Indomptable
n’en montra rien ni en parole ni en action.
De l’affection entre eux.
Elle prétend être satisfaite de son glacial seigneur normand.
Elle sourit et attend son heure.
453
ELIZABETH LOWELL
— Aïe ! Que Dieu me rende aveugle, êtes-vous en train
d’essayer de terminer ce que votre époux a commencé ?
— Êtes-vous certain de ne pas avoir de difficulté à
avaler ? demanda Meg.
— J’en suis certain.
— Bien, vous êtes un larron bien chanceux, Duncan de
Maxwell.
— Oui, admit-il. Mais je n’aurai jamais d’épouse comme
vous, Meggie.
— Vous devriez remercier le seigneur pour cela,
rétorqua-t-elle. Demandez à Dominic. Je lui cause tellement
de soucis qu’il doit me faire porter des grelots comme un
chat ou un faucon.
— Est-ce que Dominic est cruel avec vous ? demanda
Duncan dont la voix ne plaisantait plus.
— Avec son épouse appartenant aux Druides de la
Vallée ? Avec son seul espoir d’obtenir des héritiers légi-
times ? Est-ce que mon époux vous a frappé au point de
vous rendre stupide ? demanda sèchement Meg.
— Bon sang, non. Cet homme est aussi rusé qu’un loup.
— Il est aussi rusé qu’une meute de loups. Et il n’est pas
cruel avec moi. Mes jets, après tout, sont à peu près pareils à
ceux de son merveilleux faucon pèlerin.
Duncan éclata de rire.
Souriant tandis qu’elle ordonnait à Duncan de rester
tranquille, Meg étala un baume sur les différentes écor-
chures que Duncan présentait sur son large torse.
Elle attend le bon moment.
Pour le mercenaire écossais qu’elle a toujours aimé.
Elle attend.
454
INDOMPTABLE
— Si vous ressentez la moindre difficulté à avaler,
venez immédiatement me voir, dit Meg en étalant le baume
sur une blessure que Duncan avait à l’épaule.
— C’est ce que je fais toujours, Meggie. Votre toucher à
lui seul soignerait un homme, bien plus que vos potions
magiques des Druides de la Vallée.
Dominic ôta son heaume et le déposa sans ménage-
ment sur une table proche. Il le fit avec une telle force que la
bière fit un bond dans le bol que Simon avait laissé aux
chevaliers.
Meg leva rapidement les yeux. Ses yeux verts détaillè-
rent Dominic comme des mains invisibles à la recherche de
blessures cachées. Ce qu’elle aperçut fut une colère glaciale
qui lui fit se rendre compte qu’elle se tenait entre les cuisses
musclées de Duncan. Le rouge lui monta aux joues. Elle se
recula avec empressement.
Duncan se tourna et observa Dominic. L’expression sur
le visage du seigneur faisait comprendre qu’il n’était pas
content de trouver son épouse en compagnie de Duncan à
moitié nu. Duncan sourit plutôt sardoniquement.
— Maintenant, je sais pourquoi vous m’avez donné un
domaine qui se trouve à trois jours d’ici, dit-il.
— Veillez à vous y rendre le plus vite possible, dit
Dominic d’un ton glacial.
— Oui, monsieur. C’est ce que je vais faire. J’aime ma
tête là où elle se trouve en ce moment.
Duncan se leva et quitta rapidement le bureau, attrapant
son manteau au passage. Les yeux gris et froids de Dominic
pesèrent sur lui tout au long de son chemin vers la sortie.
455
ELIZABETH LOWELL
— J’ai demandé à Eadith de préparer un bain, dit Meg.
Il devrait être prêt maintenant. Dois-je demander à Simon
de venir vous aider ?
— Non. Je pense que je vais goûter moi aussi aux joies
de votre « toucher curatif ».
Les paroles furent pareilles à un coup de fouet. Meg se
raidit.
— Vous n’avez aucune raison de faire allusion à quoi
que ce soit d’indécent, dit-elle, courroucée.
Dominic leva un sourcil noir d’un air sceptique.
— Il n’y a rien entre Duncan et moi, dit Meg. Pour
l’amour de Dieu, mon époux, je suis venue vierge jusqu’à
votre couche !
— Mais vous ne pourrez le faire chaque fois, n’est-ce
pas ? Un homme peut être certain de la fidélité d’une femme
une seule fois.
Meg écarquilla les yeux.
— Vous ne pouvez penser ce que vous dites là !
— Je le peux. Je le fais. Encore une fois, je regrette de
ne pas avoir tué ce bâtard écossais.
Le calme envahit Meg, comme la nuit qui fait reculer la
lueur du jour.
— Qu’ai-je fait pour mériter votre méfiance ? demanda-
t-elle d’une voix distante.
Le ton de Meg ne fit que jeter de l’huile sur le feu, car la
colère de Dominic brûlait déjà à la suite des dernières rémi-
niscences du combat qu’il avait été sur
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