Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
Vom Netzwerk:
l’impression d’être aussi doué
    qu’un débutant, dit-il.
    Simon rit.
    Puis Duncan se joignit à lui. Il ressentait une affinité
    avec le chevalier blond, aussi forte qu’inattendue.
    — J’avais l’avantage dans notre combat, dit Simon. J’ai
    passé ma vie à combattre un homme de votre carrure. Alors
    que vous avez peu de pratique contre un homme aussi
    rapide que moi. À part, peut-être, Sire Erik ? Cet homme a
    une certaine grâce dont je me méfie.
    — Je ne l’ai jamais vu se battre. Ou alors je ne m’en rap-
    pelle pas, ajouta Duncan d’un air sombre.
    — Si vous ne l’avez jamais vu se battre depuis que vous
    vous êtes réveillé en Terres contestées, alors vous ne l’avez
    jamais vu se battre, dit Simon dans un souffle.
    — Que dites-vous ?
    — Rien d’important, dit Simon.
    Il faisait le tour de la salle d’armes, cataloguant l’équipe-
    ment en admirant, à contrecœur, la prévoyance d’Erik. Le
    ELIZABETH LOWELL
    jeune seigneur serait un ennemi redoutable, s’ils en arri-
    vaient là.
    Et ce serait certainement le cas.
    Des gens approchaient. Les sons annonciateurs de leur
    venue flottaient dans le château à moitié fini comme une
    brume invisible. D’abord, la voix grave d’un homme leur
    parvint, puis le rire harmonieux d’une femme. Erik et
    Ambre.
    Simon vit Duncan se tourner vers la porte avec impa-
    tience. Il enrageait.
    « Sorcière du diable.
    » Duncan tombe dans son piège comme un chien affamé
    se jette sur des restes. »
    — Vous voilà, lui dit Erik en pénétrant dans la pièce.
    Alfred m’a dit que vous seriez ici, à observer la réparation
    de vos armes.
    — J’admire le talent de votre armurier, dit Simon en
    regardant du coin de l’œil Ambre courir vers Duncan.
    Jamais je n’avais vu pareil ouvrage depuis les Sarrasins.
    — C’est de cela dont je voulais vous parler.
    — Des réparations de mon haubert ?
    — Non. Des armes sarrasines. Vous avez dit quelque
    chose à propos de leurs archers hier qui m’a intrigué.
    Simon se força à se concentrer sur Erik plutôt que sur la
    femme qui semblait si innocente et qui, pourtant, était si
    pétrie de mal qu’elle pouvait voler la mémoire d’un homme
    sans hésitation ni regret.
    — Quoi donc, monseigneur ?
    — Leurs guerriers tiraient-ils vraiment depuis leurs
    chevaux au galop ?
    — Oui.
    128
    INTERDIT
    — Avec précision ? À distance ?
    — Oui, répondit Simon. Et aussi vite que la grêle qui
    tombe.
    Erik plongea son regard dans les yeux noirs de Simon.
    Les souvenirs qu’il avait de la guerre expliquaient indu-
    bitablement selon lui les compétences sinistres et effrayantes
    de l’homme.
    — Comment faisaient-ils ? demanda Erik. L’archer doit
    être à terre pour pouvoir charger une arbalète.
    — Les Sarrasins utilisaient un arc. Il était deux fois plus
    petit que les arcs anglais, et pourtant, il tirait des flèches
    avec la force d’une arbalète.
    — Comment est-ce possible ?
    — C’est une question que D… commença Simon avant
    de masquer son erreur en toussotant. C’est une question
    que mon frère et moi nous sommes souvent posée.
    — Qu’en avez-vous conclu ?
    — Les Sarrasins courbaient et recourbaient leurs arcs
    pour doubler ou redoubler leur force sans la peine qu’est le
    poids de l’arbalète.
    — Comment ? demanda Erik.
    — Nous ne savons pas. Chaque fois que nous avons
    essayé de nous en fabriquer, l’arc se brisait.
    — Bon sang, que ne ferais-je pas pour une poignée
    d’arcs sarrasins ! s’écria Erik.
    — Vous auriez aussi besoin d’archers sarrasins, dit
    sèchement Simon. Il y a une astuce pour les utiliser que les
    guerriers étrangers ne savent maîtriser. Au final, les épées
    et les piques chrétiennes faisaient bien l’affaire.
    — Oui, mais pensez à l’avantage que constitueraient
    ces arcs.
    129
    ELIZABETH LOWELL
    — La traîtrise est mieux.
    Surpris, Erik fixa Simon.
    Duncan également.
    — Mon frère, continua Simon, m’a souvent dit qu’il n’y
    a pas meilleur moyen de prendre une position fortifiée que
    par la traîtrise.
    — Quel homme astucieux, votre frère, marmonna Erik.
    A-t-il survécu à la Guerre sainte ?
    — Oui.
    — Est-ce lui que vous cherchez dans les Terres
    contestées ?
    L’expression de Simon s’assombrit.
    — Pardonnez-moi, monseigneur, dit-il doucement. Ce
    que je cherche sur ces terres reste entre Dieu et moi.
    Pendant un instant, Erik marqua une pause. Puis, il
    sourit

Weitere Kostenlose Bücher