Indomptable

séduite par un Saxon aux yeux
    274
    INDOMPTABLE
    noisette et aux paroles mielleuses et qui a une furieuse envie
    de me tuer, de me prendre mon épouse et mon château.
    Simon grogna.
    — Peut-être cela te plaît-il de la séduire, mais les gens
    du château commencent à s’impatienter, dit carrément
    Simon. Ils chuchotent à propos de Duncan de Maxwell qui
    viendrait délivrer leur maîtresse.
    — Bon sang ! s’exclama Dominic, dégoûté. Je n’ai pas
    touché à un seul des cheveux de la jeune femme. Je l’ai
    traitée aussi précautionneusement que le plus précieux des
    faucons jamais arrivé dans les fauconneries.
    — Dans ce cas, il faut que tu la leur montres afin qu’ils
    puissent voir d’eux-mêmes qu’elle est en bonne santé. Et
    fais-le au plus vite.
    Dominic regarda son frère à travers ses yeux plissés.
    Simon se rendit avec la confiance d’un homme qui savait
    que son opinion était respectée même si elle n’était pas la
    bienvenue.
    — Est-ce que Duncan rôde dans les parages ? demanda
    Dominic au bout d’un moment, se demandant si c’était cela
    qui se cachait derrière le conseil direct de Simon.
    — Quelqu’un rôde, répondit Simon. Les chiens ont
    trouvé un cerf abattu au bout du domaine. Il ne restait que
    la tête et les sabots.
    — Les braconniers sont assez fréquents.
    — Des chevaux de bataille ? demanda Simon sarcasti-
    quement. Ils ont aussi…
    Dominic leva la main pour demander le silence tandis
    qu’Eadith approchait avec deux chopes de bière. Lorsque
    275
    ELIZABETH LOWELL
    Simon tendit la main pour en attraper une, elle la porta hors
    d’atteinte.
    — Non, monsieur. C’est au seigneur de boire en pre-
    mier, dit-elle audacieusement. Il n’a pas beaucoup bu durant
    son repas avec son épouse.
    Souriant à Dominic, Eadith lui tendit une chope.
    — Merci, dit-il, lui renvoyant sa courtoisie malgré son
    aversion pour ses yeux pâles et cupides.
    Dominic but, grimaça et finit rapidement sa bière. Simon
    expédia la sienne à la même vitesse.
    — J’en ai rarement bu d’aussi mauvaise, murmura
    Dominic tandis qu’il rendait la chope à Eadith. Pouah.
    Même la bile aurait meilleur goût.
    — Ce doit être un tonneau qui a tourné, admit Simon.
    Il cracha.
    — Plus amère que la jalousie d’une sorcière.
    — Dois-je vous apporter de la bière fraîche ? demanda
    Eadith à la hâte.
    — Pas pour moi, répondit Dominic.
    Simon secoua la tête. Lui aussi avait eu assez de bière
    amère de Blackthorne.
    Eadith emporta les chopes et traversa rapidement
    la cour. D’autres hommes l’appelaient pour recevoir de la
    bière. Ils mouraient de soif après s’être battus avec presque
    la moitié de leur poids en épée et armure sur le dos.
    — Il y a des traces, poursuivit Simon comme s’ils
    n’avaient pas été interrompus, qui montrent que Duncan et
    ses mercenaires sont en train de construire un château
    illégal à moins d’une demi-journée d’ici. Les rumeurs avan-
    cent qu’ils construisent une muraille et un mur d’enceinte.
    276
    INDOMPTABLE
    Silencieusement, Dominic leva la tête pour observer les
    nuages qui passaient au-dessus de l’enceinte en pierre
    sombre du château.
    — Dominic ? l’appela Simon.
    — Il n’y a rien que je puisse faire au sujet de Duncan
    avant l’arrivée de mes chevaliers supplémentaires, dit bru-
    talement Dominic. J’ai suffisamment de chevaliers pour
    protéger le château de Blackthorne contre toute attaque,
    rien de plus. Si je détourne mon esprit de la sécurité du châ-
    teau à cause de nombreux cerfs abattus et des rumeurs de
    châteaux illégaux, je perdrai à la fois les terres et la vie.
    Simon voulut protester, mais il s’abstint. Lorsqu’il s’agis-
    sait de stratégie, il s’en remettait aux compétences de son
    frère.
    — L’accepter a un goût amer, dit Simon au bout d’un
    moment.
    — Oui, dit simplement Dominic.
    Sur ce, il traversa la cour.
    — Où vas-tu ? lui demanda Simon.
    — Voir mon petit faucon. Elle me lavera de cette
    amertume.
    Le stimulant que Meg avait administré à Adela était puis-
    sant et dangereux, mais il n’y avait pas d’autre choix pos-
    sible. Si le bébé ne venait pas à naître rapidement, ni la mère
    ni l’enfant ne survivraient à la nuit qui allait arriver.
    — Je suis désolée, dit tristement Meg. Je ne peux rien
    vous donner pour soulager la douleur à part une simple
    pommade.
    — Ce n’est pas… grave, haleta Adela. La