Interdit

Cassandra. Elle hocha briève-
    ment la tête, mais ce fut la douleur qui se lisait sur son
    visage qui lui dit ce qu’il voulait savoir.
    — Et le châtiment de Duncan ? demanda doucement
    Dominic à Erik. Car vous souhaitez également le punir, je
    suppose.
    Un faucon cria sauvagement au-delà des murs, de
    triomphe et de rage.
    Le sourire d’Erik était aussi cruel que ce cri.
    — Erik ! s’écria Ambre. Non ! Duncan ne comprend
    pas ! Vous ne pouvez pas l’opprimer pour cela !
    — Duncan sera le premier à connaître son châtiment,
    dit Erik sans détourner son regard du Loup des Druides de
    la Vallée. Et il le saura trop tard pour faire quoi que ce soit
    d’autre que de rager contre lui-même pour avoir été aussi
    stupide.
    Le silence régna dans la grande salle tandis que Dominic
    mesurait Erik de ses yeux vif-argent.
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    INTERDIT
    — Duncan survivra-t-il à son châtiment ?
    — Je ne sais pas.
    — Peut-il y survivre ?
    — Je ne sais pas.
    Délicatement, Dominic laissa s’enfoncer un peu plus la
    pointe de son épée dans la chair d’Erik.
    — Que savez-vous, fier seigneur ?
    — Que Duncan et Ambre sont unis par des liens qui
    défient la nature. En la reniant, il se renie lui-même. En l’hu-
    miliant, il s’humilie. En lui faisant du mal…
    — Il se fait du mal à lui-même, l’interrompit Dominic.
    Un homme blessé peut survivre. Un homme ne peut sur-
    vivre dans les Terres contestées sans argent pour acheter
    des chevaliers.
    — Ambre est dans le sang même de Duncan, dit Erik.
    Dites-moi, Loup des Druides de la Vallée, combien de temps
    peut vivre un homme sans son sang ? Combien de temps
    pourrait-il vouloir vivre ?
    Dominic regarda Duncan. Le Fléau Écossais lui tournait
    le dos. Il n’avait visiblement plus aucun intérêt pour ce qui
    se passait entre Dominic et Erik.
    Le Loup des Druides de la Vallée regarda Ambre. La
    pâleur de son visage et la peur saisissante qui dansait dans
    ses yeux en disaient plus que ce qu’il voulait savoir. Dominic
    rangea son épée d’un coup puissant et fluide.
    — Vous me devez la vie, dit-il à Erik. Servez-vous-en
    pour aider Duncan. Il doit rester en vie et au pouvoir au
    château de Stone Ring. Il n’y a qu’ainsi que nous pourrons
    éviter la guerre.
    Erik ne dit rien.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Je ne suis miséricordieux qu’une seule fois avec
    un même homme, dit-il froidement. Si la guerre éclate, vous
    mourrez. Vous avez ma parole.
    Immobile sur le sol, l’épée toujours en main, Erik mesu-
    rait le Loup des Druides de la Vallée du regard. Il pouvait
    l’attaquer, peut-être même le tuer, pour ensuite mourir sans
    doute lui aussi, ou bien accepter les termes offerts.
    — Si l’Érudition peut aider Duncan, alors il aura de
    l’aide.
    Le rire doux de Cassandra surprit tout le monde.
    — En effet, monsieur, vous êtes à même d’accepter le
    Loup des Druides de la Vallée, dit-elle calmement.
    — Vous avez sept jours pour trouver une solution au
    problème de Duncan, dit simplement Dominic. Ensuite,
    j’apposerai mon sceau sur l’annulation de mariage et lais-
    serai le diable reprendre son dû.
    — Seulement sept jours ?
    — Oui.
    — D’accord.
    Erik se remit sur ses pieds lestement, l’épée en main.
    Simon bondit en avant avec une rapidité aussi surpre-
    nante que celle d’Erik. Erik rangea son épée avec un léger
    sourire aux lèvres. Il se tourna vers Dominic.
    — Vous avez ma parole, dit-il. Ambre va s’en assurer.
    — Ce n’est pas nécessaire, dit Dominic.
    — Cela assurera les Érudits que ma parole est donnée
    librement, et qu’en tant que telle, elle doit être honorée par
    tous les Érudits.
    Dominic parut surpris. La prochaine fois que Meg lui
    ferait une leçon au sujet des Érudits, il l’écouterait plus
    attentivement.
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    INTERDIT
    — Ma sœur, dit Erik en tendant la main.
    — Vas-y, dit Cassandra à Ambre. Accepte le cadeau que
    le Loup des Druides de la Vallée a cru bon de te donner.
    Ambre s’avança en titubant. Mais au lieu de prendre la
    main d’Erik, elle jeta ses bras autour de lui et se serra contre
    son corps comme s’il était une ancre dans la tempête. Erik
    la serra contre lui en retour, sentant ses larmes chaudes
    dans son cou.
    — Je vous aime, mon frère, dit-elle.
    — Tout comme je vous aime, ma sœur. J’honorerai ma
    parole.
    — Oui, dit-elle, secouée par tout ce qu’elle ressentait
    en lui. Cela fait tempête en vous. Vous le