Inaccessible Étoile

sourire.
Nous nous marions, pour la rassurer un peu, mais aussi pour les enfants, le 23 juin 1990, à Bellignat, dans l’Ain.
M et C sont des enfants adorables, gais, et la communication entre nous passe très bien. Mireille est douce, attentionnée, le calme qui cache l'arrivée de la tempête.
Pour C, je suis son père, pour moi il est mon fils. Je les emmène à l'école, les aide pour leurs devoirs, je m'efforce d'être un bon père.
Certes je suis chargé de leur transmettre avec discipline une bonne éducation, un savoir-vivre et le sens du respect, mais avec eux je n'ai pas de difficultés, nous sommes suffisamment unis dans l'amour, dans l'écoute réciproque que tout se passe avec douceur.
Je dois dire que j'ai probablement eu beaucoup de chance, car chaque fois que j'ai dû m'occuper d'enfants, jouer les beaux-pères, de tomber sur des enfants qui avaient le sens de la discipline, du respect et du savoir-vivre.
Beaucoup de chance, car en regardant autour de moi, je vois de nombreux parents en guerre quasi permanente avec leurs rejetons.
Maintenant c'est vrai que l'enseignement de la discipline dès le plus jeune âge est la pierre angulaire de l'éducation.
Les enfants le savent, car dès le départ la base a été posée et il n'y a jamais de crises dans les magasins ni même de caprices, ils savent que quand c'est non c'est non, ils savent qu'il serait vain d'insister, mais nous communiquons beaucoup aussi.
Quand les enfants se voient refuser leurs demandes, ils savent pourquoi, je le leur explique. Le plus difficile est peut-être de leur apprendre à manger naturel et équilibré, surtout C qui a tendance à prendre du poids en mangeant bien des cochonneries de friandises chimiques et autres chips, mais je leur fais faire beaucoup de sport aussi.
Puis les choses avec Mireille prennent bientôt un tournant étrange.
Forcément, au bout d'un moment il était fatal que je vois son médecin, son gynécologue, et là j’apprends que Mireille n'a jamais été enceinte, qu'elle m'a menti pour que je quitte Isabelle.
En effet, c’est pour moi une certitude que je n'aurais jamais quitté Isabelle si Mireille n'avait pas prétendu être enceinte.
Sachant que j'ai appris la vérité, Mireille disparaît alors en emmenant les enfants et en vidant mon compte en banque, lequel est assez bien pourvu par des années d’économies et grâce à la tarterie.
Après une petite enquête, à l'aide d'anciens amis du milieu, je la retrouve dans les jours qui suivent du côté de Perpignan, chez une amie à elle, mais ce n'est alors pas la seule découverte que je fais. J’apprends à l'occasion qu'elle est bien connue de la gendarmerie pour diverses escroqueries, que son nom n'est pas Mireille, mais Mira, ce qui me semble déjà plus logique vis-à-vis de son physique méditerranéen, mais comme elle s'est toujours fait appeler Mireille, ça, ça me paraît n'être qu'un détail.
Je fais à l’occasion, connaissance de son ex-mari, qui me prévient qu'elle lui a déjà fait les quatre cents coups et qu'elle se prépare à m'en faire autant. Les quatre cents coups à un point que je ne veux pas le croire, pensant qu'il exagère, bien qu'elle lui a fait le coup de la pseudo femme enceinte, de la fugue, et du compte vidé.
Là, je ne suis pas vraiment étonné et pour cause, mais je m'interroge.
Je ramène Mireille et les enfants à la maison et pardonne, principalement pour les enfants, que ne ferais-je pour eux ? Car il est certain que s'ils n'avaient pas été là, Mireille aurait pu rester où elle était.
Bien sûr, l’argent de mon compte, une somme assez conséquente, a disparu. Je ne saurai jamais ce qu’elle a pu faire de cette somme.
Additionnée à celle qu’elle avait dérobée à son ex-mari, elle a maintenant une somme rondelette qui ne réapparaîtra pas.
La vie reprend, mais je ne peux pas dire que je lui accorde une confiance aveugle, principalement au niveau financier, mais j'ignore encore qu'elle a plus d'un tour dans son sac.
Un an après notre mariage, nous décidons de partir en vacances dans la région parisienne avec les enfants.
Elle, Mireille voudrait s'installer sur Paris, moi, pas trop pour, car j'ai pris goût à la campagne de l'Ain.
Paris est une histoire d’amour. On dit que quand on y est né, on y revient toujours un jour ou l’autre, ne serait-ce que pour mourir, ça doit être vrai, mais j'ai encore de l'avance avant la boîte en sapin.
Étrangement, malgré que toutes nos affaires