Indomptable

bourgeons qui s’ouvraient sous la chaleur du
    soleil. Des fleurs sauvages s’épanouissaient ; leurs couleurs
    étaient vives, comme le jaune et le bleu, le pourpre et l’or, et
    elles profitaient des derniers jours qui leur restaient pour
    absorber la lumière du soleil avant que les feuilles des
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    chênes, des bouleaux, des saules et des aulnes ne se déploient
    pour former une dense canopée forestière. Une fois les
    arbres complètement recouverts de feuilles, peu de lumière
    du jour atteindrait le sol. La mousse verrait le jour et se pro-
    pagerait, et les fougères déploieraient leurs bouquets verts
    ancestraux.
    Malgré la présence de chevaliers armés dans tous les
    coins et le vieux palefroi qu’elle montait, Meg prenait plaisir
    à cette balade. La jolie mélodie des clochettes qui ornaient
    ses bijoux et son manteau semblait inciter les oiseaux chan-
    teurs à de plus grandes effusions, ce qui égayait la journée
    en musique.
    Dans le ciel, un aigle était en quête d’une proie. Son cri
    perçant ressemblait à la mélodie sauvage de la liberté. Meg
    mit sa main en visière et regarda en l’air pour admirer le vol
    aisé de l’oiseau. Comme toujours, elle aspirait à savoir ce
    que l’on ressentait à planer dans la beauté ensoleillée du
    ciel.
    — Simon ? appela Dominic en tirant sur les rênes de
    son étalon. Est-ce l’endroit où tu as repéré les traces du cerf ?
    Simon observa la zone juste devant eux où affluaient
    des ruisseaux qui coulaient des montagnes et se jetaient
    dans la rivière de Blackthorne. Trop mouillé pour les arbres,
    le sol formait un marécage parsemé de plans d’eau. Des
    ruisselets d’eau en mouvement serpentaient au milieu
    des joncs bruns et formaient des ramifications aquatiques
    dont la couleur était argentée, bleue, ou noire selon l’heure
    du jour.
    — Cela y ressemble, répondit finalement Simon. Je suis
    arrivé de ce côté, là-bas. Le lieu païen se trouve au-delà, à
    l’ouest.
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    ELIZABETH LOWELL
    Simon désignait un endroit à l’écart du chemin carros-
    sable qui menait à Carlysle, un des six domaines, situé le
    plus au nord, que Dominic avait récemment acquis en même
    temps que l’unique héritière et fille de John de Cumbriland.
    De l’autre côté du marais, les montagnes s’érigeaient de
    manière abrupte. De nombreuses crêtes étaient recouvertes
    de la neige de la dernière tempête. Des couronnes blanches
    brillaient également sur les rochers escarpés et ne fon-
    draient pas avant que l’été soit déjà bien avancé.
    — Meg ? demanda Dominic. Y a-t-il un passage à tra-
    vers le marais pour rejoindre le vallon là-bas ?
    Elle regarda en direction du vallon sauvage qui se
    trouvait entre les montagnes au-delà du marécage. En été, le
    vallon serait recouvert d’une forêt dans un dégradé de vert,
    et de clairières ensoleillées aux herbes denses. En cet ins-
    tant, il était constitué d’une forêt aux troncs pâles, aux bran-
    ches sombres fantasmagoriques, où seul le sol avait acquis
    une couleur verte à la suite de son exposition saisonnière au
    soleil comme chaque année. Un ruisseau scintillant serpen-
    tait dans les clairières où de nouvelles herbes recouvraient
    le tapis brunâtre des herbes de l’an passé.
    — Un chemin de chasse coupe sur la gauche, répondit
    Meg en le désignant de la main. Traverser le marais prendra
    du temps, mais ensuite, le chemin sera assez facile.
    Dominic promena son regard sur la campagne, mémori-
    sant la localisation des montagnes et du vallon, de la forêt,
    de la clairière et du marais. Il adressa un regard au maître-
    chien qui hocha la tête avec enthousiasme. Les chiens, eux
    aussi, étaient impatients de commencer la chasse. Ils
    n’avaient pas eu droit à beaucoup d’exercice depuis
    qu’ils avaient quitté la Normandie.
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    INDOMPTABLE
    Tout à coup, Dominic envoya le maître-chien en éclai-
    reur. Lorsque le chemin de chasse sinueux fut découvert
    dans le marécage, l’homme fit retentir son cor d’une courte
    note qui rassembla les chiens.
    — Tu y vas en tête, dit Dominic à Simon.
    Surpris, Simon commanda à son étalon de passer devant
    son frère. Les chevaliers, tout aussi étonnés, furent envoyés
    vers l’avant d’un geste de la main. Dominic se plaça derrière
    le palefroi de Meg. Elle se tourna et lui lança un regard
    inquisiteur.
    — Je ne voulais pas que vous soyez piétinée par les