Inaccessible Étoile

non plus et quand nous sommes ensemble, nous allons au théâtre, à l’Opéra, voir des spectacles, habitant le coeur de Paris c'est facile, mais quelque chose à changé, quelque chose s'est cassé. De plus, le chien Boule est mort d'une leucémie canine.
Isabelle est une carriériste, elle passe plus de temps au travail que nous n'en passons ensemble et elle passe à côté de beaucoup de choses, mais ne s'en rend pas compte alors que moi je réapprends à vivre, à écouter, à observer.
Nous faisons de moins en moins l'amour, car elle rentre épuisée le soir et passe la plupart de son temps à dormir.
Alors seul, pour passer le temps, le Minitel ayant fait son apparition, je pianote histoire de dialoguer de façon conviviale avec des inconnus, de me changer les idées et de combler un vide.
Le Minitel, je le découvrirai, des années plus tard, n’est, tout au moins au niveau des messageries, qu’une gigantesque arnaque et hélas ce n'est pas le réseau. La note de téléphone est salée lorsque Isabelle la reçoit.
Le fossé se creuse. Il n'y a rien de constructible avec Isabelle, refusant mariage, enfant, ma nouvelle profession où, je ne fais plus que huit heures par jour avec tous mes week-ends.
De moins en moins de sujets de conversation, de dialogue et de partage.
Nous n'avons plus les mêmes ambitions, plus les mêmes centres d'intérêts. Sa passion à elle, c'est son travail, moi c'est la vie.
    Pourtant, hormis sa passion, Isabelle est une fille bien, c’est pourtant la seule que je trompe un jour, par ennui, par oisiveté conjugale.
Ça ne m'arrive qu'une seule fois, un jour où Isabelle est en vacances depuis plus d'un mois, seule chez sa grand-mère.
Je discute depuis quelque temps sur minitel avec Mireille, une ancienne relation que je n'ai pas revue depuis sept ans.
J'ai connu Mireille à Paris avant mon mariage avec Michelle et eu une brève aventure avec elle. Puis nous nous étions perdus de vue.
Nous nous sommes revus à l'occasion de ces vacances prolongées d'Isabelle, juste un soir.
Un moral plutôt bas, un petit resto sympa dans lequel Mireille m'a invité, l'alcool faisant, puis quelques slows dans une boîte voisine, il n'en faut pas plus ce soir-là pour que je passe la nuit avec.
Mireille est une métisse plutôt petite et mince avec des cheveux noir ébène et gaufrés lui descendant au bas des fesses. Métisse, car elle est d'origine kabyle d'Algérie.
Ce prénom pouvait sembler curieux pour une Kabyle, mais il lui venait d'une mère pied-noir, mais on ne se posait pas trop de questions.
Je trompe Isabelle plus par un concours de circonstances que pour toute autre raison et parce que Mireille est là au moment où il n'aurait mieux pas valu, à un moment où je me sens fort seul avec un moral au fond des chaussures. Mireille sait ce soir-là profiter de mon désarroi, elle est très douée dans l'art de la séduction et n'hésite pas à se montrer fort entreprenante malgré que j'aime Isabelle.
Ce n'est aucunement une excuse, aucune excuse n'est valable pour commettre l'adultère, mais encore une fois, l'absence d'Isabelle depuis plus d'un mois, mon moral bas, concoururent à ce qu'arrive ce qui n'aurait jamais dû se produire, d'autant que ça n'a jamais été dans ma nature d'être infidèle.
J'oublie Mireille, dont je n'ai d'ailleurs plus de nouvelles après cette nuit-là, lorsque Isabelle revient.
Elle a changé et les choses ne font qu'empirer.
    Nous ne partageons plus rien et le temps passé à son travail l'accable ainsi que son rêve d'avoir sa brasserie à elle. Nous ne faisons que nous croiser généralement, car elle rentre très tard de son travail et moi je me lève tôt pour aller au bureau.
Nous ne parvenons plus à être heureux ensemble. J'ai brisé ses rêves hôteliers en changeant d'activité professionnelle, mais elle n'y a pas renoncé, bien au contraire, avec ou sans moi, elle veut les réaliser. Il y a un gouffre entre nous maintenant.
Trois mois plus tard, Isabelle retourne voir sa grand-mère, passer un mois ou deux avec elle, de nouveau.
C'est à ce moment-là que Mireille m'appelle pour m'annoncer qu'elle est enceinte de jumeaux, de moi bien entendu. Dans la situation présente je me sens piégé, pire déchiré, car j'aime encore Isabelle, mal, mais je l’aime encore malgré tout ce qui nous éloigne maintenant.
D’un autre côté, je rêve d'avoir des enfants, et j'avais compris qu'Isabelle ne m'en donnerait jamais. Qu’elle n'en veut pas, pas