Inaccessible Étoile
plus que d'un mariage, que c’est incompatible avec ses ambitions. Mireille, elle, en a déjà deux, Nora et Cédric, deux petits, sans père, puisqu’elle est divorcée et que les enfants ne connaissent pas leur père.
Mireille me confie aussi que Nora, sept ans, est en réalité ma fille, qu'elle a eu de notre première rencontre en 1979.
Elle n'a alors pas voulu me le dire, mais là, elle a décidé de lâcher le morceau et de me l'avouer.
Ça me paraît un peu gros quand même que Nora soit ma fille, je ne suis pas si naïf quand même, mais un test de paternité le confirmera pourtant. Nora est bien ma fille.
Le choix est alors cornélien et c'est en pleurs que je cherche quel choix faire, car je le dis encore, j’aime Isabelle, et ne souhaite pas la quitter.
D'un autre côté, mon éducation m'a enseigné qu'un homme doit assumer sa paternité, oubliant qu'elle m'a aussi enseigné qu'il doit être fidèle.
Le choix n'est pas vite fait, mais il faut en faire un, et j’annonce, comble de la lâcheté, par téléphone à Isabelle, alors chez sa grand-mère, que je la quitte.
Comble de la lâcheté, de la médiocrité, j’emmène télé, chaîne hi-fi, magnétoscope, lui laisse juste le lit, les armoires, la cuisinière, le mobilier quoi.
Je me suis conduit comme le dernier des salauds et des lâches avec Isabelle et longtemps après je le regretterai, car elle ne méritait pas ça, mais il sera trop tard.
J’apprends quelque temps plus tard, qu’elle est de nouveau avec quelqu’un, j’espère que lui saura la rendre heureuse, et répondre à ses ambitions, elle le mérite vraiment.
Les femmes avec qui j’ai vécues, m’ont toutes apporté beaucoup au point de vue évolution de ma personnalité, de ma maturité, mais ça a été long et laborieux. Une seule l’a payé, Isabelle, cher.
Je lui demande aujourd’hui encore, pardon !
C’est comme prendre un oreiller, l’ouvrir et jeter toutes les plumes dehors. Allez après ça réparer et pour ça retrouver toutes les plumes. Impossible !
Pardonne-moi de ma bêtise, mon égoïsme, je n’ai pas d’excuses ! En même temps, j’ai toujours l’impression que mon départ, pour une raison ou une autre, est plutôt un soulagement pour mes compagnes. Qu’aucune n’en est affectée, qu’aucune ne me regrette.
Elles m’ont aimé, je pars quand j'ai l’impression que ce n’est plus le cas, ou lorsque je me rends compte que je ne leur apporte rien de bon, que je suis un poids dans leur vie.
J’ai une piètre opinion de moi-même. Je me sens souvent indigne d’un bonheur quelconque, indigne de quelques considérations de la part des autres et principalement des femmes.
Mamy travaille beaucoup avec moi sur ce complexe qui me caractérise depuis mon enfance. Quand on ne s’aime pas soi-même, comment être aimé des autres ? Je me condamne de faire ce que je ne voudrais pas faire, le mal, et je ne parviens pas à faire le bien que je voudrais faire.
C’est assez embrouillé dans ma tête et Mamy a bien du travail pour effacer ces traumatismes de mon enfance où on me promettait que je finirais sur l'échafaud, n'étant qu'un bon à rien, un vaurien.
Car, dans ma tête, je ne suis qu’un bon à rien, un inutile, un parasite pour les autres, tous les autres. On me l’a tellement répété à la DDASS, ou à la maison de correction à Vitry, en autre, que cela reste en moi, dans mon subconscient, je nourris cette pensée aussi.
À force de me l’entendre répéter, j’ai fini par en être convaincu et inconsciemment par en adopter le comportement, bien malgré moi.
Comme le chante Johnny : Entre mes mains, tout se brise entre mes mains.
L’impression de salir tout ce à quoi je touche, de salir toutes celles que j’approche.
J’en souffre énormément, sans savoir comment remédier à ce mal.
Il m’arrive bien des fois de penser que je porte le poids d’une malédiction.
Je crois en fait que je n’ai jamais rien compris aux femmes ! Parfois aussi, ce sont elles qui partent, parce que la vie les appelle ailleurs, quoi qu’il en soit, je suis toujours affecté par une séparation, mais je n’ai jamais l’impression d’être regretté.
Cela dit, je reconnais être le seul responsable de mes choix et de mes actes, même s’ils ont souvent été contraires à la sagesse, à la morale.
Une trop grande sensibilité, une trop grande naïveté a fait que je me suis trompé souvent.
Une trop grande gentillesse, qui parfois s’apparente à de la
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