant les exploitations minuscules de l’Ouest de l’Allemagne. Il faudrait également reconstituer les propriétés morcelées par les réformes agraires dans les pays créés par le traité de Versailles, et tout d’abord remettre aux mains de propriétaires allemands, les grands domaines de tout l’espace de l’Est. On créerait en Allemagne un droit de succession agricole qui obligerait les héritiers désavantagés à émigrer dans l’Est pour devenir eux-mêmes de gros propriétaires ruraux. Un concentrerait les petites propriétés en Allemagne et ainsi on diminuerait la densité de la population agricole. La réagrarisation de l’Allemagne ne s’effectuerait jamais en Allemagne elle-même, mais à l’Est, dans le grand « espace de commandement », sous la dotation du national-socialisme. Le travailleur agricole allemand serait, jusqu’à un certain degré d’hérédité, consacré paysan possédant ou ouvrier qualifié dans industrie. Les travaux agricoles seraient effectués par des journaliers étrangers à qui l’on donnerait des salaires très bas. Sans l’institution d’une certaine forme moderne de la servitude, et même de l’esclavage, le développement de la culture humaine n’était pas possible. Ce n’est que de cette manière qu’on pourrait également pratiquer une politique agricole des prix, qui permettrait de ramener progressivement les prix des produits agricoles allemands au niveau des prix mondiaux, adaptation qui se révélerait indispensable tôt ou tard.
Ensuite, Darré prit la parole lui-même. La fécondité slave devait être détruite. Ceci était la première tâche. La deuxième tâche consistait à créer une classe allemande de maîtres et à l’enraciner profondément. Tel était le sens profond de la « politique orientale de l’espace » qui remplacerait la structure horizontale des races européennes ; il fallait prévoir une structure verticale. En d’autres termes, l’élite allemande était appelée à devenir une élite de maîtres en Europe et finalement dans le monde entier. Darré donnait à cette élite le nom germanique qui lui convenait : Adel , nom allemand de la noblesse. Mais, pour constituer et asseoir cette aristocratie nouvelle, il ne suffisait pas d’un dressage intellectuel, corporel et politique. À la base de toute l’entreprise, une
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