Indomptable
pou-
vait pas davantage effacer cette voix rauque émoustillée
qu’il ne pouvait assouplir l’épée masculine qui s’était rigidi-
fiée à la vue du corps nu de Meg. Il savait qu’il aurait dû se
retourner et s’en aller, mais cela aussi, il n’en fut pas capable.
Doucement, prenant énormément de plaisir dans ce
simple geste, Dominic commença à frotter Meg en commen-
çant par le cou et les épaules.
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INDOMPTABLE
— Est-ce que quelque chose ne va pas au château ?
demanda-t-elle avec anxiété.
— Non.
Dominic attrapa un coin du linge et sécha le creux de la
gorge de Meg où des gouttes d’eau s’étaient accumulées.
— C’est uniquement le seigneur du château.
— Que se passe-t-il ?
— Je suis venu ici avec le besoin impérieux de vous
emmener à la chasse. Je crains de devoir partir avec un
besoin encore plus impérieux.
— À la chasse ?
Meg était tellement excitée à cette perspective qu’elle
dansa sur place, faisant chanter les grelots dorés.
— Oh, oui, Dominic ! Allons à la chasse ! Envoyez-moi
Eadith pour qu’elle m’habille, et je serai prête avant même
que vous ayez le temps d’y penser.
Il sourit devant le plaisir qui animait le visage de Meg.
Le sourire devint quelque peu sombre lorsque ses mains se
mirent à frotter les courbes élégantes de son dos. Même si
un tissu le séparait du contact de sa peau, il pouvait sentir la
douce élasticité de sa chair.
Et il se souvenait de ce qu’il avait ressenti en touchant sa
peau nue.
— Nous n’avons pas besoin d’Eadith pour cela, dit
Dominic. Je vous aiderai.
— Mais cela ira plus vite si Eadith m’habille.
— Êtes-vous tellement empressée d’aller à la chasse ?
— Oui. John me laissait rarement y aller, pourtant
j’aidais à entraîner la plupart des faucons.
Un coup de tonnerre éloigné fit trembler l’air de bruits
sourds. Meg lança un regard inquiet en direction de la
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ELIZABETH LOWELL
longue fente de la fenêtre. On apercevait davantage de
nuages que de ciel bleu.
— Dépêchons-nous, dit Meg. Un orage menace.
— En effet. Il m’a déjà frappé.
Les doigts de Dominic se crispèrent, encerclèrent ses
fesses et se contractèrent fortement. Meg poussa un cri de
stupéfaction comme il agrippait son corps, et ses genoux
fléchirent.
— Ainsi, murmura-t-il. Cela vous fait le même effet.
— Qu… quoi ?
— Être couchée avec moi à la nuit tombée comme nous
l’avons déjà fait, respirant mon souffle, partageant ma cha-
leur… Vous avez pénétré sous ma peau jusqu’à atteindre la
moelle de mes os. Vous brûlez en moi, Meg.
Elle allait répondre, mais les mains de Dominic la pétri-
rent à nouveau, lui envoyant des éclairs de chaleur à travers
le corps. Tandis qu’elle gémissait, elle vit l’incendie brûler
dans ses yeux et sut qu’il avait raison ; quelque part durant
les longues nuits chastes qu’ils avaient passées allongés
côte-à-côte, la chaleur avait commencé à brûler au plus pro-
fond d’elle-même.
— Et j’ai commencé à brûler en vous, dit Dominic,
savourant le gémissement qu’il avait soutiré à Meg. Nous
allons brûler ensemble. Nous allons brûler…
— Dominic, murmura-t-elle.
Avant que Meg ne puisse ajouter un mot, sa bouche cou-
vrit la sienne, et sa langue chercha la sienne en un combat
intime qui dura jusqu’à ce qu’elle se retrouve sans souffle, se
laissant aller lourdement contre le corps de Dominic, perdue
dans ce baiser. Elle n’avait jamais rien connu de pareil au
plaisir que lui procurait Dominic. Elle se retrouvait sans
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INDOMPTABLE
défense face à cela. De même, elle ne pouvait lutter non plus
contre l’espoir des Druides de la Vallée qui brûlait en elle
aussi sauvagement que le désir.
« L’amour était certainement possible. Certainement… »
Au bout d’un moment, Meg commença à lutter contre
l’étreinte. À contrecœur, Dominic leva la tête et baissa les
yeux vers les joues enflammées de Meg. Son souffle était
rapide, et ses mamelons étaient aussi durs que de petits
cailloux contre le linge.
— Pourquoi me repoussez-vous ? demanda-t-il d’une
voix profonde.
— Pas vous. Le linge. Je voudrais vous caresser les che-
veux, mais je suis coincée comme un poisson dans un filet.
La vue des mamelons si durs de Meg troubla tellement
Dominic qu’il lui fallut un moment avant de comprendre
qu’il l’avait, en effet,
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