Interdit

la joue de son époux.
    — Je sais, dit-elle fièrement. C’est pour cela que vous
    êtes le Loup des Druides de la Vallée. Vous êtes assez fort
    pour ne pas tuer.
    Dominic sourit et couvrit la main de sa femme de la
    sienne.
    — Vous feriez mieux de vous occuper de la sorcière, dit
    Sven en jetant une couverture sur Ambre. Elle est pâle et
    froide comme la mort.
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    ELIZABETH LOWELL
    Les clochettes chantèrent doucement lorsque Meg se
    précipita vers Ambre. Elle s’agenouilla pour la toucher. Sa
    peau était effectivement très froide. Sa respiration était iné-
    gale, trop creuse. Son cœur battait trop vite.
    Perplexe, Meg se tourna vers Simon.
    — Que lui avez-vous fait ? demanda-t-elle.
    — Je lui ai attrapé le poignet.
    — Assez fort pour lui briser les os ? demanda-t-elle.
    — Non, mais cela me serait égal si c’était le cas, dit-il.
    Cette sorcière de malheur mérite bien pire que quelques os
    cassés pour ce qu’elle a fait à Duncan.
    — Je l’ai vu, madame, confirma Sven. Il a à peine touché
    la fille, et pourtant, elle a crié comme une âme sentant les
    flammes de l’enfer pour la première fois.
    Meg inclina la tête comme quelqu’un qui écoute un son
    lointain.
    — Cela correspond, dit-elle enfin.
    Elle rejeta un pan de couverture. Ambre avait les poi-
    gnets liés avec soin devant elle.
    — On dit que quiconque la touche la fait souffrir, ajouta
    Sven.
    — Oui, dit-elle.
    Ses doigts s’arrêtèrent au-dessus des poignets d’Ambre.
    Il n’y avait aucune marque évidente de contusions, aucun
    signe d’enflure. Il n’y avait pas non plus de traces de coups
    sur son corps.
    Pourtant, elle était sans connaissance, la peau glaciale,
    le cœur battant à tout rompre, la respiration trop légère.
    Après avoir tiré sa cape et la couverture plus fermement
    sur Ambre, Meg retourna auprès de Duncan. Mais
    lorsqu’elle voulut s’agenouiller près de lui, la main de
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    INTERDIT
    Dominic l’en empêcha. Il la tira en arrière, la mettant der-
    rière son dos imposant.
    Elle était hors de portée de Duncan désormais, même si
    lui avait été libre de l’atteindre.
    — Laissez-le tranquille, dit Dominic. Il est comme un
    étranger. Il ne nous connaît point.
    — Il m’a reconnue, dit-elle.
    — Vraiment ? marmonna Simon. Ou a-t-il été surpris
    d’entendre une voix de femme ?
    — Demandez-lui, dit brusquement Dominic. Il fait
    semblant de dormir.
    Sur ces mots, il observa le chevalier qui lui avait juré
    fidélité… chevalier qui le regardait désormais avec les yeux
    d’un homme rendu fou par la haine.
    — Qu’avez-vous fait à Ambre ? ragea Duncan.
    — Rien d’autre que la tirer de son cheval, dit Dominic.
    — Vous l’avez touchée ?
    Dominic haussa les épaules.
    — Moi ? Non. C’est Simon. Et assez gentiment, si vous
    voulez le savoir, dans les circonstances.
    — Laissez-moi la voir !
    — Non, dit Dominic d’un ton ferme. Je pense que vous
    avez déjà bien trop vu de votre maîtresse.
    — Elle est ma femme !
    Dominic se figea.
    — Vraiment ? Depuis combien de temps ?
    — Douze jours.
    Les muscles de Duncan se tendirent alors qu’il essayait
    de se libérer.
    Dominic, l’air calme, attendit qu’il soit pantelant, suant,
    convaincu qu’il était bel et bien ligoté.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Je dois être avec Ambre, dit-il d’un ton pressant. Elle
    n’est pas comme les autres. Le contact d’un étranger peut lui
    être pareil à une épée. Que vous l’ayez voulu ou non, vous
    lui avez véritablement fait mal. Laissez-moi aller auprès
    d’elle.
    Dominic sentit Meg bouger derrière lui. Il l’imita, empê-
    chant ainsi Duncan de la voir. Puis, il fit un pas en avant.
    Il se trouvait désormais en pleine lumière. Il retira son
    heaume et baissa les yeux vers Duncan. La lumière écla-
    tante accentuait le contraste entre ses cheveux noirs et ses
    yeux, d’un gris cristallin.
    Sur sa cape noire, au niveau de son épaule, les yeux du
    Loup des Druides de la Vallée brillaient comme s’ils étaient
    dotés d’une vie, insufflés d’un savoir ancien.
    — Me connaissez-vous ? demanda-t-il.
    La seule réponse de Duncan fut un grognement
    sauvage.
    — Vous avez été ensorcelé, continua Dominic. Nous
    sommes vos amis, et pourtant, vous ne vous souvenez pas
    de nous.
    Un frisson secoua Duncan.
    — Non, je n’étais que malade, dit-il d’une voix rauque.
    — Vous rappelez-vous quoi que ce soit qui précède
    votre arrivée