Inaccessible Étoile
de mon appartement.
Il n'y a qu'avec les timides, celles qui arrivent, s'assoient et attendent que j'ai quelques problèmes, j'ai besoin qu'elles prennent certaines initiatives, qu'elles participent activement, et heureusement c'est en majorité le cas.
Je fais très exceptionnellement le premier pas, celui qui nous conduira au lit, ou sur le canapé, ailleurs dans l'appartement, qui nous conduira à faire l'amour.
Plusieurs viendront et, sans initiatives de leur part, repartiront après avoir bu juste un verre, après avoir discuté un peu, elles n'ont pas osé et moi, n'étant pas spécialement demandeur, je ne prends pas non plus les initiatives.
Pour moi, c'est à elles de me charmer, de m'allumer, moi je ne demande rien.
Si elles commencent, je rentre dans le jeu alors, mais je n'ai pas la démarche initiatique, je n'ai pas l'esprit à ça particulièrement pendant cette période. Je saisis juste les opportunités, même si je sais qu'à la base elles sont venues pour ça.
Quelques-unes, étant reparties sans rien faire, parce qu'elles n'ont pas osées, reviendront et, sur les conseils de N, oseront.
Après tout, il existe bien des hommes qui vont voir des professionnelles, pourquoi pas des filles ?
Tel est le raisonnement de la plupart d’entre elles, et elles n’ont pas tort.
Ce qui facilite leur démarche, c'est de savoir qu'elles ne seront ni jugées ni déconsidérées, pas par moi en tout cas. Je suis à cent mille lieues de juger qui que ce soit !
Un matin on sonne à ma porte, surprise, c’était Shari de passage à Paris, elle a entendu parler de mon histoire et de ma façon de chercher à oublier, à m’autodétruire.
En fait je ne suis pas vraiment conscient de m'autodétruire, mais je suis comme anesthésié, je vis au jour le jour sans projet d'avenir, sans construction, un peu nonchalant. Mais il est clair que je fonce droit dans le mur, ce n'est pas vraiment moi, pas dans mon caractère et dans ma nature combative habituelle, mais je suis fatigué de lutter.
Cela dure depuis six mois, et peu de soirs où une jeune fille ne vient pas sonner à ma porte, parfois à deux, quand elles sont bisexuelles, un soir deux soeurs irlandaises ne parlant qu’un ou deux mots de français.
— Tu avais du talent, me dit-elle, furieuse, et tu te gâches, tu es devenu un gigolo pour minettes qui veulent se donner des frissons, c’est à cela que tu utilises tout ce que je t’ai appris ? C’est ça que tu veux faire de ta vie ? Car si tu crois que c’est la meilleure façon d’oublier Malika c’est raté ! Rends-lui honneur en devenant un gars bien plutôt !
Pourtant, elle ne connaissait pas Malika, mais il est vrai que j’ai tout faux, Malika aurait eu honte de moi, je le reconnais.
Pour moi c’est une douche froide, une gifle en pleine figure, je suis devenu ni plus ni moins ce qu’elle dit, un jeune gars que n’importe quelle minette peut se payer pour se donner des sensations. Un gars qui vit, survit sans plus aucun espoir dans la vie, plus aucune attente, désenchanté, un mort vivant.
Oh, ce n’était pas à proprement parler de la prostitution, tu ne vis pas avec 100 francs par jour, ce n’était qu’un jeu, pour elles, une façon de se déculpabiliser, d’ailleurs, je remets tout à N, par l’intermédiaire de cadeaux comme du parfum, un blouson, un jean. Pour les jeunes filles, c’est juste un fantasme, c’est surtout un jeu stupide, et évidement totalement immoral qui, s’il les amusent elles, ne fait que me détruire moi.
Pour elles, je suis un bel objet doux et caressant, aimant, mais dont elles se débarrassent dès qu'elles ont eu ce qu'elles voulaient.
Je suis en train de couler, paumé, Shari le comprend, et c’est toute la nuit, après m’avoir copieusement incendié, qu’elle me redonne de l’espoir. Nous ne faisons pas l'amour, car elle est maintenant mariée et pratique sa foi chrétienne avec sérieux, l'idée ne nous vient même pas.
De plus, elle est passée avec sa fille, notre fille, une très belle petite métisse créole blonde, mais qui a été reconnue par le pasteur, son mari.
Caroline ignore qu’en réalité je suis son père.
Shari tient à ce que la chose reste ainsi afin de ne pas perturber Caroline. Elle me conseille de changer de vie, me parle de sa foi, de son sauveur, Jésus-Christ, mais pour ça, il est trop tôt pour moi. Elle le comprend sûrement et n’insiste pas trop là-dessus.
Nous nous quittons au matin, je ne les reverrai
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