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Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Claude Cotard
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l'assurance vie de Papa, alors les loups sont sortis du bois... Et sans Françoise ils auraient même jeté Maman à la rue, vu que l'appartement était au nom de Papa.
On m'a nommé une tutrice, Françoise, qui allait me prendre avec elle, Françoise qui venait de se marier et qui n'avait pas vraiment besoin d'une telle charge. Qu'est-ce que cela leur faisait de me laisser avec Maman ? Mais il faut bien le dire, ils n'ont jamais accepté Muguette.
Ils l'ont toujours pris comme une intruse sans jamais rien comprendre à leur amour, à Papa et à elle, par jalousie peut-être, la cupidité n'explique pas tout, disons par bêtise.
Comme je l'ai dit, Maman est morte, mentalement, en même temps que Papa.
En plus, elle perdait son fils en même temps. Elle devint comme une morte vivante.
Quelque temps après l'enterrement, Maman alla sur les quais de la Seine, pour rejoindre Papa, se suicider.
Un homme arriva pour la sauver de la mort, la réconforter, un homme bien, me direz-vous, non ! Un être déguisé en ange de lumière !
Lucien était un être satanique dont la méchanceté, le mensonge, la cupidité étaient chevillés au corps.
Maman était une proie tellement facile vu son état moral. Il la baratina, en fit ce qu'il voulait et s'installa chez elle, pour ne pas dire s'imposa.
Car avec lui, Maman allait connaître la haine, les coups, les nez cassés, côtes cassées, les séjours à l’hôpital et j'en passe. Maman ne réagissait plus à rien depuis la mort de Papa, une morte vivante.
     
    Maman n'attendait qu'une chose de la vie, la mort pour retrouver Papa qu'elle n'a jamais cessé d'aimer au-delà de la mort. Les seuls moments de joie, les rares moments où elle semblait s'éveiller à la vie, c'est lorsqu'elle me voyait venir lui rendre visite, pour retomber ensuite, après mon départ, dans une sorte de coma mental.
Le climat de haine et de méchanceté, de lâcheté et de mentalité putride de cet homme était telle que plus d'une fois je voulus l'assassiner.
Plus d'une fois, je me rendis chez Maman armé d'un revolver pour lui faire la peau.
Mais plusieurs fois, Maman comprenant ce que j'étais venu faire, m'en empêchait pour ne pas me voir finir en prison. Chaque fois, quelque chose faisait que je ne pouvais le faire. Mon oncle Laurent parfois, qui lui-même habitait le même immeuble, me surprit un jour, un automatique à la main, guetter Lucien. J'aurais pu simplement me servir de mes poings, mais je n'avais que quinze ans et le Lucien était trop fort, trop nerveux pour moi.
À force de la souhaiter, la mort est venue.
À force d'avoir reçu trop de coups, d'avoir été trop cassée, trop blessée.
Maman est morte, un matin dans une pharmacie de la rue Saint-Honoré à Paris, une crise cardiaque.
On pourra dire que c'était l’alcool qu'elle buvait pour s’anesthésier moralement, car c'est vrai qu'elle buvait beaucoup plus depuis la mort de Papa.
Je sais moi, qui étais à ses côtés aussi souvent que je le pouvais, que ce sont les coups, la vie que Lucien lui faisait mener, qui l'ont tuée.
Je sais moi que ce n'est pas la crise cardiaque qui l'a tuée, mais lui, ce monstre.
Après la mort de Maman, le Lucien tomba dans la déchéance, se retrouvant à faire la manche dans le métro, station Châtelet, quelques mois seulement après. Il connut la maladie, la souffrance, la faim, les dettes.
Ils m'avaient caché la mort de Maman, sachant quelle serait ma réaction et n'étant pas pressé de mourir.
    On le retrouva quelque temps plus tard dans l'appartement, mort depuis un bon moment, à moitié bouffé par les vers, dans son lit.
C’est l'odeur qui alerta les voisins. Les pompiers durent désinfecter tout l'appartement.
Mort lente, mort atroce certes, mais juste rétribution, je n'aurai pas espéré mieux pour lui.
Pourtant, mon oncle Laurent a toujours cru que j’avais vengé Maman. Que j’avais fini par réussir à le tuer, vu qu’il n’y avait plus Maman pour m’en empêcher. Il crut cela jusqu'à la fin de sa vie.
Il ne m’en parla qu’à moi, sans colère, mais avec compréhension pour ce geste, qu’il trouvait digne et normal pour un Cotard, venger la mort de sa mère, la venger d’années de coups et blessures l’ayant finalement conduite à la mort, par usure, c'était chose normale.
Il me posa la question lors de notre dernière rencontre chez lui, et je ne sus que lui répondre :
Si j’ai vengé Maman ? Dieu le sait !
Aujourd’hui encore, je fais cette même réponse !
Je

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