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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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nulle
    aise à son toucher, seulement de la douleur. Elle laissa
    retomber sa main.
    — Duncan s’adoucira, dit-elle. Jamais je ne l’avais vu
    aussi tendre qu’avec vous avant qu’il n’apprenne que…
    — Que j’étais moins que ce que je paraissais, et qu’il
    était bien plus ?
    La bouche d’Ambre n’était plus qu’une courbe triste.
    — Sa colère est comme un orage estival, dit Meg.
    Bruyante et effrayante, mais elle passera vite.
    — Les montagnes rocheuses fondront et se transforme-
    ront en miel avant que le Fléau Écossais ne me pardonne
    d’avoir terni son honneur, dit Ambre. Un tel pardon exige
    un grand amour. Duncan ne m’aime point.
    Le mélange de souffrance et de résignation qui pointait
    dans sa voix révélait plus à lui seul que tout ce que les mots
    auraient pu dire.
    — Vous saviez que cela arriverait, n’est-ce pas ? mur-
    mura Meg.
    — Je savais que c’était une possibilité. J’espérais que ça
    n’arriverait pas, dit Ambre en fermant les yeux. J’ai tout
    misé. J’ai perdu.
    — Pourquoi l’avoir fait ?
    — Duncan est venu à moi dans l’obscurité… et en le
    touchant, j’ai appris que les ténèbres n’étaient pas les siennes,
    mais les miennes.
    — Je ne comprends pas.
    Ambre sourit étrangement.
    — Je ne pense pas que quiconque puisse comprendre, à
    moins d’être maudit par le même « don » que moi.
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    INTERDIT
    Immobile, Meg attendit, voyant la vérité et le chagrin
    d’Ambre de ses yeux de Druide de la Vallée.
    — Ma vie n’a été que nuit. Duncan a été mon aurore.
    Comment aurais-je pu laisser Erik le pendre ?
    — Il allait faire pendre Duncan ? demanda Meg,
    scandalisée.
    — Oui.
    Ambre serra ses bras contre sa poitrine, comme si elle
    avait froid, et murmura :
    — La mort inéluctablement viendra frapper.
    Meg sentit des frissons glacés lui parcourir l’échine.
    — Qu’est-ce que cela ?
    — La prophétie de Cassandra. Celle à laquelle j’espé-
    rais échapper.
    — Quelle prophétie ?
    Le rire d’Ambre était un cri étranglé de douleur.
    — Quelle idiote je suis, dit-elle d’un air sombre. La
    richesse de la vie était l’attrait, la mort en est la vérité.
    J’aurais mieux fait de n’être pas née.
    — Quelle prophétie ? répéta Meg plus durement.
    Le ton de sa voix interpella Dominic, qui la rejoignit
    immédiatement.
    — Qu’y a-t-il, petit faucon ?
    — Je ne sais point. Je sais seulement que quelque chose
    ne va pas, des ailes noires qui battent…
    L’écho de ses propres mots attira l’attention d’Ambre.
    La compassion qu’elle lut dans les yeux de la Druide de la
    Vallée était aussi manifeste qu’inattendue.
    — Une prophétie a accompagné ma naissance, dit-elle.
    Un homme sans nom pourrait te réclamer, cœur, corps et âme.
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    ELIZABETH LOWELL
    Alors, une vie riche pourrait se déployer, mais la mort inéluctable-
    ment viendra frapper.
    Les yeux de Dominic se plissèrent, jusqu’à n’être plus
    que deux fentes d’argent. Autrefois, il aurait chassé ces
    mots, mais son propre mariage lui avait appris que les pro-
    phéties étaient aussi réelles et mortelles qu’une épée.
    — Dans l’obscurité, il viendra à toi. Si tu le touches, tu
    connaîtras cette vie possible et cette mort qui sera.
    » Fais-toi alors comme le soleil, caché dans l’ambre, non touché
    par l’homme et ne touchant pas non plus.
    » Sois interdite.
    Lorsqu’Ambre eut fini de parler, un silence total tomba
    sur eux, demeurant inviolé, pas même par le vent. Elle se
    retourna et vit ce qu’elle craignait. Duncan se tenait derrière
    elle, la fixant de ses yeux glacés avec mépris.
    — Vous êtes venu à moi dans l’obscurité, dit-elle. Vous
    étiez un homme sans nom. Et je vous ai touché. Vous avez
    réclamé mon cœur et mon corps. Nous ferions mieux de
    prier pour que mon âme soit toujours intacte, ou bien la
    mort frappera.
    — Alors, nous sommes perdus, sorcière. Votre âme a
    été vendue au diable il y a bien longtemps.
    — Duncan ! s’écria Meg, horrifiée.
    — Ne laissez pas votre cœur vous induire en erreur,
    Meggie, dit-il. Cette sorcière au doux visage n’est mue que
    par les machinations de l’enfer.
    — Vous avez tort. Je l’ai vue .
    — Moi aussi, rétorqua-t-il d’un ton amer. Je l’ai vue se
    pencher sur moi et me jurer son amour alors même qu’elle
    me trahissait profondément.
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    INTERDIT
    Ambre leva la tête. Elle le fixa avec les yeux fiers

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