Indomptable
mais très vite, un homme à terre pouvait
se fatiguer ou trébucher. Alors, Duncan se jetterait sur lui,
et Dominic mourrait.
L’étalon brun chargea Dominic, prenant de la vitesse à
chacune de ses enjambées. Dominic attendit, à moitié
accroupi, son poids sur la pointe des pieds, manifestement
prêt à sauter de l’un ou l’autre côté. Sur le point d’attraper sa
proie, Duncan se leva légèrement sur sa selle, une grimace
féroce sur le visage alors qu’il fonçait sur le seigneur
normand.
Afin d’éviter la lance, Dominic devait se relever le plus
tard possible pour couper la route au destrier ou s’en écarter.
Au moment où Dominic bougea, le cheval était si proche
qu’il fut aspergé par la terre soulevée par les sabots de
l’étalon. Juste avant qu’il ne soit écrasé sous les pattes
de l’étalon, il sauta de côté.
Un cri singulier s’éleva au-dessus de la foule, un grogne-
ment qui aurait aussi bien pu être en faveur du seigneur de
Blackthorne ou contre lui. Il fut de nouveau chargé par
Duncan. Dominic sauta encore de côté au dernier moment.
Le jeu du chat et de la souris se poursuivit durant plusieurs
nouveaux passages. Chaque fois que Duncan chargeait, il se
penchait un peu plus en avant sur les étriers, impatient de
mettre fin au combat inégal.
Au sixième passage, Dominic fit un nouveau bond, mais
ce fut dans la direction de Duncan, et non de côté. Attrapant
le pied droit de Duncan, Dominic le tira de toutes ses forces.
La tactique fut payante. Duncan glissa de sa selle.
Dès qu’il fut désarçonné, Duncan lâcha la lance inutile
et empoigna son épée. Même s’il atterrit lourdement sur son
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INDOMPTABLE
épaule, il roula tout comme l’avait fait Dominic et se remit
sur ses pieds comme un chat.
Avant que Duncan ne soit prêt, Dominic le frappa à
l’arrière des genoux avec le plat de son épée. Duncan tomba
en arrière. Il n’avait aucune chance de reprendre son équi-
libre ou de pouvoir utiliser son épée ; Dominic glissa la
pointe de son glaive entre le menton de Duncan et l’ouver-
ture de sa capuche en cotte de mailles.
Duncan se figea, s’attendant à mourir dans les pro-
chaines secondes. Dominic se tenait debout au-dessus de lui
et respirait profondément après ses récents efforts. Sous la
pointe de l’épée, un chaud filet de sang coula lentement le
long du cou de Duncan.
— Un jour, vous m’avez dit que vous ne vous age-
nouilliez devant personne si ce n’est votre roi écossais, dit
Dominic d’une voix rude qui porta facilement sur le champ
de bataille.
Duncan, les yeux plissés, s’attendait à mourir
immédiatement.
— Je vous donne le choix, Duncan de Maxwell. Mourez
maintenant ou acceptez-moi comme votre seigneur.
Pendant plusieurs secondes, seul le silence régna dans
la prairie. Ensuite, le Fléau Écossais jura, lâcha la poignée
de son épée et grimaça.
— Mieux vaut être votre vassal que de la nourriture
pour les vers, s’exclama Duncan.
Dominic releva la tête et rit.
— En effet, Duncan. C’est beaucoup mieux.
D’un mouvement fluide, Dominic replaça son épée dans
son fourreau et tendit une main pour aider Duncan à se
relever. Mais au lieu de se mettre debout, Duncan mit un
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ELIZABETH LOWELL
genou à terre et baissa la tête, montrant à tous ceux qui se
trouvaient dans la prairie qu’il se rendait devant Dominic le
Sabre même s’il n’y avait pas d’épée appuyée contre sa
gorge.
— Relevez-vous, dit Dominic.
Quand Duncan s’exécuta, Dominic ramassa l’épée de
Duncan et la lui tendit, la poignée vers l’avant.
— Vous m’avez donné votre parole, dit Dominic. Je n’ai
pas besoin d’autre preuve de votre loyauté. Et un chevalier
sans arme n’est bon pour personne, en particulier pour son
seigneur.
Duncan regarda son épée et ensuite l’arme de Dominic
dans son fourreau. Il sourit bizarrement, et d’un geste
rapide, plaça également sa lourde épée dans son fourreau.
Pendant qu’il s’exécutait, un long soupir s’éleva au-dessus
des gens dans la prairie.
Dominic se tourna vers les chevaliers qui attendaient,
mais ce furent les mercenaires qui eurent à pâtir de son
regard scrutateur.
— Je donne à Duncan de Maxwell un vaste domaine
sur les terres disputées par les rois écossais et anglais.
Duncan se tourna et fixa Dominic.
— Ceux d’entre vous qui suivent Duncan ont le choix,
poursuivit
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