Inaccessible Étoile
mais avec moi, elle se montre nullement hautaine, mais amicale, complice, attentionnée.
Avec les autres, elle est d’un abord effronté, capricieuse, gosse de riche, elle joue les jeunes filles émancipées, cigarette aux lèvres, joue les stars, celles qu’elle voit à la télé, enfin faisait un peu son cinéma, joue les affranchies, aime beaucoup rire, sèche souvent les cours. C’est une personnalité complexe.
Ce matin, Nora s’arrange pour venir dans mon appartement, pour une excuse quelconque.
À peine arrivée, elle me demande un verre d’alcool, allume une cigarette et commence à m’allumer, que dis-je m’incendie carrément.
Je sens qu’elle a quelque chose à me demander, comme un enfant qui se fait tout gentil pour obtenir ce qu’il désire. Je la laisse venir, je rentre dans son jeu, elle est tellement mignonne, attirante et sexy ce matin, douée pour allumer que je ne fais pas grand-chose pour lui résister.
À ma plus grande surprise, après avoir fait l’amour, elle ne me demande rien de spécial, au contraire, c’est elle qui m’offre un briquet Dupond, neuf, encore emballé avec la garantie et tous les papiers en ordre.
N m’annonce juste qu’elle va s’organiser pour passer la nuit avec moi de temps en temps.
Puis les nuits suivantes, effectivement, elle les passe avec moi, pendant une semaine.
Prétextant à chaque fois, à ses parents qu’elle passe la nuit chez son grand frère, lequel en réalité n’en à rien à cirer de ce que fait sa petite soeur, et quand bien même, elle l’aurait menacé de révéler son homosexualité aux parents, ce qui aurait provoqué un drame avec le père fort moraliste.
N et son frère ne se voyaient qu’épisodiquement, mais suffisamment pour qu’il confirme chaque fois son alibi.
Par la suite, lorsqu’elle vient passer la nuit avec moi, elle me laisse un billet sur la table de nuit, 100, 200 francs.
Au début, c’est un jeu pour elle, un jeu qui l’excite, et quand je râle pour qu’elle cesse ce petit jeu, elle m’impose le silence, un peu comme si je lui appartenais, moi qui au fond, m’en fous un peu, vu mon état d’esprit du moment, si ça l’amusait de m’entretenir, encore que le mot soit inadapté, vu qu’on ne vit pas avec 100 ni même 200 francs.
Pour mes cigarettes, disait-elle, alors qu’elle savait que de l’argent, je n’en manquais pas, loin de là.
Quelques semaines plus tard, croyant bien faire et par jeu, elle m’envoie une de ses copines, une jeune fille de dix-sept ans aussi, Africaine, prête à me payer pareillement, puis une autre, ensuite il y en eut une troisième, une quatrième.
C’est bientôt quasiment tous les jours qu’une jeune fille, souhaitant se payer une aventure, parfois perdre sa virginité dans les bras d’un jeune homme doux et attentionné, sonne à ma porte, recommandée par N, des Européennes, souvent des Maghrébines, Africaines, toutes étudiantes à la faculté de médecine.
Jeunes filles un peu perdues dans un pays qu’elles ne connaissent pas bien la plupart du temps, dont elles ne connaissent pas bien la langue.
J’apprends un soir de la bouche de N qu’elle sert de rabatteuse et touche sa commission.
Ce n’est pas moi bien sûr qui verse cette commission, mais les filles, souvent trop timides pour se jeter à l’eau avec un garçon de leurs connaissances, trop direct et maladroit.
Enfin timides, elles ne le sont qu'au début, elles savent très vite se montrer fort entreprenantes, jouer de leurs atouts, de leurs charmes, diriger les opérations. Mais c’est surtout un jeu, pour elles, pour la petite bande à N, car toutes sont de familles aisées et se doivent donc d’être discrètes, pas question d’avoir un flirt et encore moins de relations sexuelles officielles.
Les familles veillaient, mal, c’est évident mais les filles étaient malignes.
Bien sûr j’ignore ces faits et je ne les apprends que bien plus tard, par N elle-même.
Avec moi, les filles prennent de l’assurance puisqu’elles payent et que je suis discret, aucune raison que les parents apprennent que leurs innocentes fifilles ne sont plus si vierges et innocentes que ça.
La première fois elles sont un peu intimidées, mais sont vite à l’aise avec moi et prennent vite les initiatives. Un peu nonchalant et peu regardant sur la morale, mais elles jouent très vite les femmes affranchies, libérées, sachant que personne, dans leur entourage, ne saurait quoi que ce soit, que rien ne sortira
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