Inaccessible Étoile
toute confiance. Je passe toutes mes journées et mes soirées avec les gosses, mais désormais ils ont tendance à fuir leur mère, à l'éviter.
Dans ses propos, Mireille ne peut s’empêcher de mentir, c'est maladif, comme elle ne peut s'empêcher de salir M et nous nous heurtons lorsqu'elle insulte M, la traitant de tous les noms, levant la main sur elle parfois, puis plus souvent.
Forcément, M s'en ressent dans ses études, à l'école, puis par ses fréquentations en bas de l'immeuble.
Par l'exemple que lui a donné sa mère par le passé, elle devient l’allumeuse du quartier, d'où une tension soutenue lorsque je dois prendre sa défense, tout au moins la protéger de garçons plus âgés, pour la plupart petits trafiquants plus ou moins dealers.
Logique, si M allume, elle n’éteint pas.
Bientôt, tout le quartier la connaissait, les garçons, mais aussi les filles, et s'ils la connaissent pour sa beauté, sa manie d’allumer sans éteindre, son caractère difficile, ils connaissent aussi sa mère et comprennent combien M est malheureuse, mal dans sa peau avec une telle mère.
Mireille voudrait bien que je parte, mais moi je m'incruste, pour les enfants encore, j'ai une famille et l'intention de me battre pour elle.
Dieu sait ce qui arriverait aux enfants sans moi comme garde-fou ? J'ai reconnu M officiellement à la mairie de Marseille sitôt le certificat de paternité en main, mais C n'est que mon beau-fils, et il est hors de question pour moi de l'abandonner aux mains de sa mère.
C a été reconnu par un hypothétique père en Algérie, dans le Djurdjura.
La vie devient étouffante à la maison. M commence à fuguer lorsque sa mère l'accuse de toutes sortes de procédés de séduction à connotation sexuelle, entre autres à mon égard.
Il est vrai que nous nous tenons par la main pour sortir nous promener à la plage, avec C qui nous accompagne pourtant.
Mireille reproche à M de se mettre systématiquement près de moi quand nous regardons la télé, que nous avons des fous-rires ensemble, pourtant nous n'avons aucune attitude équivoque, et pour cause !
J'en ai assez de ses mensonges, pas seulement à moi et aux enfants, mais à tout le monde y compris au service social qui nous soutient.
J'en ai marre de sa mythomanie, rien n'est jamais clair avec elle.
Qui plus est, les factures qu'elle prétend régler ne le sont pas, bien que je lui remets tout l'argent que je gagne du chômage ou des allocations familiales, des stages, etc.
Combien de fois M vient-elle pleurer dans mes bras après des insultes, des humiliations ?
Elle finit même par me demander un jour de m’enfuir avec elle et C, de la quitter ou de la mettre dehors, ce que je ne peux pas faire bien sûr bien que plusieurs amies, dont Mamy, me le propose alors, mais je veux rester dans les normes et ne veux pas faire ça à Mireille, d'autant que C n'est pas mon fils officiellement.
M fait alors une ultime fugue et Mireille saisit l'occasion pour demander à un juge pour enfants de la placer, expliquant qu'elle ne s'en sort plus avec elle.
Malheureusement, les témoignages sur M, dans la cité, mais aussi à l’école, sont déplorables et elle est vue comme une adolescente forte tête, rebelle et effrontée, alors qu’elle est une enfant blessée.
Peut-être, Mireille, pense-t-elle alors que je partirais enfin, mais reste C et je ne pars pas. De toutes façons, même placée, M est ma fille au même titre que C est mon fils, même si lui, je n’ai pas pu le reconnaître, son père l’ayant déjà reconnu. C'est moi qui les ai élevés depuis leurs plus jeune âge et ils me reconnaissent tous deux comme leur père.
Je ne suis certainement pas le père idéal, mais je m’arrange pour être toujours là pour eux, à leur écoute, disponible, pour leur faire à manger, les soigner quand ils sont malades ou qu'ils ont des problèmes quels qu'ils soient.
J’essaye de faire de C un homme bien, un homme fort et de M une fille bien également.
Bien sûr, je dois aussi montrer l'autorité à la maison, principalement avec M qui risque de mal tourner si elle continue à avoir ses fréquentations. Ce n'est pas toujours simple, d'autant qu'elle commence à répondre à sa mère, ce que je ne peux pas laisser faire, même si j'ai tendance à comprendre M étant donné la façon dont sa mère la traite.
Parfois il y a donc des accrochages avec M, mais ça restait dans l’éducation père-fille et elle comprend assez bien, avec le recul,
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