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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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l’en-
    tendre, Simon se tourna vers son frère.
    — À présent, tous les paysans sauront ce qui se trouvait
    dans les coffres qu’ils regardaient passer par les portes du
    château, dit Simon d’un ton neutre.
    — C’est une bonne chose que les vassaux sachent que
    leur nouveau seigneur n’est pas pauvre au point de devoir
    les tuer à la tâche pour pouvoir nourrir et armer convena-
    blement ses chevaliers.
    — Et les futures épouses ? demanda Simon. Est-ce éga-
    lement une bonne chose qu’elles le sachent ?
    — Particulièrement les futures épouses, dit Dominic
    avec une âpre satisfaction. Je n’ai pas encore vu de femme
    dont les yeux ne s’illuminent pas à la vue de bijoux en or.
    — Toujours le stratège à l’œuvre.
    Dominic sourit d’un air plutôt grave au souvenir de la
    jeune femme aux yeux émeraude qui l’avait presque déjoué
    dans la fauconnerie.
    — Pas toujours, Simon. Mais j’apprends de mes erreurs.
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    c 4
    Un vent piquant souffla à travers le mur d’enceinte, sou-
    levant les jupes et les vestes courtes et faisant grimper
    la fumée provenant des cuisines haut dans le ciel gris.
    Même si Meg appréciait habituellement une vive brise de
    printemps parfumée par l’apparition des premières plantes,
    à cet instant, elle était trop énervée pour remarquer quoi
    que ce soit à part le garde-chasse qui se tenait devant elle.
    — Que voulez-vous dire par « il n’y aura pas de
    venaison » ? demanda Meg, la voix inhabituellement aiguë.
    Le garde-chasse regarda ailleurs et se tordit nerveuse-
    ment les mains.
    — Impensable, madame. Cela s’est tellement effondré
    par endroits qu’un lièvre ne pourrait y bondir, encore moins
    un cerf. Les biches… elles ont pris la fuite.
    — Depuis combien de temps le parc aux cerfs est-il
    dans un tel état ?
    Regardant ses pieds, le garde-chasse marmonna quelque
    chose.

    — Parlez, dit-elle. Et regardez-moi quand vous parlez.
    Meg prenait rarement un ton semblable avec les vassaux
    du roi, cependant ils lui mentaient rarement.
    Ce n’était pas le cas, à présent. Les mensonges du garde-
    chasse étaient si gros qu’ils lui entravaient la gorge, tels des
    os de poulet.
    — Je… les vents… euh… dit-il.
    ELIZABETH LOWELL
    Ses yeux bleu pâle suppliaient Meg, provoquant en elle
    une compassion forcée.
    — Brave homme, qui vous a demandé de me mentir ?
    demanda-t-elle gentiment.
    Ses mains rendues rêches par les cordes d’arc, les pièges,
    les couteaux à dépecer, imploraient silencieusement Meg de
    faire preuve de bonté.
    — Le propriétaire, chuchota finalement le garde-
    chasse.
    — Il est trop faible pour quitter son lit. Êtes-vous allé
    dans sa chambre, dans ce cas, pour qu’il vous ordonne de
    mentir à la maîtresse du château ?
    Le garde-chasse secoua si vivement la tête que ses che-
    veux gras se soulevèrent.
    — Monsieur Duncan, maîtresse. Il me l’a dit.
    Meg retrouva son calme.
    — Qu’est-ce que Duncan vous a dit ?
    — Pas de venaison pour le Normand.
    — Je vois.
    Elle voyait clairement.
    Cela fit frissonner Meg. Elle avait été ravie de voir
    Duncan rentrer de croisade, étant donné que son cousin
    Rufus n’était pas intéressé par le maintien de la paix avec
    Henri. Peu importe qu’elle aime peu l’idée d’être promise à
    un chevalier normand inconnu, Meg aimait la perspective
    de moins de sang versé. Le harcèlement incessant et les
    attaques contre le roi d’Angleterre — et parmi les saxons
    ambitieux alors que leurs chefs tout comme Duncan étaient
    partis mener une sainte croisade — avaient épuisé les gens
    du château de Blackthorne, ses champs, et l’espoir d’un
    futur meilleur.
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    INDOMPTABLE
    Les vassaux attribuaient leur mauvaise fortune à leur
    seigneur ainsi qu’à la revanche d’une sorcière des Druides
    de la Vallée offerte au mauvais homme. Meg reprochait les
    champs dévastés à l’inattention de son père, un homme
    obsédé par sa volonté d’arrêter l’avance des Anglais en
    mariant sa fille à un comte nommé Duncan de Maxwell, le
    Fléau Écossais.
    « Ah, Duncan. Ne succombez pas aux ruses de mon
    père. Elles mèneront à la peste et à la famine, à des prairies
    ensanglantées et à une tombe prématurée. »
    — Madame ?
    La voix du garde-chasse était incertaine. La fille du sei-
    gneur le regarda, le teint blême et les traits tirés, l’air bien
    trop vieille, même pour une jeune femme célibataire de dix-
    neuf

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