Indomptable

décrivent des actes…
    — Qui n’ont jamais eu lieu, rétorqua-t-elle.
    — J’espère que c’est la vérité. Mais l’espoir aussi n’est
    qu’un simple mot.
    Le plat de poisson arriva, interrompant la conversation.
    En silence, Dominic se concentra sur l’anguille bouillie et
    son savoureux bouillon. Le même silence régna durant le
    plat de volaille. Les pigeons étaient maigres, mais épicés
    avec soin et assez dorés à la suite de leur passage à la broche.
    Dominic mangea deux oiseaux avec la même précision et la
    même maîtrise que dans tout ce qu’il faisait.
    Meg se demanda sérieusement s’il arrivait de temps en
    temps à Dominic de donner du lest à sa maîtrise de soi ou
    s’il était réellement aussi froid qu’il le paraissait. À peine
    cette pensée lui était-elle venue à l’esprit qu’elle se sou-
    vint de son expression quand il s’était tenu debout entre
    ses cuisses dans la salle de bain. Son visage avait reflété la
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    même passion que celle qui l’avait fait frissonner de manière
    visible au moment où sa chair érigée et excitée avait pour la
    première fois rencontré son antre sensuelle.
    Une bouffée de chaleur monta aux joues de Meg à ce
    souvenir. Elle tendit la main vers sa bière et but rapidement
    dans l’espoir d’éteindre les feux troublants que Dominic
    avait allumés en elle.
    À côté d’elle, Dominic redéposa sa propre chope sur la
    table avec un bruit sourd et se tourna vers son frère.
    — Quelles sont les nouvelles, Simon ?
    — Les mêmes. Les mercenaires rôdent dans vos
    domaines comme les loups qu’ils sont. Quand nous tom-
    bons sur eux, ils s’évanouissent dans les airs. Lorsque nous
    tournons le dos, ils réapparaissent.
    Même si Simon parlait doucement, Meg l’entendit par-
    dessus la cacophonie du repas qui régnait. Son souffle resta
    coincé dans sa gorge jusqu’à en avoir mal.
    Elle continuait à rêver et elle continuait à se réveiller à la
    fois glacée et en sueur.
    — Bon sang, marmonna Dominic. Duncan ne récoltera
    rien de plus que des ennuis, il sera traqué comme un loup
    et abattu. Il me semblait être un homme plus intelligent que
    cela.
    — C’est un bâtard, dit Simon d’un ton pragmatique. Il
    fera ce qu’il faut pour obtenir des terres. Apparemment, il a
    des espions ici. Il sait que vos chevaliers ne sont pas encore
    arrivés. C’est pour cette raison qu’il est aussi audacieux.
    — Oui, admit Dominic d’un ton grave. Quelles sont les
    nouvelles de Sven à propos de ce qui se passe dans le Sud ?
    — Dix jours ou davantage avant que le reste de tes che-
    valiers et de ta suite n’arrivent. Les tempêtes ont été violentes.
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    — Bon sang. Si j’avais su, j’aurais attendu avant de me
    marier.
    Simon sourit faiblement.
    — J’en doute, mon frère. Ce sont les rumeurs à propos
    de Duncan qui t’ont incité à venir dans le Nord en premier.
    Un plateau garni d’un cochon rôti entier apparut devant
    Dominic avant qu’il ne puisse répondre. Le sanglier était
    maigre à cause de l’hiver et vieux aussi, mais les cuisinières
    avaient fait de leur mieux. Les oreilles étaient dorées à sou-
    hait et encore intactes, et la peau était d’un brun foncé qui
    présageait d’un goût aussi succulent que l’âge et la condition
    de l’animal le permettaient.
    — J’espère que la chasse sera un succès, dit Dominic.
    Si les cuisinières sont capables de faire aussi bien avec un
    vieux sanglier gâteux, imagine ce qu’elles seraient capables
    de faire avec la venaison.
    — Arrête. Tu vas me faire baver, dit Simon.
    Les lévriers s’agitèrent sous la table en grognant et
    jappant.
    — Baron, tonna sèchement Dominic. Assez !
    Après quelques jappements et un léger grognement, les
    chiens se calmèrent.
    Dominic se saisit de son couteau à la ceinture et coupa
    quelques morceaux de viande pour lui-même et pour Meg.
    De la fumée s’en échappa, et des sucs couleur ivoire se
    répandirent sur le plateau pour former une flaque chaude.
    La farce composée de figues, d’oignons et de romarin
    s’échappa. Du pain chaud fut distribué en même temps que
    la viande.
    Lorsqu’un bol rempli de légumes cuits fit son appari-
    tion, Dominic regarda Meg avec un air inquisiteur. Souriant,
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    Meg disposa les légumes à côté de sa viande, coupa un mor-
    ceau de pain pour récolter les sucs et commença à manger
    avec une