Inaccessible Étoile

faiblesse aussi. Jusqu'à Isabelle, j'ai toujours été honnête avec mes compagnes, trop souvent, je n'ai pas souvent eu le retour et même très rarement, au contraire, mais je pardonne vite aussi.
J'ai alors des moments d’aigritude, d’amertume, je suis un être très complexe, trop peut-être, je dois encore me construire, mais sans repère, sans exemple, c'est assez fastidieux.
Heureusement, Mamy est toujours là pour me récupérer, souvent à la petite cuillère, brisé, dépassé par les événements et les femmes.
Elle s'efforce de m'aider à me construire, à me connaître, à connaître les femmes et à me remettre sur pieds. C'est un travail fastidieux, mais elle en a connu d'autres des patients que l'enfance a détruits, brisés, heureusement c'est une psy dont la réputation a dépassé nos frontières.
Le fait que je retombe vite sur mes pieds, ce qui parfois l'étonne quand même, facilite aussi le travail qu'elle fait sur moi depuis si longtemps, depuis mon enfance, même si je ne suis pas vraiment son patient, mais un peu comme son fils adoptif.
J’aurai de brèves nouvelles d'Isabelle quelques années plus tard, il semble qu'elle a réussi, à réaliser ses ambitions.
Dommage que nous n’ayons pas eu les mêmes, mais j’avais trop ce complexe d’infériorité pour me sentir capable de partager les ambitions d’Isabelle, comme pour le poste de sous-directeur, proposé quelques années plus tôt à l'époque de Michelle.
J'aurai à lutter contre ça pendant des années encore, mais nous n’en sommes pas encore là !

Mireille
    Tout se paye un jour. Est-il écrit que Mireille serait ma croix à porter ? Possible.
C’est une méditerranéenne fort séduisante qui possède déjà deux beaux enfants dont M, ma fille qui a huit ans, et C qui en a cinq, mais d'après le médecin ce sont des jumeaux que Mireille attend. C'est ce qu'elle m'affirme.
J'emménage très vite avec eux à Bellignat, dans l'Ain.
Bellignat est une charmante petite ville assez tranquille, mais comme toutes les petites villes de province, le travail est rare.
De toutes façons, Mireille veut que je me repose un peu et prenne le temps de faire connaissance avec les enfants, car finalement je ne les connais pas encore, alors autant prendre cela comme des vacances. Le travail on verra après.
Au début, malgré le remords pour Isabelle, les choses vont bien, encore que Mireille tique un peu lorsque je demande un examen de paternité pour M, puisqu'elle prétend que c'est ma fille naturelle, mais elle s'y prête volontiers, et pour cause, au résultat, M est bien ma fille.
Mireille est attentionnée et j'aime autant C, son fils, que M je ne fais pas de différence et l'entente est au beau fixe.
L'idée de savoir que bientôt deux petits jumeaux arriveront en plus dans la famille crée une ambiance de vrai bonheur.
Nous parlons de prendre une maison plus grande, forcément, nous faisons des projets.
    En semaine, les enfants sont à l'école et nous avons tout notre temps avec Mireille pour faire des projets, pour nous aimer et même parler mariage, ce qui enchante les enfants.
Côté travail c'est d'autant moins évident que Mireille ne veut pas que je travaille à l'extérieur.
Malgré tout je trouve un travail de documentaliste, qui me passionne, pour un journal local, mais Mireille est jalouse et je dois bientôt quitter ma place, ma patronne est trop jolie à son goût.
Je recherche alors du travail, mais chaque fois c'est la guerre, elle est d’une jalousie maladive, pourtant sans raison. Malgré que je sois souvent entouré de jeunes femmes au niveau professionnel, un pur hasard, je suis sérieux et fidèle.
Je m’attache pourtant à Mireille, quant aux enfants, je les adore et nous passons beaucoup de temps ensemble, complices. M est heureuse d'avoir son papa près d'elle et ne me quitte pas d'une semelle, de l'oeil.
Mireille me veut constamment à la maison, alors finalement je me crée un travail à domicile, une tarterie. Mireille fait des tartes que nous vendons aux particuliers, moi je livre.
Très vite nous avons pas mal de commandes et ça marche assez bien, mais ça ne dure pas longtemps, à cause de sa jalousie.
Des clientes m’appellent souvent le soir pour commander, c'est évident que ce genre de commande ce sont plutôt elles que les hommes qui appellent, aussi M doit-elle m'accompagner chaque fois que je dois aller livrer une commande et que c'est une femme qui a téléphoné, mais ça me fait plutôt