Indomptable

dans le château. L’un d’entre eux a
    empoisonné Dominic. Lorsque je trouverai de qui il s’agit, je
    le ferai pendre.
    Meg parut affligée.
    — Personne du château n’empoisonnerait…
    Sa voix s’éteignit lorsqu’elle se rendit compte que
    quelqu’un l’avait fait . Elle ferma les yeux. Inconsciemment,
    elle frotta ses mains sur ses bras comme pour se protéger
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    d’un vent froid d’hiver. Penser qu’une personne à l’intérieur
    de sa maison haïssait Dominic au point de vouloir le tuer
    lâchement la faisait littéralement frissonner.
    — Avant de vous voir vous battre pour la vie de
    Dominic, dit Simon, j’étais certain que vous étiez la per-
    sonne qui l’avait empoisonné.
    Les yeux de Meg s’agrandirent, ils étaient aussi verts et
    durs que les émeraudes que lui avait offertes Dominic.
    — Je suis une guérisseuse, répliqua-t-elle.
    — Oui, répondit Simon en souriant d’une manière
    presque douce. Sans vous, Dominic serait mort. C’est pour-
    quoi il est raisonnable de présumer que ce n’est pas vous qui
    l’avez empoisonné.
    — Peut-être personne n’a-t-il voulu l’empoisonner.
    Peut-être que la personne qui a mis la drogue dans la bière
    a versé trop de gouttes dans une des chopes et que Dominic
    a joué de malchance en recevant cette chope.
    Simon pencha la tête sur le côté comme pour réfléchir à
    cette éventualité.
    — Peut-être, dit-il après un moment, mais il n’y avait
    pas d’enthousiasme dans sa voix. Il n’y a pas beaucoup de
    chances que ce soit le cas.
    — Que pensez-vous qu’il soit arrivé ? demanda Meg.
    — Je pense que quelqu’un a empoisonné le tonneau
    de bière et ensuite a rajouté du poison dans la chope de
    Dominic par sécurité.
    — Qui ? Quand ?
    — Le tonneau a pu être empoisonné à n’importe quel
    moment.
    — Non. Seulement depuis la veille du mariage.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Pourquoi dites-vous cela ?
    — Ce fut à ce moment que j’ai découvert que la potion
    avait disparu, dit Meg.
    — En avez-vous parlé à Dominic ? demanda Simon.
    — Non.
    — Bon sang, pourquoi pas ?
    — Je n’étais pas certaine du genre d’homme que c’était,
    répondit franchement Meg. Dans tous les cas, cela aurait pu
    être un des vôtres qui avait volé le médicament.
    Simon fit un geste de dédain de la main.
    — Non. Les chevaliers sont loyaux. Dominic a vendu
    son âme pour rançonner leur libération.
    — Et pour le reste de vos gens ? Combien d’entre eux
    connaissez-vous suffisamment pour pouvoir vous porter
    garant de leur honnêteté ?
    — Arrêtez, ma sœur, dit impatiemment Simon. Quelle
    personne appartenant aux nôtres aurait pu connaître l’her-
    boristerie et savoir quelles plantes vous y gardez ?
    — Aucun habitant de Blackthorne ne va dans mon her-
    boristerie, à part Gwyn l’Ancienne.
    Simon plissa les yeux.
    — Où est-elle ?
    — Elle échange son savoir avec une femme sage qui vit
    dans un village au sud, à une journée de marche d’ici.
    — Elle aurait pu empoisonner la bière.
    — Si elle l’avait fait, tous les chevaliers seraient morts.
    Il lança à Meg un rapide regard noir.
    — Comment cela ?
    — Gwyn connaît le dosage, dit Meg de manière suc-
    cincte. La bouteille manquante ne contenait pas une quan-
    tité suffisante pour tuer quelqu’un une fois mélangée dans
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    un tonneau de bière, sauf si trois ou quatre hommes s’étaient
    partagé le tonneau entre eux.
    Simon sourit légèrement.
    — La bière les aurait tués en premier. Donc… Gwyn
    l’Ancienne.
    — Non. Gwyn ne pourrait tuer de cette manière, pas
    plus que moi. Elle est une Druide de la Vallée, une
    guérisseuse.
    — Eadith connaît-elle le dosage ? demanda Simon.
    — Non. Pourquoi ?
    — Elle a distribué la plus grande partie de la bière. Et
    elle hait les Normands.
    — Vraiment ? demanda Meg d’un ton sec. C’est pour
    cette raison qu’elle passe davantage de temps dans le lit de
    Thomas le Puissant que dans le sien ?
    — Elle a distribué la bière, insista Simon.
    — La catin en a distribué également, rétorqua Meg. La
    suspectez-vous ?
    — Marie ? Bien sûr que non. C’est Dominic qui
    l’entretient.
    — Et c’est moi qui entretiens Eadith. Elle peut être une
    commère agaçante, mais ce n’est pas une raison pour la sus-
    pecter d’un tel acte de haine.
    — Elle est ambitieuse, riposta Simon.
    — Oui. Elle désire un époux et une maison à