Indomptable

accomplir son
    devoir, mais elle le fera. Pour ce qui est du reste, il y a tou-
    jours des jeunes filles aux alentours du château. Ou encore
    la talentueuse Marie.
    — Une jolie putain, mais une putain quand même. Je
    l’ai emmenée plus pour mes chevaliers que pour moi-même.
    Je ne veux pas de querelles avec mes vassaux à propos de
    leurs filles.
    — Je sais. Je suis le seul à le croire, d’ailleurs.
    Dominic grogna et continua à se sécher et à se fric-
    tionner énergiquement. La seule pensée qu’un de ses cheva-
    liers coince la jeune femme des fauconneries envoya une
    froide colère se déployer dans les tripes de Dominic.
    — Je ferais mieux de mettre mes chevaliers en garde
    une fois encore, dit-il platement. Ils ne harcèleront ni ne
    tourmenteront de jeunes filles non consentantes. En
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    INDOMPTABLE
    particulier aucune ayant les cheveux rougeoyants comme le
    feu, la peau telle une crème délicate et les yeux pareils aux
    plus belles émeraudes d’un sultan.
    Simon, étonné, haussa les sourcils.
    — Je pensais que tu n’aimais pas les jeunes femmes au
    teint de petit-lait.
    — Il y a une différence entre la crème et le petit-lait,
    rétorqua Dominic.
    — Tu sembles complètement emballé par cette jeune
    femme. Cela ne te ressemble pas.
    Dominic haussa les épaules.
    — C’est une jeune femme inhabituelle. Bien plus propre
    que les filles ordinaires du pays, aux manières élégantes et
    aux mains délicates.
    — Tu as toujours préféré les femmes mûres et consen-
    tantes, plutôt du genre rose épanouie, désireuse de se faire
    piquer par le doux dard de l’abeille.
    — Oui.
    — Est-elle consentante ?
    Le sourire que Dominic offrit à son frère le fit sourire.
    — Elle le sera, dit Dominic. Je lui plaisais, même si cela
    la rendait nerveuse. Ah, quelle joie cela sera de la séduire.
    Elle est faite pour le printemps, la saison du désir. Il n’y aura
    pas d’hiver pour l’homme qui dormira dans son fourreau
    chaleureux. Elle…
    Dominic interrompit brutalement ses paroles et se
    tourna en direction de bruits de pas précipités.
    — Lord Dominic, appela l’écuyer derrière les tentures.
    — Qu’y a-t-il ? demanda Dominic impatiemment.
    L’as-tu trouvée ?
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    ELIZABETH LOWELL
    — La servante de Lady Margaret voudrait vous parler.
    C’est très urgent, seigneur.
    — Bon sang, murmura Dominic.
    Il enroula le linge autour de ses hanches, attrapa sa cape
    et couvrit ses épaules afin de se protéger des courants d’air
    froids.
    — Pourquoi les seules femmes qu’on puisse trouver
    sont-elles celles qu’on ne désire pas voir du tout ?
    grommela-t-il.
    Simon ouvrit la bouche pour parler, mais Dominic
    n’avait pas fini.
    — Une jeune femme au teint de petit-lait provenant
    d’un temple de garces… dit-il dans sa barbe. Mon Dieu que
    cette femme m’ennuie.
    — Est-ce un oui ou un non, à la requête d’audience
    d’Eadith ? demanda Simon.
    — Fais entrer cette bonne veuve, dit Dominic sur un
    ton neutre.
    Eadith devait écouter attentivement. Les tentures s’écar-
    tèrent, et elle entra. Lorsqu’elle se rendit compte que
    Dominic était aussi peu vêtu, ses yeux s’arrondirent et le
    fixèrent.
    — Parlez, dit-il, énervé. Où se trouve votre maîtresse ?
    — Lady Margaret implore votre compréhension. Elle
    est indisposée, dit Eadith hâtivement.
    Cependant, malgré son malaise, Simon nota que les
    yeux bleu clair de la veuve dévoraient chaque parcelle du
    corps du seigneur qui se tenait imperturbable devant elle,
    fraîchement sorti de son bain.
    Dominic jeta un coup d’œil aux traits pâles de la ser-
    vante, à ses cheveux blonds et ses lèvres fines ; il aurait
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    INDOMPTABLE
    voulu se trouver à nouveau en présence des femmes sarra-
    sines. Leur peau mate et dorée était aussi séduisante que les
    regards en coin de leurs yeux noirs brillants. À côté d’elles,
    les femmes des frontières nordiques paraissaient aussi pâles
    qu’un vulgaire fromage campagnard.
    Excepté une fille aux yeux verts, et celle-ci s’était enfuie
    aussi vite que ses jambes galbées le pouvaient. Ce souvenir
    irritait encore Dominic.
    « Bon sang ! Depuis quand une douce caresse fait-elle
    fuir une jeune paysanne ? »
    — Indisposée, vraiment ? dit Dominic d’une voix dou-
    cereuse. Rien de sérieux, j’espère.
    — Son père est malade. Cela doit certainement être
    sérieux.
    — Je suis son futur époux.
    Les dents de Dominic apparurent en